Le Mimi est de retour. Tout d’abord je voudrais vous remercier, tous, les bloggeurs comme ceux qui m’ont adressé des mails d’encouragement pour tous les bons vœux d’installation et de bonheur, dans la nouvelle maison, que vous m’avez fait parvenir. Nous y habitons vraiment depuis une semaine et nous avons rendu l’ancienne. Nous allons donc pouvoir nous consacrer à l’aménagement définitif de notre nouveau logis. Je quitte mes vieilles braies pour enfiler de nouvelles chausses. Je mue, comme le python royal de ma fille.
Hier après midi j’ai enfin été relié au téléphone et Internet a commencé à fonctionner. Je n’ai pas eu l’occasion de mettre un article, ni d’avoir sur Skype ou Messenger tous les amis qui se sont signalés car j’avais encore pas mal de branchements et d’installations électrique à terminer. Je précise... J'ai eu une conversation avec Josette qui subi actuellement en Californie une chaleur torride.
Ce jour, lorsque je tourne la tête vers la fenêtre et que le gris m’envahie, j’envie ceux qui partiront samedi vers notre belle ville de MARRAKECH. Faites le plein de soleil et de chaleur, n’oubliez pas les photos (une de l’Immeuble GIDEL STP) et ramenez nous tout cela pour nous aider à combattre la morosité de la météo métropolitaine.
Il me faut vous narrer un moment de quiétude que j’ai vécu dimanche dernier. Dormant peu, depuis toujours, j’étais réveillé alors que toute la famille sommeillait encore et je suis allé, sur la pointe des pieds, m’asseoir sur la terrasse, face au jardin.
Un merle, affamé, tirait comme un beau diable sur un ver de terre qui résistait dans l’herbe humide. Ayant aperçu le mouvement de la porte il continuait de faire ses provisions tout en jetant des coups d’œil inquisiteurs dans ma direction. Devant mon impassibilité, il reprit sa quête de nourriture puis s’envola vers son nid le bec plein de vers de terre allant probablement donner la béquée à sa progéniture.
Le soleil, présent ce matin là, commençait à mettre des couleurs dans le jardin. Pas un souffle de vent et surtout pas un bruit. Un vrai petit matin d’été. Calé dans mon fauteuil de jardin, j’ai particulièrement apprécié cet instant. Dans mon dos, la maison me rassurait. Mon épouse et moi le disons souvent, cette maison émet des ondes bénéfiques et nous nous y sentons bien. Elle arrive sur le tard mais elle devait nous attendre.
Voici quelques photos prises ces derniers jours qui vous donneront le ton du bonheur que nous ressentons maintenant.
Eh oui il y a aussi des moments sans pluie....
Et des moments où il fait bon se lover sur le sofa
Il ne me reste plus qu’à oublier les trois centimètres pris par mes bras, les douleurs dans les épaules, les crampes nocturnes (je me force à les tirer), les courbatures en tous genres et la fatigue accumulée au cours de ces trois derniers mois. Mais tous ces efforts n’ont pqs été vains, car nous avons atteint notre but : Y avoir nos pénates pour le 1° juillet.
Alors nous allons tourner la page et parler d’autres choses.
Comme je vous l’avais dit dans un de mes précédents articles, Le CHIBANI de la Place Djma El Fna nous a fait parvenir un nouveau conte par l’intermédiaire de son petit fils AKIM… ( Jean Yves !! Cherche donc à faire une photo de ce Chibani la … ou d’un autre pour que nous puissions mettre un visage sur ce nom … Mais pense bien qu’il a peur que l’on ne lui vole son âme en le photographiant.. Je suis certain qu’un bakchih atténuera ses craintes).
Ce conte est intitulé « UN SINGE CHEZ LES HOMMES »
Il y a longtemps, quand il y avait encore des singes dans le moyen Atlas, l’un deux, chef de famille coulait des jours heureux entouré de ses femelles et de tous les enfants qu’il avait eu avec elles.
Un jour, cherchant à s’éloigner des enfants turbulents qui ne pensaient qu’à s’amuser, il s’éloigna, seul, de son territoire et s’aventura plus loin qu’il ne le faisait habituellement.
Curieux, comme tous les singes, il chercha à savoir ce qui se cachait derrière le prochain rocher, de l’autre coté du prochain mouvement de terrain, sur l’autre versant du thalweg. Son errance le conduisit aux portes d’un village occupé par des bipèdes, qui s’ils lui ressemblaient un peu, avait des comportements bizarres. Ne connaissant pas ce genre d’individus, il s’approcha et trouva rapidement de la nourriture, rangée dans une case inoccupée.
Après avoir dérobé quelques provisions il effectua une retraite prudente et se percha sur un gros caillou qui surplombait ce douar. L’attitude des ses occupants, l’intriguait énormément. Le soir commençant à venir il s’en retourna rejoindre les siens mais ne souffla mot de son escapade.
Chaque jour, il quittait sa tribu pour se rendre vers ce village qui l’attirait et où il savait trouver de quoi manger.
