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Notre marrakech 45-70
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2 mars 2014

Le Carnaval et MAN ANA 14

C'est dimanche, depuis 12h le soleil pointe son nez et je viens vous saluer.

Hier soir, à Sarburg, avait lieu le traditionnel défilé de carnaval... toujours en nocturne...Je tenais à vous en montrer quelques photos.

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Les chars illuminés.

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De nombreux groupes de joyeux participants et de jolies filles...

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Mais aussi des déguisements de Grand Mère.

Je profite de l'article d'aujourd'hui pour fêter à toutes celles qui le sont déjà, une bonne fête des Grands Mères...

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L'ambiance était maintenue par des orchestres répartis le long du parcours...

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Encore deux photos qui vous prouveront que la soirée fut bonne

 

Cet année, la lumière était présente partout. La multiplication des ampoules à basse consommation et surtout les LED ont permis la construction de chars bien illuminés et les groupes en ont aussi profitée.

Un public nombreux s'était massé sur le parcours du défilé qui a traversé la ville pour finir à la salle des fêtes où était organisé un bal.. Il a été distribué, 500 kg de chocolat et 800 litres de vin....

La météo s'étant améliorée quelques heures auparavant et les carnavalistes ont pu ainsi bénéficier d'un temps sec et plus trop froid.

Il y a des défilés, ce dimanche, dans plusieurs petits villages autour de Saarburg. Demain c'est à TREVES, mais je n'irai pas. Je vous ferais des photos du défilé de Serrig, mardi après midi....Promis....

Maintenant, la suite du Man Ana de Jacques que vous attendez certainement tous.

 

Voyage avec Pierre 

Papa était malade. Il avait déjà subi une première opération à Paris et, pour remercier ses amis Testemale, il leur avait proposé d'emmener leur fils cadet Pierre avec lui, pour lui faire visiter le Maroc. 

Pierre passa quelques jours à Marrakech avec Papa et Michel, puis je rejoignis le Maroc pour mes vacances et, tout naturellement, nous programmâmes une virée dans le sud. 

Cette année-là, la région de Tarfaya continuait de nous attirer. J'avais commandé à l'IGN de Paris la carte de la région à grande échelle, et elle vint naturellement compléter la couverture en cartes à grande échelle que nous utilisions depuis des années. 

Une carte, une boussole, des talkie-walkie, une solide expérience du sud, et nous voilà partis avec la Land-Rover chassis long, la tente, et tout l'attirail nécessaire. 

En particulier, la caméra 8mm Canon de papa, véritable pièce de musée, qui a fait tout le sud y compris à dos de chameau avant d'être soigneusement rangée, détrônée par la caméra super 8 Pathé Webo avec objectif Angénieux qui représentait ce qui se faisait de mieux comme matériel cinéma avec ce nouveau format. Sauf qu'elle pesait un âne mort... 

Nous voilà partis vers Tan Tan, et après les ravitaillements indispensables en cigarettes et caramels espagnols, nous prîmes la route de l'intérieur, vers le poste d'Abatteh. 

Au bout de quelques kilomètres, la piste serpenta dans un désert essentiellement fait de collines de quartzite gris, sans aucune végétation. Un décor totalement lunaire, mais la piste ne filait pas dans la bonne direction. Elle s'incurvait vers l'Est et prenait la direction de l'Algérie en passant pas Zag, ce qui n'était pas du tout notre route. 

Demi-tour, donc et retour à la case départ avant de prendre l'autre piste ; en 1971, ni panneaux indicateurs ni GPS, et pas d'indigène non plus pour nous renseigner. 

Nous finîmes par retrouver nos points de repère sur la carte, et par arriver au fort d'Abateh, sur le haut oued Chebika. Arrêt au poste, bien sûr, où nos identités furent soigneusement relevées. Michel et moi avions la carte verte d'étranger marocaine, Pierre avait son passeport français. 

