Et voilà, je suis de nouveau devant mon clavier. Devant moi, plein de lettres et de chiffres, derrière moi… des kilomètres de vol et des heures de trajet. Dans ma tête des centaines de milliers de secondes (417.000 j’ ai compté) qui passent et repassent et me ramènent dans ce charmant établissement de Donneville, l’ Enclos, qui a été, à quelques kilomètres de Toulouse, le témoin de nos retrouvailles
Pour planter le décor, quoi de mieux qu’une photo de la salle, joliment décorée par une équipe très sympathique et qui est restée à notre disposition pendant tout le séjour.
Comment y suis je arrivé ?
Jeudi 4 mai, 14 h : accueil à l’ aéroport de Toulouse Blagnac par Mado et Bernard. Premières émotions et premiers rires, leur gentillesse, leur disponibilité et leur hospitalité m’ ont permis de retrouver la chaleur amicale de nos relations d’avant. Nous avions tant de choses à nous dire que le premier soir, nous avons veillé très tard et c’est entouré de leurs trois chiens que nous avons déroulé le fil des souvenirs, ponctué d’éclats de rires.
Vendredi 5 mai, le temps court. Avec Bernard, promenade matinale dans le petit matin clair, ( pour la bonne santé), puis visite à l’ Enclos, je fais connaissance d’ Emmanuelle, avec qui nous mettons au point quelques derniers détails mais tout ayant déjà été si bien organisé qu’il n’ y avait plus grand chose à faire.
En début d’ après midi nous allons Mado, Bernard et moi chercher Marianne J à la gare de Matabiau.
Les deux amies se retrouvent avec une joie non dissimulée et nous passons du temps à nous regarder, à nous serrer dans les bras … Je reprends une réflexion de Bernard qui m’a beaucoup plu « Nous mettons des visages d’adultes sur des prénoms d’adolescents » et je rajoute « et nous ne sommes jamais déçus ».
Marianne s’installe à l’ Enclos. Pour la soirée, nous rejoignons Christiane T à Frouzy où elle nous attend en compagnie de Marie-Jeanne N et d’ Evelyne M. Evelyne dont je n’avais aucun souvenir de Marrakech. A ma question « Je pourrais peut être te reconnaître si tu avais une photo de toi à cette époque ? » elle me précisa « Lorsque j’ étais petite j’avais de longs cheveux noirs qui me tombaient jusque sur les reins » Alors tout s’est illuminé : Evelyne est cette charmante petite fille (elle l’est toujours aujourd’ hui) qui portait en permanence de nombreux gros rubans dans les cheveux, toujours coiffé et vêtu comme une petite fille modèle ( Elle m’ a promis de m’envoyer une photo avec ses nœuds dans les cheveux, n’est ce pas Evelyne ?) Marie-Jeanne, elle, nous donne des précisions sur son parcours scolaire et ses voisines d’ alors. Jacques B et son épouse Michèle ( qui ne se souvient pas des pâtes FAMO que nous mangions à Marrakech nous rejoignent en début de soirée et nous allons tous les dix manger chez le chinois du coin où pendant le repas, qui s’est éternisé jusqu’à plus d’heure, nous ramenons en surface des tas de choses enfouies dans les cœurs et les esprits. « Le père de Jacques s’est escrimé à me faire aimer les Math à HASSAN II. » Michèle assise en face de moi grossi ma pelote de souvenirs. De retour à la maison Bernard et moi ne trouvant pas le sommeil, restons encore longtemps à converser de ce qui nous arrive. Christiane nous avouera le lendemain qu’elle ont, avec Marie-Jeanne et Evelyne très peu dormi.
L’ adrénaline était partout.
Samedi matin 6 mai vers 10 h. Nous retrouvons les locataires de l’ Enclos attablés devant un petit déjeuner. Georges S et son épouse sont arrivés bientôt rejoint par René L et Marie-Jo accompagné de Mehdi. De nouveau, coups au cœur. « Qu’ as tu fait depuis .. et où habites tu maintenant » Les questions fusent. On n’a presque pas le temps de répondre que les prochaines arrivent. Chacun a faim de savoir, de replacer dans son contexte les visages amis, de retrouver le détail oublié…..
