Bonjour chers amis lecteurs du blog des Marrakchamis.....
Demain, jour de congé pour les actifs. Bien sur en Allemagne c'est un jour comme les autres...Mais à mon avis le 8 mai devrait être un jour de fête International. Fin de la seconde guerre mondiale.
J'écris "seconde" car je souhaite ardemment qu'il n'y en ait JAMAIS de troisième...J'entends à l'instant que le Maître du Kremlin annonce le retrait des troupes russes des frontières de l'Ukraine...Nous allons pouvoir nous reconcentrer sur le sujet de notre Blog.
En effet, notre ami Georges, qui était à Marrakech il y a encore quelques jours, m'a fait parvenir une série de photos montrant la destruction de notre cher "Petit Marché du Guéliz" et la reconstruction - à sa place - d'un centre commercial tout neuf, moderne, mais qui n'aura certainement jamais, pour nous les anciens de Marrakech, le flair, l'odeur, les couleurs, les ombres et les sourires des marchands de notre "Petit Marché"....
Le progrès est en marche. Il sera difficile de le stopper. Je ne peux qu'espérer qu'il apportera à cette Capitale du Sud marocain, bonheur et prospérité....
Voici donc les photos en question dans un ordre assez chronologique:
Les deux premières sont de 2008, les deux suivantes d'avril 2010, puis la 5° en mars 2011, la 6° en mars 2012, la suivante en mars 2013 et les suivantes de mars 2014.....
Merci JOJO, tu as été, tu es et tu resteras notre ami......
Une ancienne de la BA 707, Claudine nous annonce son séjour à Marrakech pour deux semaines..Je te souhaite de bonnes vacances et de faire le plein de belles images et de bonnes sensations. Je n'ai pas besoin de te rappeler que des photos et des anecdotes seront toujours les bienvenues..
En parlant de photos, voici ce que l'ami MARCEL m'avait fait parvenir il y a peu de temps avec ce commentaire. Je l'en remercie ici et je salue Christiane , pour qui la cité Fouques est encore bien présente dans ses souvenirs....
Ami Michel
Tu trouveras en pièces jointes 3 photographies de la Cité Fouque que j'avais prise en 2007 et qui devraient alimenter le blog tout en faisant plaisir à Christiane Pappas.
Changeons de sujet:
Dans ma région, AVRIL, le mois où l'on ne se découvre pas d'un fil a été particulièrement clément. Les fleurs se sont ouvertes beaucoup plus tôt que d'habitude. Les arbres fruitiers ont pu fleurir sans problème et les cerises grossissent déjà, surveillées par les oiseaux...Je vais penser, cette année, à mettre en place un filet de protection car j'adore les cerises de mon cerisier. Grosses, croquantes, sucré mais pas trop.
Maintenant MAI, le mois où l'on devrait pouvoir faire ce qu'il nous plait est là mais le ciel est souvent zébré d'éclairs et retentit de coups de tonnerre.
Cet après midi, nous avons subit un orage carabiné. Court mais violent. Et c'est pour vous montrer cette photo de Paula et Minou, terrorisés qui étaient venus se pelotonner sur le fauteuil de mon bureau en se serrant l'un contre l'une....
N'est ce pas mignon?
Voici aussi une photo prise par Alain et envoyé par Betty de Pipa, le chien de leurs petits enfant cherchant les Oeufs de Pâques sur leur pelouse bretonne.
Belle photo, mais Alain nous a habitué à nous montrer sa région avec d'aussi belles vues....
Mais maintenant laissons la place à Jacques pour continuer à savourer son récit MAN ANA.....
Un appartement vide
Les déménagements ne sont jamais un moment agréable. En ce qui nous concernait, celui-ci revêtait la forme pénible de la disparition de nombre de souvenirs, car nous ne pourrions tout emporter avec nous vers la France.
Papa avait déjà demandé un certain nombre de choses : la Land-Rover resterait à Casa chez les Letan, il la leur avait donné. A charge pour eux de nous la prêter si d'aventure nous revenions au Maroc pour nous y promener.
L'agrandisseur que Papa avait bricolé quand il était en France avec l'aide des élèves du centre technique d'Anglet où il fut professeur échoirait à Franck Podevin, passionné de photo. Je récupérai toutefois l'objectif Nikon que j'avais récemment acheté à papa pour remplacer le vieil objectif d'origine, récupéré je ne sais où dans les années cinquante, et qui avait donné d'excellents résultats sur toutes les photos 30x40 cm qu'il avait faites.
Pour le reste, nous gardions une table pliante en cèdre d'Azrou, contemporaine de notre arrivée au Maroc, une chaîne Hi-Fi Grundig, dernier achat, et le lampadaire en cuivre façonné par un artisan du souk des dinandiers suivant des plans ramenés par Landau du Liban ; notre oncle souhaitait le récupérer.
Nous n'oubliâmes pas, bien sûr, les appareils photo et les projecteurs cinéma 8 mm et super 8.
Il nous restait une quantité invraisemblable de papiers, de cours de Papa, de négatifs, de photographies...
Tout cela fut mis en boîte et soigneusement rangé dans des cartons que nous entreposâmes chez les Lachèze, qui disposaient d'un vaste hangar. Nous verrions plus tard qui, à l'occasion d'un déménagement, pourrait rapatrier cela.
Dans les lettres éparses, nous retrouvâmes des courriers que j'avais adressés aux parents, soigneusement rangés, des lettres adressées a Maman et qui étaient arrivées après son décès, car le courrier mettait une semaine pour arriver de France au Maroc.
Beaucoup de souvenirs, peu de mobilier car nous avions toujours vécu « en camping » (amélioré, quand même) mais avec l'idée que nous risquions d'être amenés à déménager rapidement, en laissant tout sur place.