Le chef de poste nous proposa bien sûr un guide jusqu'à Tarfaya, mais nous refusâmes lui montrant notre carte IGN.

« Mais c'est une carte militaire ! »

« Non, c'est une carte que j'ai acheté en France, et qui est en vente libre ».

Le document n'étant vraisemblablement pas classé « secret défense », il insista nous demandant si nous savions relever un gisement. Lui ayant expliqué qu'avec une boussole et un point culminant, il nous était aisé de savoir où nous étions, il finit par capituler et nous laisser partir. 

A nous les grands espaces, il suffirait de repérer la piste qui partait vers la droite 80 km plus loin pour obliquer vers Tarfaya. 

Peu après avoir quitté le poste, des taches d'humidité avec des cigognes nous amenèrent à essayer de les filmer, avec des ruses de sioux. Peine perdue, les bestioles étaient d'une méfiance incroyable ! Il ne nous fut pas possible d'obtenir des plans rapprochés, même en les rabattant sur le cameraman par un savant mouvement d'encerclement piloté par radio. 

La nuit tombant, nous plantâmes la tente et passâmes notre première nuit en plein désert. 

Pierre s'accoutumait au rite du plantage de tente, de cuisine, de petite veillée au clair de lune, et du dodo parce qu'il n'y avait rien de mieux à faire. Dur pour un parisien, une nuit sans autos, sans métro, sans ciné...

 

Le lendemain, quelques gouttes de pluie vinrent nous surprendre. Nous repliâmes la tente un peu mouillée, mais surtout beaucoup plus lourde. Nous la ferions sécher plus tard. 

Nous reprîmes notre route tranquillement, nous arrêtant de temps en temps pour chercher des silex, ou observer la quantité invraisemblable de lichens collés sur des pierres de petite taille. A tel point que le sol avait une teinte verdâtre, sans un seul brin d'herbe toutefois. 

Nous guettions la piste qui devait partir vers la droite, mais l'absence de point de repère s'avérait déroutante.

 Même le sommet sur lequel nous comptions pour vérifier notre progression était difficilement discernable.

 Le pique-nique du midi, dans un lieu totalement isolé de tout, nous vit déployer la tente pour la faire sécher, pendant que nous mastiquions notre sandwich kesra sardines à l'huile et que nous fantasmions sur l'éventualité du passage d'un avion qui repérerait la tente bleue étalée sur le sol.. Finalement, des « terroristes » ne s'amuseraient pas à se signaler ainsi... 

La carte nous indiquait que la piste devait obliquer vers l'ouest en longeant un oued qui se creuserait petit à petit. En suivant l'oued, de toutes façons, nous arriverions à la mer, quelque soixante dix kilomètres plus loin toutefois.

Sur notre gauche, le lit de l'oued Khaoui Naam se creusait. La route était bonne. Au loin, nous distinguons une construction en pisé. Un poste militaire abandonné ?

Sur la gauche, une décharge de bouteilles vides. Il fait soif dans le Sahara, et les ordures inertes telles le verre étaient souvent stockées en plein air. Un petit arrêt nous fit identifier Fanta et Coca, mais c'était un peu juste pour déterminer l'âge du dépôt pas si archéologique que cela. 

Nous remontâmes dans la voiture et nous rapprochâmes du poste. Nous voyions flotter un drapeau au mât, et il s'agissait du drapeau Espagnol ! 

Merde ! On avait passé la frontière sans s'en rendre compte, et on était en Espagne. Au Rio de Oro précisément. 

C'est le moment que Pierre choisit pour faire sa crise de parisien et s'écrier : « Moi, je suis antifranquiste ! ».

 Une petite explication de texte ferme l'incita à continuer de militer sur les Champs Elysées, mais ici il valait mieux éviter ce genre de proclamation, les geôles locales pouvant s'avérer inconfortables. Déjà qu'on était entrés chez eux sans le demander, si en plus on les énervait, on allait avoir des ennuis sérieux.