Une voiture arrive dans un nuage de poussière, des rires s’ en échappent. Ce sont Monique D et Francine L qui ont fait le voyage de concert et qui débarquent avec sourires et larmes. Vous pouvez, vous mes amis du Blog, imaginer l’ émotion qui nous envahie, Monique et moi. Nous revoir après 48 ans, nous qui avons partagé pendant les douze premières années de nos vies d’enfants de l’ immeuble Gidel a été un grand moment. Surtout qu’il a été suivi immédiatement après par les retrouvailles avec Francine. Notre dernière rencontre datait de 1967 en Allemagne. Y a t il eu des larmes ? si oui elles étaient de joie. Soyez en sûr.
Marcel M et son épouse Francoise nous rejoignent… … Sylvaine B et son mari s’ annoncent… Leurs conjoints ne sont pas marrakchi, mais nous les adoptons d’ emblée comme d’ ailleurs tous les autres conjoints ( des roumis) ( A leur départ, c’est unanimement qu’ils m’ont dit s’être sentis si bien avec nous qu’ils en redemandaient et s’ inscrivaient déjà à toutes autres manifestations prévisibles. Je les en remercie tout particulièrement, ils ont été des acteurs à part entière de la réussite de notre réunion. Ils seront toujours les bienvenus parmi nous pour partager notre amitié.)
Autre moment fort en émotion : L’ arrivée d’ Alain D , frère de Monique. Mon copain d’alors, copain d’ abord, copain de Dinky toys, copain des cabanes construites sous les tables de chez ma grand mère, copain de jeux sur le toit de l’immeuble, copain des séances nocturnes de cinéma gratuit. Et quand on quitte un jeune garçon aussi copain que cela on retrouve un ami. Celui qui vous tire une larme au moment où l’on se serre dans les bras, en se regardant comme si ce n’ était pas vrai.
C’ est devant un merveilleux buffet et un verre à la main que nous avons enfin débuté la réunion. Il était difficile de rester en place, chacun se levant pour aller discuter un moment avec l’ hôte d’une autre table.
L’ après midi bien entamée, nous sommes allés faire une promenade digestive sur les bords du canal du Midi. Et c’est à ce moment là que Rafaela L nous est arrivée. Impatiente de revoir, ses amies d’ école et les blogeurs dont elle n’avait pas encore fait connaissance, elle a rapidement rejoint le gros de la troupe et les échanges ont reprit.
Nous avons tous profité de ce moment de quiétude que le bord du canal nous a offert pour deviser et respirer l’air pur. Quiétude qui à vite été troublée par des salves de rires. Le parapet du petit pont de pierre a accueilli toute la troupe pour un instant de joie partagé.
De retour à l’Enclos nous avons visionné deux films tournés à MARRAKECH en 1965 par le père de Jacques et que ce dernier avait remastérisé sur DVD.
Des images connues, que nous avons revu avec grand plaisir et un commentaire plein de chaleur et de précision, ont ravi l’ assistance et ce sont des applaudissements nombreux qui ont couronnés cette séance. Quelques poèmes virent ponctuer cet après midi que nous n’ avons pas vu passer.
La pluie nous a rendu visite et c’est le moment que Nicole C et Claude R ont choisi pour nous rejoindre. Le cercle ne cessait de s’ agrandir. Retrouvailles avec Nicole que j’ avais eu le plaisir de rencontrer l’ année dernière à Paris, chez Catherine qui nous manque et, grand moment pour moi, la première rencontre avec Claude, Claudius, Le Glaude, l’ éternel chevalier servant, plein de gentillesse, fin, sensible qui a très rapidement conquis le cœur des dames et l’ amitié des hommes.
Délicieux repas du soir. C’ est la peine dans l’ âme que certains ont du partir et nous abandonner pour retourner à des occupations qui leur ont sûrement parues futiles après l’intensité des sentiments de cette rencontre. Mehdi nous pensons très fort à ton épouse qui n’ avait pas pu se joindre à nous.
La soirée semblait ne pas vouloir se terminer. Comme la veille quand tout le monde eut réintégré son « chez soi » les papotages n’ont pas cessés pour autant et la nuit fut courte pour plusieurs d’ entre nous.