En discutant avec l'épicier du petit marché, il nous dit qu'il était intéressé pour récupérer des lits, bureaux, armoires...
Il y eut donc un véritable marathon de négociation à la marocaine, où il nota tout ce qu'il y avait puis envoya un aide commis chercher au petit marché une bouteille de soda frais, cadeau de la maison, pour continuer à négocier. Nous nous fîmes relativement plumer, pas trop quand même mais quand il lâcha ses « associés » sur l'appartement, tout ce qui pouvait avoir une valeur fut démonté, y compris les étagères que nous avions fait installer dans la buanderie.
Il ne nous resta que des papiers épars, restes des tiroirs vidés méthodiquement.
Tout était parti !
Avec de grands coups de balai, nous fîmes descendre tout le reste par l'escalier dans la benne de la Land-Rover, et nous allâmes tout jeter sur la décharge de Marrakech où nous fûmes assaillis par une ribambelle de récupérateurs de niveau inférieur aux précédents.
Le circuit s'acheva dans le Djebel Ramram, où un trou creusé dans le roche reçut tout un tas de papiers personnels (relevés de banque, etc.) que j'arrosai de quelques litres d'essence avant d'y mettre le feu. Par quarante degrés, l'essence s'était bien réchauffée sur la roche brûlante, il y eut un grand « vlouf » et tout ce qui resterait ici de notre vie s'envola sous forme de cendres.
C'était fini.
Nous rendîmes les clés de l'appartement, soldâmes les comptes divers d'eau et d'électricité, et nous rapatriâmes temporairement chez les Lacheze.
Nous décidâmes d'aller dire au revoir à nos amis Landau à Agadir. La route fut avalée à la tombée de la nuit avec la 304, et nous nous retrouvâmes à dix heures du soir au frais, devant la mer, attablés au « Jour et Nuit » où nous dégustâmes un poisson grillé. Agadir s'était bien reconstruit, le « Club Méd » s'implantait, le Maroc sortait de l'indépendance par le tourisme à outrance.
Des bisous aux Landau, un retour sur Marrakech, un trajet vers Casablanca avec la Land-Rover et Franck qui accompagnait son nouvel agrandisseur à son studio casablancais...
Nous laissâmes la Land-Rover chez Letan et rejoignîmes Mohammedia avec la 304. La 304 commençait à y être connue, grâce à Michèle.
Une dernière baignade sur la plage, un peu de flirt avec Michèle, et ce fut le départ vers la France, la voiture chargée jusqu'à la gueule de tout ce que nous avions pu y mettre, depuis le lampadaire en cuivre ciselé jusqu'à un bloc de gabbro de Mrimima, porteur d'un petit soleil gravé et soigneusement planqué.
Aucun problème à la douane, et c'est finalement vers Séville, au coeur de l'Andalousie et sur le coup de minuit, que nous nous attablâmes à un bar où nous prîmes un rafraîchissement qui nous fut servi avec quelques calamars à la romaine que nous dévorâmes.
Deux assiettes de calamars plus tard, remontés, nous décidions de rentrer non stop sur Bayonne.
Nous y arrivâmes exténués et assoiffés, malgré une halte à Bailèn où nous dévalisâmes le restaurant en bord de route de toute l'eau minérale qu'il pouvait avoir, tant ces sacrées bestioles étaient salées.
Epilogue
Michel rejoignit le centre de formation d'élèves pilotes d'Aulnat, près de Clermont-Ferrand, pour le premier septembre 1973, avec Jean-Pierre Lachèze, son copain.
Le 5 septembre 1973, je faisais ma rentrée comme professeur titulaire au collège de Blaye.
Le 15 septembre, une ravissante carte postale portant « Le soleil de Perpignan » comme flamme m'apprit que j'accomplirais mes obligations militaires à Tübingen, au sein des FFA.
Le quatre octobre 1973, à six heures du matin, sortant du train de nuit arrivant de Paris et traversant la moitié du triage de la gare de Strasbourg en enjambant les rails, nous voici, silhouettes indécises et lourdement chargées, au centre de sélection des FFA. Nous sommes affectés à des zones en fonction de nos destinations. Je m'approche de la table que l'on a désigné comme étant celle du 5ème Régiment de Dragons, et m'assieds.
J'essaie d'engager la conversation avec mon voisin d'un face, la figure bouffie de sommeil, le bleu à l'âme visible :
« D'où viens-tu ? »
« Du sud ! »
« Moi aussi ! Je viens de Bayonne ! »
« Moi, de mille kilomètres plus bas ! »
« Cela nous donne le Maroc, ça ! »
« Je viens de Casablanca. » me dit Jean Claude.
« Et moi de Marrakech, lui fais-je »
« Je connais quelqu'un de Marrakech : une fille, et elle est toute petite. C'est une copine. »
« Tu me parles de Michèle Lachèze, lui réponds-je. J'ai passé la plus grande partie de l'été chez ses parents. »
Nous sombrons dans un abîme de perplexité, et méditons sur le fait qu'il n'y a que les djebels qui ne se rencontrent pas, au Maroc.
Son récit touche à sa fin, mais rassurez vous il y aura encore quelques pages à lire. elles arriverons avec le prochain article.
J'en profite pour vous renouveller ma demande. J'ai commencé à écrire MES SOUVENIRS de l'Ecole primaire du Guéliz et si vous avez des petits récits de souvenirs qui vous ont marqué, n'oubliez pas de me les faire parvenir. Ils donneront du volume au Blog.
Mes chers amis et lecteurs, il est temps de vous souhaiter un joli mois de Mai, avec l'espoir que cet été j'aurais l'occasion de revoir certains d'entre vous. Votre toujours MICHEL