Mais un matin alors qu’il repartait vers son rocher, les mains pleines de victuailles, un jeune garçon qui partait faire brouter son troupeau dans le bled, l’aperçu et lui jeta des pierres. Le roi des singes, surpris par ce comportement hostile se dit qu’il devrait mieux se protéger et chercha une cachette plus sure. Une tâche sombre, entre deux rochers, attira son attention et prudemment il s’aventura dans ce qui se révéla être une grotte. Il l’inspecta et eut la joie de découvrir qu’une source coulait dans le fond et que contre les parois s’alignaient des jarres peines de dattes et de figues séchées, de zitouns et de kermous. Alors qu’il en consommait chaque jour, les récipients semblaient ne jamais se vider. Mais comme il n’était quand même qu’un singe, ce mystère ne le troublait pas beaucoup.
Par une ouverture dans la roche il pouvait observer les allées et venues des habitants de ce douar et il s’extasiait de tout ce qu’ils faisaient.
Par une chaude après midi, alors qu’il somnolait dans la pénombre de la grotte, il ressentit comme une présence auprès de lui. Une présence inoffensive et surprenante par le fait qu’il entendait ce qu’elle lui disait « Bonjour Roi des Singe !!! Je vois que tu es venu vivre chez moi, pour observer les hommes »
Le primate s’étonna de nouveau du ton doux et conciliant de cet humain qui aurait du normalement être fâché contre lui puisqu’il avait consommé une bonne partie de sa nourriture.
« Tu te poses maintes questions à mon sujet. Saches que je suis un Djinn.. Le Djinn protecteur de ce village et que comme toi c’est de cette ouverture que je regarde vivre ses habitants leurs prodiguant récompenses ou punitions suivant leur comportement. Si tu peux me comprendre c’est que je suis aussi magicien et que je peux parler tous les dialectes de la Terre. Mais le plus simple est encore que je te donne la parole. Le Chef de la tribu des singes pu ainsi converser avec le Djinn. Il lui posa des milliers de questions et après des heures de discussion, le singe demanda « Puisque tu es un sorcier, pourrais tu faire de moi un homme ressemblant à ceux du douar que tu protèges »
« Rien de plus simple pour moi et de plus je vais t’envoyer à MARRAKECH, pour que tu te rendes compte de ce qu’est la vie des hommes dans les grandes villes »
Mon grand père rajoute toujours, lorsqu’il raconte cette histoire :
Bien sûr à cette époque il n’y avait pas de voitures sinon des calèches et les transports étaient assurés à dos d’âne ou d’homme.
Donc notre Singe, chaloupant sur ses deux pattes arrières, avec une barbichette rappelant son faciès simiesque se retrouva plongé dans le cahot de Marrakech, en pleine effervescence sur la place où vous vous trouvez actuellement. Un peu perdu au début il s’adapta rapidement et observant de près ses voisins directs il lui semblait reconnaître en eux des caractères connus. Dans un marchand qui vantait sa marchandise à deux femmes voilées il lui sembla voir un rusé Renard. L’une des femmes avait une allure de Gazelle. Dans un voleur à la tire, qui détroussait les badauds écoutant les conteurs, il reconnu un Chacal.
Un peu plus loin, dans une ruelle faiblement éclairée, un bijoutier assis derrière son comptoir couvert d’or lui sembla être un lion, comme il en avait rencontré un dans l’Atlas. Superbe de confiance en lui et toisant les passants, sur de la puissance de son or. Un petit porteur courant entre les chalands semblait avoir été un lézard des sables, touchant à peine le sol pour éviter de se brûler les pattes. Une jeune citadine passa comme une libellule, allant d’un étalage à l’autre sans vraiment savoir ou se poser. Et le porteur d’eau, lourdement harnaché, se déplaçant lentement, était le portrait d’un dromadaire. Il croisa aussi le scorpion piqueur, le serpent ondulant mais venimeux, le fennec apeuré, la tourterelle, l’outarde et même un autre singe…..
Surpris de trouver chez les humains les mêmes caractères que chez les animaux, il se demanda pourquoi il avait voulu leur ressembler. Il fit appel au Djinn le priant de le faire revenir dans ses montagnes, auprès des siens et sous sa forme initiale de Roi des Singes…
A la fin de ce conte, le Chibani, mon grand père s’adresse à la foule et lui demande de dire où l’animal sera le plus heureux…. La réponse est toujours la même… Le peuple ne se trompe pas. Il vaut souvent mieux être un grand chez les petits, apprendre à vivre avec ce que la vie vous offre et ne pas vouloir devenir puissant par un tour de magie….
Il rajoute pour que les enfants soient heureux que le Djinn et le Roi des Singes restèrent amis et que certains soirs, quand dans les collines on entend des bruits étranges il ne faut pas s’effrayer, ce sont les deux compères qui rient encore de cette expérience en vidant les corbeilles de fruits.
Voila encore une fois Monsieur MICHEL, un conte de mon grand père. Il vous renouvelle sa satisfaction de savoir qu’il possède un auditoire en Europe, mais qu’à l’instar du Roi des Singes il préfère quand même, vivre à l’ancienne dans les souks de Marrakech que dans le progrès des peuples civilisés.
Je vous souhaite, Monsieur MICHEL, ainsi qu’à tous vos amis un bel été et une bonne santé qui vous permettra, je l’espère, de venir nous rendre visite dans la Ville Rouge.
Bien.. Merci AKIM de continuer à penser à nous. Salue ton grand père pour nous tous et qu'il continue à nous régaler avec ses contes.
Mes amis, il est tard. Demain boulot... maintenant Dodo... Bises et amitiés entreméles de votre MICHEL