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Notre marrakech 45-70
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17 mai 2012

Marrakech et le Sud et HABIBA 8

Bonjour ami(e)s lecteurs..En ce jour d'Ascension, c'est aussi, en Allemagne, jour de "Fête des pères". Le temps est instable, le ciel passe rapidement d'un "grand bleu" à "gris perle". Il faut avoir en permanence une petite laine à portée de main, car dès que Phébus est caché, un vent frais nous fait frissonner.

Mais ça c'est chez moi, en Rhénanie Palatinat... D'autres, comme je vous l'avais dit il y a une quinzaine de jours, rentrent de Marrakech et du Sud marocain.

Avant d'aller plus loin dans l'édition des photos ramenées, je vais digresser  " Pour nous qui avons vécus à Marrakech ou dans le sud du Maroc, il est normal que nous ayons envie de retrouver nos racines. Nous nous réjouissons toujours des photos rapportées par l'une ou par l'autre et nous faisons des projets pour pouvoir y retourner. Mais le couple à qui je dois ces photos et que je remercie chaleureusement ici, n'est pas Marrakchis. Ils ont découvert Notre Belle Ville parce qu'elle a été amené à lire Notre Blog....Elle y est allée une première fois et maintenant, sous le charme, elle multiplie les retours vers Marrakech. La preuve qu'on peut devenir marrakchis à tous âges".

J'apprends à l'instant que notre ancien président s'y trouve avec sa famille....Tiens il a oublié de m'emmener!!!!!

Voila donc les photos promises....J'ai intentionnellement zappé la photo de la piscine de leur hôtel.. C'est un hötel... C'est la piscine....C'est pas vraiment MARRAKECH

Tout d'abord "L'avenue Mohamed VI", belle artère, fleurie? qui semble bien entretenue et qui n'existait pas dans notre adolescence.

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Une photo traditionnelle, mais qui nous fait toujours quelque chose. Surtout quand je vois le prix d'un bougainvillers en pot dans une jardinerie européenne.

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Lors de la promenade dans les souks, Yassine, "le Marchand de Tapis" a proposé d'échanger Madame contre 30 dromadaires. Vous surprendrais je en vous disant que Monsieur  a refusé...

En fait il n'y avait pas assez de place dans l'avion du retour (LOL)

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Puis nos amis se sont rendus dans le sud, vers Ouarzazate....En chemin ils ont fait ces découvertes.

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Village sur les contreforts de l'Atlas qui se confond avec la terre.

Mais ils y ont aussi trouvé :

Des coquelicots sur les bords de l'Oued AMESKAR

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Un peu plus loin, des Iris sauvage

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Et l'eternel compagnon de nos jeux "au bled"

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Encore merci à voux deux "marrakchis d'adoption". Si vous me faite parvenir d'autres photos souvenirs, je les éditerais dans le prochain article.

Et la route du Tichka... Elle continue à faire remonter des souvenirs. C'est notre gentille mamie PAULETTE qui m'a fait parvenir ce courriel.

 Que de souvenirs avec cette route du Tichka pour la 1ère fois en Mars 46 avec mon mari mon fils de 1 mois et la nuit .

En arrivant à Imini  j’ai dit au chauffeur  (Durand) je ne vais pas plus loin je repars avec vous. Il m’a expliqué qu’il n’y avait plus qu’une dizaine de kms  et je n’avais pas vraiment le choix.

La photo date de 1980 sur la route du Tichka  retour en voyage avec les amis de Gironde. Meknès Marrakech Boutazoulte  Ouarzazate Taroudant Agadir Tiznit.
 
Sans titre
Voyage en voiture depuis Mantes mi novembre  mi décembre et il faisait très beau.  Je vous embrasse   Mamie Paulette.
 
Merci à vous mamie Paulette, de nous être toujours fidèle.. Je vous espère encore longtemps parmi nous avec des anecdotes à nous faire partager.
 
Comme je n'ai personnellement pas grand chose à vous narrer sur marrakech , je vais me contenter de vous offrir une fleur de mon jardin...Une magnifique Clématite...
 
clematite
 
Je ne vais,bien sûr, pas oublier de féliciter Notre Jean Marc, heureux nouveau grand père, pour l'arrivée dans sa vie de la petite Sarah....N'oublie pas l'ami de lui raconter des histoires de notre pays... Pour que la tradition se perpétue....
Et puis comme lui, faites une chose qui me remplira de plaisir. Je vais maintenant faire un "Copier-coller" des deux chapitres suivants d' HABIBA... Elle va continuer à découvrir le monde sous la plume de Jean Frédéric. Ce que je voudrais c'est que TOUS CEUX qui viendont lire la suite du roman laisse une trace de leur passage sur le Blog. J'aimerais pouvoir dire à JFK combien Habiba nous plait. Alors... Juste un mot en cliquant sur "commentaire" à la fin de cet article. Merci d'avance.....
Bonne lecture.
 

sacré scarabée

C’est un vendredi tranquille.