Dimanche 7 mai, 11 h. A notre retour à l’ Enclos nous avons la joie et la surprise de trouver Alain J, le météorologue et Betty qui, si pressés de nous rejoindre, étaient arrivés dès 8h30. ( Le père d’ Alain et le mien était en plus d’ être des collègues de travail étaient amis. Je profite de cette parenthèse pour les saluer chaleureusement) Heureusement que Francine, notre charmante meunière s’ était levé de bonne heure et avait partagé son petit déjeuner avec eux. ( Je ne devrais pas le dire, mais je crois qu’elle avait été si matinale car elle attendait son Jean-Paul de mari qui est venu grossir la troupe du dimanche. Quel bonheur de faire sa connaissance.)
Marcel M et Françoise, enchantés par la réunion du samedi avaient tout fait pour pouvoir être de nouveau parmi nous Dimanche. Marcel c’ est un disque dur qui lui sert de cerveau. Il nous a rappelé les noms de quasi tous les camarades présents sur les vieilles photos jaunies. Lorsque sa mémoire a été prise en défaut ( peu souvent il faut l’ avouer) c’ est Jacques qui a prit le relais. Têtes bien faites et bien pleines.
Josette, dont l’ombre planait sur nous, aurait été bien heureuse de voir entrer Paula T, la mère de Christiane et d’ Alain T que sa charmante Lynda et Maryline T, l’ épouse d’Alain D avaient accompagné. Madame Paula T, a sorti de son grand sac un nombre impressionnant de photos noir et blanc, petits formats avec les bords crénelés, et elle nous a tout commenté, raconté, décrit. Elle nous a dit qu’ elle avait été une voisine de banc d’ école de Josette. Les doyennes veillent.
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Claude a sorti un diaporama de toute beauté, qu’ il avait pris le temps de monter après son retour du Sanglier qui fume la semaine précédente. Alain D lui avait travaillé une grande partie de la nuit pour mettre en musique les photos prises le samedi. Grand Merci à eux deux.
La journée s’est terminée trop vite, ceux qui habitaient loin sont rentrés, la tête pleines de bons moments, de souvenirs ravivés et de provisions de bonheur partagé. Je le sais, car une fois rentré ils n’ont eu de cesse de nous appeler pour nous rassurer sur le trajet de retour et nous assurer qu’ils venaient de vivre des moments inoubliables.
Pour ceux encore présents, peu pressés de quitter l’ Enclos, la courageuse équipe de l’ établissement avait préparé une petite salle et organisé un buffet autour d’ une soupe à l’ oignon que nous avons dégusté alors que les éléments déchaînés ont tentés de couvrir nos fous rires. C’est Christiane qui a pris la soirée en main et qui s’ est transformée en animatrice de camp de vacances.
Deux réflexions ont donné le ton. Claude me regarde et me demande « Michel, on est dans un asile de fous ». Mado, elle, me susurre « On a 15 ans, Michel, on a 15 ans ».
Mais n’ avons nous pas tous eu 15 ans pendant cette folle fin de semaine ?
Je vais conclure : Des remerciements, c’est à la pelle qu’il faudrait que je les distribue. Des félicitations, à ceux qui se sont dévoués pour que tout se passe admirablement. Pas un seul nuage n’est venu obscurcir le ciel de notre jeunesse, pas un éclair n’est venu briser la chaîne d’ amitié qui nous a réuni, pas un coup de tonnerre n’est venu troubler la sérénité de nos relations. Chacun est reparti avec l’espoir de se revoir bientôt, en petit comité ou pour un nouveau GRAND rendez vous quelque part dans le vaste monde. Où, quand, comment ? Qu ‘importe, MARRAKECH sera là, pour veiller sur nous.
Pour nos amis du Blog, absents à cette fin de semaine et à qui nous avons très souvent pensé, ne désespérez pas, nous vous donnerons d’ autres occasion de venir vous tremper dans le bain des Marrakch’Amis.
Votre MICHEL
PS : Je vous tiendrais au courant de l’ avancement des mises à jour des albums photos en vous communiquant les liens utiles. Les films feront l’ objet d’un traitement à part, mais vous verrez tout. Confiance