 On  s'approcha du poste, une sentinelle en sortit, pistolet mitrailleur à la main. Nous comprîmes qu'il valait mieux nous arrêter, éviter de dire que l'on avait des radios, et méditer en silence sur l'absence de matérialisation de la frontière. Quand on sait d'autre part avec quelle minutie les espagnols marquaient leur frontière dans les Pyrénées à l'époque, le fait de la traverser était encore plus saugrenu.

 Le dialogue s'engagea, nerveux, et mon espagnol me revint à vitesse grand V.

« Donde estàn los otros ? » (où sont les autres).

« No hay otros, estamos tres » (il n'y a pas d'autres nous sommes trois)

« El vehiculo se parà y han salido dos » (le véhicule s'est arrêté, et deux sont descendus)

«  Hemos salido tres, y hemos entrado tres » (trois sont sortis, trois sont entrés)

« De donde vienen » (d'où venez vous)

« De Tan Tan ».

« Que haceis aqui » (que faites vous ici)

« Turismo » 

Conciliabule entre eux. Des touristes dans ce coin cela ne courait pas les rues ! Finalement, un militaire nous fut adjoint et on nous intima l'ordre d'aller voir le contrôle civil, sur l'autre rive de l'oued où nous voyions un petit village. 

La descente et la remontée étaient goudronnées, indice que ceci devait être fréquenté comme itinéraire, bien qu'ensablé à mi-côte. Le guide me conseilla de mettre la land en 4x4 pour franchir le bout de dune. A tout hasard, j'avais repris le volant des fois que l'on me demande aussi le permis. Evitons les risques.

Mon espagnol, hésitant au début, devint de plus en plus fluide, entrecoupé d'expressions idiomatiques, tout ceci me ramenant à mon séjour dans une famille espagnole plusieurs années auparavant. 

A mes interlocuteurs civils, j'expliquai que nous nous étions bêtement trompés de quelques kilomètres au départ (comment on dit se tromper, déjà ? Ah oui, Equivocar ! C'est imprimé depuis dans ma tête). Je montrai la carte IGN, avec l'itinéraire que nous devions prendre, nous produisîmes nos passeports (nous avions toujours avec nous les cartes de séjour marocaines et les passeports, des fois que... Ce coup-ci, ça servit !). 

J'étais hyper stressé et j'échouai au « test de la cigarette » que l'on m'offrit et que je n'arrivai pas à allumer tellement je tremblais. 

Bon, on m'expliqua que l'on demandait par radio à El Ayoun (la capitale, Lâayoune maintenant) que faire de nous. Réponse dans une heure, lors de la prochaine vacation radio. 

Tout fonctionnait : radio, autorités civiles, et cela nous changeait du Maroc où souvent les radios étaient en panne, les téléphones ne marchaient pas, ou bien où tout marchait mais où c'était le groupe électrogène qui ne marchait pas, et sans électricité, la technologie... 

Sur la parking, nous devînmes l'attraction de Hagunia. Les gamins, qui parlaient tous un espagnol parfait, avaient écrit « Turismos Perdidos » sur la bâche pleine de poussière de la jeep. 

Michel fit un petit foot avec quelques uns d'entre eux eux. 

Un habitant du coin arriva, flanqué d'une femme d'un âge apparemment assez avancé et nous demanda si nous souhaitons tirer un coup avec elle (sί quieres joder...). Notre état mental et l'état de fraîcheur de la personne nous incitèrent à décliner poliment cette proposition, pas folichonne quand même. 

Un légionnaire nous fit une démonstration de réparation de pneu de jeep crevé. Pour décoller de la jante un pneu qui est assez voisin de celui d'un poids lourd, il montait tout simplement dessus avec la Land-Rover ! Le pneu se décollait et s'affaissait, il pouvait changer la chambre à air avec des démonte pneus énormes. Nous n'en perdîmes pas une miette, car il s'agissait des mêmes pneus que nous et il faut bien reconnaître que nous n'avions jamais crevé avec cette Land. 