On entend les clochettes des chèvres de l’autre côté du talus. Grand-mère Amina est assise sur la souche, le menton posé sur la houlette. Elle est penchée en avant comme pour surveiller la rue de son moucharabieh, mais il n’y a ni rue ni moucharabieh.

Dans la côte qui mène à la prairie, au coin du sentier des garennes, Fils-de-Roumi, accroupi, short de toile beige et chemisette blanche, observe quelque chose qui bouge entre ses pieds nus.

Un scarabée taillé comme un petit rhinocéros se bat contre une boule deux fois plus grosse que lui.

Le scarabée pousse sa boule de merde sur la route que d’autres scarabées ont creusée de leurs milliers de pattes en poussant des milliers de boules de merde pendant des milliers de siècles. En fait, d’après Carl von  Linné, un célèbre naturaliste du XVIIIème (le siècle, voyons, pas l’arrondissement !) les bousiers existent depuis qu’on a inventé la merde.

Le bousier, donc, pousse- han -tire sa sculpture sphérique comme un poivrot traînerait son copain saoul. Son île au trésor, sa caverne d’Ali Baba, c’est le piquet où est attachée la mule parce que le crottin – on l’aura deviné – se trouve généralement à l’arrière des mules. De cette sorte de crottin qui fera des cocons parfaitement ronds parfaitement tièdes et parfaitement confortables pour les bébés-bousiers.

Il faut savoir (re.: Carl von Linné) que le bousier ne mange pas le précieux crottin,  beurk, mais il se roule un  nouveau berceau pour bébé-bousier après chaque copulation. Une pouponnière bio dont les bébés-bousiers pourront se délecter en grandissant, miam, miam.

 

Ceci dit, c’est toute une balade pour un berceau… une marche forcée de cinquante kilomètres-homme avec une boule de trois mètres par deux cent kilos qui ne demande qu’à repartir dans l’autre sens. N’importe quel autre sens.

Le scarabée se déplace à reculons (ou de gauche à droite, en biais ou vers l’avant, ça dépend) la tête en bas, la corne au sol et les fesses à l’air, les pattes postérieures plantées sur le haut de la sphère qu’il manipule comme une tricoteuse qui rembobine sa laine.

Parfois ils sont deux, cul à cul sur la même pelote, tirant à qui mieux mieux, chacun de son côté, comme deux chiffonniers tombés sur une vieille couette.

Il leur arrive même de tirer dans la même direction, d’où l’illusion qu’ils peuvent parfois s’associer dans l’entreprise, mais non, c’est tout simplement un bousier qui essaie de voler la boule de l’autre bousier.

Très humain le bousier, finalement !

Et ça butte, ça contourne, ça trébuche, ça cul par-dessus tête et tout le paquet, boule, pattes, cornes se retrouve un peu plus loin, un peu plus bas. C’est tout bon si c’est la bonne destination mais non, voila qu’ils décident de remonter la pente…

A quoi ça pense, un scarabée sacré ?

Vue de tout en haut, je crois que l’humanité ressemble pas mal à ces Sisyphe tire-merde qui tournent en rond, creusent un trou,  puis un autre, puis un autre, chaque matin et suivent les yeux fermés le premier connard qui prétend leur montrer le chemin.

En quittant l’arène des bousiers Fils-de-Roumi a repéré le gros tas de chiffons sur la souche. Un instant il a cru à une farce mais non, le tas de chiffons respire, il bouge et renifle.

— Habi, hô-ô !

Le tas se retourne.

— Oh, merde… C’est la vieille !

Il aurait dû s’en souvenir. Le vendredi c’est le jour du curé, et le jour du curé c’est aussi le jour du souk.

Le Hadj, Lalla Zouina et Habi vont passer toute la journée au marché. C’est la grand-mère des montagnes qui garde le troupeau, faut bien qu’elle serve à quelque chose. Quant au curé, puisqu’on en parle, c’est son jour gras. En effet chaque vendredi, le  respectable prêtre visite ses ouailles pour un brin de conversation et, immanquablement…

— Tiens ! Mais entrez donc, mon père, il doit bien rester une ou deux tranches de gigot pour égayer votre carême ! Un petit coup de rouge, en attendant ?

Comme l’appétit du saint homme se double parfois de débordements affectueux, Fils-de-Roumi a pris l’habitude de s’éclipser dès son arrivée pour échapper aux mains baladeuses du type caché sous la soutane.

La grand-mère Amina, on la voit rarement. Elle vit recluse dans sa noualla, un capharnaüm de boîtes, de bidons et de casseroles, de paniers percés, de fourches édentées, un ramassis de vieilleries, héritage d’une vie d’expédients, de petits miracles quotidiens, de survie.

Elle ne parle pas, elle ne parle plus à personne. Sauf avec Habi. Il faut dire qu’elle fait un peu peur avec son allure de sorcière du désert, la bouche repliée en dedans, des mains osseuses, tannées, des doigts noirs d’usure, de crasse et de henné et puis ces yeux étranges, un peu fous, comme des yeux de crapaud.

En plus, la vieille Amina, c’est prouvé, enfourche son balai au crépuscule, cavale sur la crête de la nuit et fait des huit entre la lune et la montagne.

Elle hurle aussi avec les chacals.

— Hé, la vieille, tu crois qu’il va pleuvoir ?

L’amadouer ? Tu parles !

Il aurait aussi bien pu l’apostropher en volapük sur le phénomène métamorphique des scarabées en rut…

Elle lève les yeux vers le bruit, regarde à travers lui pendant cinq secondes d’éternité, se soulève en prenant appui des deux mains sur sa houlette, comme si elle voulait la planter dans le coeur de la prairie, tourne le dos et, parlant chèvre, allez, en avant, les putes !  elle remet ses bêleuses en marche vers l’ouest, rien de nouveau.

— Hé, hô ! 

…mais il est dit que le dompteur de scarabées ne fera jamais partie de son univers. 

Un jour il l’avait croisée sur le sentier d’en haut et elle avait littéralement dégainé sa main-de-fatma, pour la dresser devant elle, devant lui, entre le diable et la sorcière.

La main-de-fatma c’est l’arme absolue, le grigri anti-tout, tout ce qui n’est pas bon ou de la bonne couleur, tout ce qui n’est pas halal , les Roumis, le mauvais oeil, les mouches dans le lait, le ver dans le fruit et les hommes en général.

Avant de disparaître en contrebas Fils de Roumi la vit se pencher sur le côté, un pouce sur le nez, la main en cornet, et ffrrrt ! envoyer un puissant jet de morve à trois pas devant elle avant de se frotter énergiquement le visage dans la manche.

  La mer

— Tu as déjà vu la mer, Habi ?

— C’est quoi, la mer ?

— Bien… c’est la mer ! C’est… le bout de la terre. Si tu montais sur la montagne, là-bas, tu verrais la mer.

— C’est comment ?

— C’est… c’est quand il y a de l’eau partout, de là à là, de tes pieds jusqu’au ciel, tout autour, de l’eau verte, ou grise, ou bleue, ça dépend des jours, de l’eau qui se creuse et qui se gonfle comme des milliers de ventres de vaches qui respirent, de longues vagues de ventres avec des crêtes de fourrure argentée, des langues qui  viennent de loin, poussées par le vent, encore et encore, comme pour te lécher les pieds aussi loin que tu voudrais fuir. Et puis les ventres explosent sur les rochers, ils rampent sur le sable et ils s’épuisent mais d’autres arrivent pour recommencer et recommencer encore.

— Est-ce que c’est méchant, la mer ?

— Parfois la mer est en colère, elle change de couleur, elle s’assombrit, elle devient noire et dure. On ne sait plus où elle finit et où commence le ciel, c’est un grand mur de vacarme et de désordre, un énorme tourbillon de  fureur et les mouettes virevoltent et crient, et tu n’es rien, à peine un brin de paille, un coquillage brisé, une bulle fragile devant toute cette force du monde. Et elle attaque et elle mord la pierre et elle emporte les bateaux. Et  elle rejette les poissons et les hommes qui vont mourir sur le sable.

Habiba écoute, les yeux fermés. Elle voit. Un charivari de ventres de vaches noires avec des crêtes de fourrure argentée qui tuent les bateaux.

— Mais le plus souvent la mer est douce et calme comme une valse, elle te murmure des mots de mère à l’oreille, elle te berce sur son sein, elle lisse le sable tiède d’une caresse infinie et alors tu peux marcher sur les petits volcans de bulles, escalader les rochers chevelus, traquer les crabes qui explorent les trous et s’enfuient dans tous les sens sans te lâcher des yeux.

Et tu vois danser les crevettes de cristal suspendues au centre d’un théâtre de coquillages multicolores et puis les petites pieuvres qui font le grand écart derrière un pet de fumée noire et les rascasses qui déposent un baiser sur chaque escargot, sur chaque étoile, sur chaque galet.