Finalement, vers seize heures, la voie nasillarde de l'opérateur donna la réponse : « Conducir los hasta Tarfaya, Cambio. » (conduisez les jusqu'à Tarfaya. A vous.) 

Le militaire qui nous avait escorté fut commis pour nous conduire jusqu'à un poste qui est sur la route goudronnée, où nous ne pourrions plus nous perdre. Il nous resterait alors à rentrer au Maroc par le Sud...

Si on voulait bien nous autoriser à le faire. 

Donc, direction le poste de Daora. 

C'est de la vraie piste saharienne qui nous attendait, avec gazelles, dunes et tôle ondulée faite à soixante dix à l'heure, ce qui nous obligea à atteindre cette vitesse pour ne plus avoir l'impression que le véhicule se désagrégeait. 

La tôle ondulée est une ondulation du terrain qui se forme sur les pistes. Générée par les roues des véhicules, sa longueur d'onde dépend de la vitesse des véhicules qui l'ont faite. En dessous de cette vitesse, il faut rouler au pas sinon les ondulations nous secouent, de plus en plus en augmentant la vitesse jusqu'au moment où l'on « vole » de crête en crête sur la tôle, et où tout devient presque calme. Par contre, la maîtrise de la trajectoire avec aussi peu d'appuis sur le sol est parfois délicate. 

Au moment de la survenue du coucher de soleil, notre guide nous demanda de vouloir bien nous arrêter pour la prière du coucher de soleil. Nous admirâmes le tolérance du christianisme espagnol (et ce n'était pas rien en 1971) qui gérait l'Islam dans le respect de ses temps de prière, et nous arrêtâmes le véhicule au milieu de nulle part comme d'habitude.

 Par discrétion, nous fumions notre cigarette derrière la Land, mais le guide priait, le fusil en travers des genoux, avec des regards fréquents dans notre direction. Nous ne voulions pas troubler son recueillement, mais nous ne voulions pas non plus être gardés à vue. Lui, de son côté, ne nous perdait pas de vue, des fois que. Et puis, la sentinelle doit avoir toujours le dessus... 

Le soleil ayant disparu, nous repartîmes et arrivâmes à le nuit tombante à Daora. Contact avec l'autorité civile, embarrassée, qui finit par prendre le problème à bras le corps. Finalement, le « señor que habla espagnol perfectamente » (c'est moi) leur enleva une épine du pied, celle de l'hébergement. Les bureaux étant fermés, nous repartirions le lendemain matin. Mais je les rassurai, nous camperions dans le véhicule et donc pas besoin de nous trouver un gîte pour la nuit, une geôle par exemple ajoutais-je mentalement. Cette solution rassurant tout le monde, nous nous entassâmes dans la Land, Pierre, plus petit, en travers du siège avant (3 places), Michel et moi en aménageant les bagages à l'arrière pour pouvoir nous y allonger. 

Le lendemain, les autorités nous remirent nos passeports et nous indiquèrent la route goudronnée conduisant à Tah, le poste frontière avec le Maroc, où nous arrivâmes sans encombre. 

Bien que ce fut le matin, des cohortes de camions étaient déjà en train d'échanger à la frontière : les Pegaso espagnols transportaient couvertures, tabac, hifi et autres qui faisaient la richesse de Tan Tan et les Bedford ou Thames rouges marocains déchargeaient des fruits et des poissons en provenance du nord. 

Les papiers visés, nous nous aventurâmes dans le no man's land jusqu'à une cahute surmontée d'un drapeau marocain, le poste de douane local. 

On ne nous fit aucune difficulté pour entrer, on nous demanda simplement de passer à Tarfaya (30 km plus loin quand même) et d'aller au bordj faire viser nos papiers. Et ce fut tout ! Il faut dire que le poste frontière était particulièrement misérable, et l'activité très réduite en dehors des camions stationnés cul à cul dans 1e désert. 

Nous voilà donc au Maroc. La route longe une sebkha, la sebkha Tah. Une sebkha c'est une dépression qui peut se trouver au-dessous du niveau de la mer. Celle que nous longions se trouvait à une dizaine de kilomètres du littoral, et descendait à 55 mètres en dessous du niveau de la mer. 

Michel ne put résister au plaisir de descendre en bas de l'effondrement, pas au fond toutefois, et nous ne distinguâmes aucune piste susceptible d'y accéder. Y remonter lui ouvrit quelque peu l'appétit. Pique nique au bord de la sebkha, et en route vers Tarfaya ! 

Nous retrouvâmes la ville à peu près inchangée, si ce n'est la présence d'un hélicoptère, des gisements offshore étant en cours d'évaluation au large de Tarfaya. 

Arrivée au poste, nous présentâmes nos passeports. Pour Pierre, aucun problème, il était résident à Paris. Pour Michel et moi, résidents à Marrakech, nous dûmes ressortir notre carte de séjour marocaine, qui se vit gratifiée d'une autorisation de séjourner à Tarfaya une journée. Et ce fut tout ! Notre escapade hors frontières s'était somme toute très bien déroulée.

 

Trois ans plus tard, la « Marche Verte » voyait l'entrée de 350000 civils sur le territoire du Sahara espagnol, dont l'Espagne se retira alors après l'avoir partagé entre le Maroc et la Mauritanie. 

C'est le coeur léger que nous remontâmes vers Marrakech, jouant et filmant les différents moments de notre errance saharienne : la tente qui se déplace « toute seule » afin de trouver un espace adéquat, le croisement parfois forcé  avec des camions qui ne laissent pas facilement leur place, la descente acrobatique dans l'Oued Chebika, une des dernières fois car le goudronnage était en route et le futur radier, plus en aval, en construction. La route avançait, bientôt on irait à Tarfaya en voiture de tourisme sans quitter le ruban de goudron qui avait poussé depuis 1965 à partir de Goulimine. Cela ne nous affecta point, tant il restait de coins en dehors de la route goudronnée, qui nous réserveraient des surprises. 

De retour à la civilisation, une brève halte à Agadir chez nos amis Landau nous permit de prendre une douche, de téléphoner à papa pour lui dire que nous étions en vie mais avec quelques changements de programme qu'on lui narrerait plus tard.

Dédé en profita pour nous montrer le ravissant trou qu'il avait fait dans le plafond de sa villa le jour où il avait oublié de décharger son fusil de retour de la chasse au pigeon ou au perdreau. Il avait eu la chance que le coup ne parte pas dans la jeep, car il rangeait ses fusils dans un compartiment sous le toit, en direction de sa tête ! Il y a un dieu pour les chasseurs. 

Le retour à Marrakech le lendemain vit une dernière anecdote. Nous empruntâmes la voie directe Marrakech-Agadir, en cours d'aménagement, qui comprenait encore une partie de piste. Quelques mois plus tard, elle serait goudronnée complètement et Agadir deviendrait très aisément accessible depuis Marrakech en passant par Imin'Tanoute et l'Anti Atlas. 

Une dernière aventure nous attendait : celle du camion en panne au milieu de la piste, bloquant la circulation, une classique toutefois.

Je résumai ainsi la situation à un couple de touristes qui faisait la liaison vers Marrakech à bord d'une Ford Mustang, accompagnée d'un chien énorme ébouriffé, race Chow Chow : « le camion est en panne : il n'a pas de freins, pas de câble pour se faire remorquer. Il n'y a plus rien qui marche sauf le moteur, et vous n'avez pas de chance : il vient de tomber en panne ». 

Finalement, avec la Land-Rover, nous passâmes sans difficulté sur le côté, sur de petites terrasses au-dessus du lit de l'oued. Nous fûmes ensuite imités par tout un tas de véhicules, qui adopteraient immédiatement notre « déviation ».