 De ventres de vaches argentées avec des crêtes de fourrure, noire, des bateaux qui tuent les pieuvres  chevelues, des rochers de fumée avec des crabes qui explorent le trou de ses yeux…

— Et parfois la mer sent le brouillard, le sang et le feu, ou bien l’air d’ailleurs et le sel qui sèche et les bulles dans les algues…

— Je ne veux pas connaître ta mer, je… je ne veux pas sentir l’odeur du feu, je ne veux pas voir tous ces ventres.

Moi, je suis une fille de la terre, je peux marcher sur la terre et m’abriter sous ses arbres, je connais tous les sentiers, je peux fouler les chemins infinis que Dieu a dessinés sur la plaine et au pied de la montagne, des chemins dont on ne sait pas où ils commencent, où ils finissent, des chemins qui seront encore là demain et tous les demains de demain.

— Tu sais, la mer n’est pas l’ennemie de la terre, c’est sa soeur, une des parties du monde.

Il y a la terre, le ciel et la mer. Comme il y a les hommes et les femmes, comme il y a les arbres, les fleurs et les oiseaux.

C’est pareil.

— Non ! C’est pas pareil ! Nous on marche sur la terre, on vit sur la terre. On se couche dans la terre et on devient terre, sous la terre… Et toi, est-ce que tu peux marcher sur la mer ?

Oh non ! Pas ça ! Pas maintenant ! 

— Tu devrais quand même voir la mer un jour, l’écouter, la sentir. La mer c’est si… enfin… c’est la mer, c’est tout !

— Les chèvres de mes chèvres brouteront encore le long des sentiers de la terre bien après que tu aies fini de vider ta mer. Moi, ce que je veux voir c’est la ville. Le Hadj a dit…

Elle ne disait jamais Bouya, mon père. Le père, le guide, l’autorité suprême, c’était toujours Le Hadj.

— … Le Hadj a dit qu’il nous montrerait la ville, bientôt, à Lalla Zouina et à moi.

Exaltée, presque frénétique, maintenant elle martelait ses genoux de ses poings :

— C’est la ville que je veux voir ! La ville !

Puis soudain :

— Tu y vas quand, toi ?

— Bientôt.

Voila chers amis, l'aticle d'aujourd'hui se termine ici. Je vous souhaite une bonne fin de semaine et espérant que vous "Les actifs" (Oui oui il y en a encore, des jeunes..) pouvez faire le pont et que la météo vous permettra d'en profiter pleinement.

Votre Toujours MICHEL

 
 
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Commentaires
M
Oui les photos de Marrakech et du Maroc font toujours plaisir et j'applaudis ceux qui vont y respirer ses odeurs.<br /> <br /> La Médina et les remparts sont toujours très fleuris et bien entretenus au détriment du Guéliz. C'était un peu le contraire autrefois.<br /> <br /> J'ai appris par des amis qui ont encore une maison sur la route de Ouarzazate, que les marocains commencent à en voir marre de ces français qui les envahissent et ne les respectent pas. Ils viennent jouer les cadors.
R
Bonjour à Vous Tous<br /> <br /> Comme toujours, c'est un plaisir de vous lire et de regarder toutes ces belles photos<br /> <br /> je viens de passer un moment au télaphone avec Jean Luc Gauthier.<br /> <br /> Il habitait à la base 707 et était avec nous au Lycée Hassan II<br /> <br /> Nous avons palé, entre autre de Gérard Fillon. je n'ai pas pu lui passer l'adresse, je ne l'ai plus<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> Rafaela ( prénom usuel : Cathy )
J
L'Avenue Mohammed VI existait de notre temps sous le nom d'Avenue de France...<br /> <br /> Elle démarrait au niveau de l'Avenue de la Menara pour passer au rond-point de l'Avenue Hassan II, non loin du Lycée éponyme et de la gare.<br /> <br /> Au-delà, elle se poursuivait sous une forme plus modeste, d'abord asphaltée puis sous forme de piste et arrivait au coin du Lycée Victor Hugo. J'ai eu cette avenue sous mes yeux pendant les onze ans où nous avons habité les immeubles de l'OCLM de la rue Lamure.<br /> <br /> Depuis, les terrains vagues ont été remplacés par des constructions, et l'avenue agréablement aménagée.<br /> <br /> Elle a par contre été prolongée vers le Sud, au-delà de l'Avenue de la Menara au travers de l'oliveraie, jusqu'à la pointe sud des jardins de l'Aguedal. C'est certainement une des plus longues avenues de Marrakech...
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