La narration de nos aventures à Marrakech fit quelque peu frissonner le paternel, mais la maîtrise avec laquelle nous avions géré notre bourde le remplit aussi de fierté, même s'il n'en laissa rien paraître.

Pierre se tua en montagne l'été suivant.

 

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Page de la carte d'étranger avec l'autorisation de séjour d'une journée à Tarfaya le 17/12/1971.

 

 

Voila chers amis, l'article d'aujourd'hui se termine...J'ai l'intention, pour les semaines à venir de vous faire partager quelques souvenirs de ma jeunesse. Et je voudrais commencer par les écoles primaires..Je vais donc vous mettre à contribution.

J'allais à l'Ecole du Guéliz et c'est donc par celle ci que je vais débuter. Une description la plus réelle possible (Suivant ma mémoire). Aidez moi, camarades qui y êtes allés, du coté garçons. Aidez moi à retracer la cour, le préau, les sanitaires, les oliviers, les murs où s'appuyaient les baraques à noyaux d'abricots et tout le reste...Les filles dites nous aussi ce qui se passait derrière la porte de bois qui séparait les deux cours et qui attirait tant les grands garçons. Ceux du CM2.

Si vous avez fait vos universités dans une autre école de Marrakech, faites la même chose et donnez moi du "Grain à Moudre". Notre Blog méritera ainsi son nom : Notre Marrakech entre 1945 et 1970.

Alors à vos claviers. Si vous avez quelque chose à nous dire, envoyez moi un courriel (Vous avez tous mon adresse E.Mail ou pour ceux qui ne l'aurait pas, écrivez par la rubrique "Contacter l'auteur" sous ma photo en haut à gauche..)

Merci d'avance...Bonne semaine à tous, votre toujours MICHEL

 

 

 

 

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10 janvier 2006

Pour une meilleure utilisation de ce Blog

Bonsoir mes amies et amis, malgré une journée entière à faire de la comptabilité de M.... de fin d'année sur le PC du bureau, je prends le temps de me remettre au clavier pour apporter une petite "toute pitite" explication qui devrait faire que vous ne ratiez pas de commentaires.

Francine et Monique déclarent découvrir par hasard ou par accident des commentaires sous d'anciens articles. Ce blog par rapport à l' ancien nous donne une possibilté appréciable: Les commentaires, qu'ils soient écrits sous m'importe quel article apparaissent toujours dans la colonne de gauche à la rubrique "derniers commentaires"  Il vous suffit donc de faire un passage sur la colonne de gauche et de cliquer sur l'intitulé du dernier commentaire posté pour y accéder directement. Donc ne vous privez pas de cette facilité et ainsi vous ne raterez rien. Moi c'est comme ca que je fais car Je ne veux rien rater de vous.

La même Francine que celle du paragraphe précédent m'a envoyé ce midi une photo d'elle en BIkini prise sur la plage de Rabat lorsqu'elle était encore en âge de nous faire passer pour des pédo....iles, nous les grands de 18 ans et plus. Mais qu'est ce qu'elle était mignonne. ( Non Claude... Non...en BI kini.. à cette époque le string n'était pas de mise.. ne fantasmes pas) Et puis je ne la ferait paraître sur un des albums que lorsqu'elle m'en aura donné la permission. Pour le moment je me la garde pour moi. NA!!!

Pour ce qui est de nos amis les bêtes, ( Quoi j'en entends un qui dit: "tiens Michel parle de lui".. je vais sévir.. vous allez être privé de bises à la fin de cet article.... si ca continue), donc je connaissais RIRI, FIFI et LOULOU et j'ai ajouté les photos de BANDIT,FILOU, et LOULOU. Il y a aussi le PIRATE de NICE et ....Hé Nicole !!! hou hou Nicole !! tu as vu FELIX, le beau titre que je lui ai fait...Le LOULOU de Californie ne fait plus le bonheur de Josette, mais elle l'a encore dans le coeur et voulais ainsi le faire revivre l'espace d'un instant. Merci JO.

Hier je voulais aussi vous éditer quelques extraits d'un mail que Charles MIRGON ( J'ai mis une photo de lui avec son épouse.. dont je ne connais malheureusement pas le prénom sur l'album "nous aujourd'hui") m'a envoyé en réponse à un des miens..Je vais vous en Copier-Coller quelques extraits qui intéresseront surement du monde: 

Bonsoir CHARLES, nous sommes plusieurs qui un soir de "bleues" avons tapé "marrakech ou marrakchis" sur GOOGLE.

La nostalgie, nous l' avons tous un peu en nous car je crois que nous avons tous trop bien vécu à MARRAKECH. Je le dis souvent ça a été une "jeunesse dorée". Dorée par le soleil, la chaleur de l' air et celle qui nous ait resté à tous dans le coeur. Comme tu as du t' en rendre compte plusieurs de nous se connaissaient la bas. Je pense à MONIQUE et ALAIN DUCOU,

** Oui bien sûr ma gd mère et ma mère connaissaient bien Mme Choublé leur gd mère.Mme Choublé nous avait loué un appartement un été rue de l'horloge à Casa et c'est là que j'ai fait connaissance des ascenceurs (8 ans )je ne comprenais pas pourquoi les immeubles de Casa étaient si différents de ceux de Marrakech..

aux soeurs CAILLENS,

** Je revois les parents mais les enfants devaient être + jeunes et à ces ages la différence d'âge c'est important !

aux enfants BERTRAND ou BERLIOZ, aux filles BINCAZ et aux copains d' école, de club sportif ou de boums dans les garages. Il y avait aussi les filles et fils des amis de nos parents, les TORRENTE, les JAMET, les SALMON. Il y avaient aussi les voisins, les MARTINI etc etc.... Tu sais que ma Grand mère qui habitait l' immeuble GIDEL donnait des cours privés et faisait faire leurs devoirs à bien des "gosses" de Marrakech. Il y avait aussi les filles des colons qui prenaient pension chez elle, je pense à ALINE REIFFENBERG.

** Ah la si gentille Aline amie d'Anne De la Fontaine que J-Eric  taquinait  beaucoup trop " bonjour Alpine comment va Renault?"nous nous retrouvions au bord de leur magnifique piscine car Mkch quand il fait chaud on se dit qu'on est mieux à Casa !!Par contre j'ai la nostalgie de l'exceptionnelle douceur du climat en septembre octobre ou les débuts d'après midi sont divins!!, je me souviens très bien des parents Reiffenberg qui avaient un bled à Asni et la soeur aînée Mme Tessier a été ma prof de français en 6 ème au lycée Mangin.

As-tu retrouvé la trace d'Aline

Voila ce que les nouveaux amis du Blog sont en mesure de nous apporter. Je ne voulais pas garder ces moments de notre vie de "la bas" dans ma Boite aux Lettres et je me fais un grand plaisir  de vous les faire partager.

Pour ce soir, je vais arrêter la mes bla bla et aller voir si quelqu'un rôde sur MSN et puis.. le chien, un petit en cas et un peu de télé ( ou de somme devant le poste) au choix.

Bon je reviens sur ma décision précédente, je vous fait quand même des bisous du soit, à toutes et à tous. Seule différence, pas tous au même endroit. Les filles sur la joue gauche ( celle du coeur, Claude, lèves les yeux), les garcons sur l'autre.. Bonne soirée à bientôt.. Toujours votre MICHEL

wilaya_de_marrakech

Ce sont les armoiries de la WILAYA de MARRAKECH

13 janvier 2006

Blog quand tu nous tiens..

Vous voyez l'heure en bas de cet article? C'est normalement l'heure où je commence à penser à me préparer à aller me coucher ( Mais je lis toujours avant de m' endormir) et ce soir que fais-je? Je tape - pas sur des bambous - mais sur ce satané clavier... Cette interface qui me permet de rester en contact avec vous.. Surtout que juste avant je suis allé lire les derniers commentaires ( Quand même 13 sous le dernier article) puis j'ai fait un tour sur MSN mais tout le monde ..Il est parti.. alors je me suis dit

"Mimi tu vas mettre quelques mots pour tes copines et copains ( Réflexion spontanée : Le préfixe CO indique que la chose qui va suivre est partagé. Donc entre garcons " copain" , on partage le PAIN, mais z'alors qu'est ce qu' elles partagent les filles?????)

Oui je reste sérieux ( Quoi ? vous ne me croyez pas??) Non c'est vrai.. je redeviens sérieux le temps de dire à Monique que je serais avec elle par la pensée demain, pour qu'elle sache que je - Je devrais dire nous- la soutiendrais au cours du triste moment qu' elle va vivre.. VIVRE, Monique, Vivant nous le sommes encore, pour faire vivre ceux qui ne le sont plus et pour nous donner le courage et la joie de nous retrouver bientôt.

Bon je change rapidement de chapitre.. Entre Claude, toujours aussi tendrement drôle, Francine qui voudrait des fois nous faire croire ( sans succés, elle est et restera notre charmante meunière)  qu'elle peut être caustique, Nicole qui me perce aussi facilement et qui sait par des petites expressions piquantes nous cacher sa gentillesse naturelle, JO, MF et Rafaele qui se souviennent d'une partie de mon passé. Suis certain de ne pas les avoir poursuivi dans le grand couloir de l'appartement du 1° étage? Josette c'est sûr.. Mais n'avons nous pas partagé les moments de silence autour de la grande table où nous faisions nos devoirs à la sortie de 16h30?, Bernard qui en remet une petite couche sur Oualidia et Rafaele qui lui suce la roue ( Figure de style sportive.. rien de plus..Claude je te demande de la fermer MERCI!!). Il est vrai, que c'est comme ca que le blog redevient cet espace de déconn....ade que nous avons beaucoup aimé. Qu'il le redevienne.. nous ne nous en plaindrons pas!! Que les autres fidèles (le mot me gêne un peu.mais je n'en trouve pas d'autres à l'instant.) viennent se joindre à nous pour nous faire rire, et nous serons comblés

Comme je vois que dans les yeux des garcons il y a cette demande muette.. Allons nous enfin voir Monique en petite tenue?? Et bien oui c'est ce soir.. Roulement de tambour, le rideau va s'ouvrir.. il s'ouvre.. voila Monique.....jan11299 IL vous reste à cliquer sur la photo pour l'avoir et la voir et même lavoir.

Je profite du fait que cet article est centré sur ma petite voisine pour y joindre deux autres photos qu'elle avait jointe à celle ci. L' une est une vue de Marrakech prise d'avion par son père et l'autre la fontaine du jardin du Casino. Jardin où s'est dénoué un épisode peu glorieux de ma vie d' adolescent que je passerais sous silence.. n' insistez pas je reste "Botus et Mouche cousue". Voila les photos :

jan11296Cliquez pour agrandir

Monique commente :

Celle-ci est intéressante. Elle fut prise par mon père en avion en 1942 je crois. C' est l' avenue Mangin, au fond les djebilets. On voit très bien l' immeuble Gidel tout neuf, en face à droite le marché. Les négociants ,

l 'hôpital perdu dans les terrains vagues. Les orangers n' étaient pas vieux. Le camp Mangin évidemment.

fontaine_jpeg Cliquez encore .  Voici la fontaine lumineuse des jardins du casino, qui me rappelle que j'y avais vu le Grand JACQUES BREL venir y chanter. Quel émerveillement... Ne me quitte pas, Amsterdam, Quand on a que l' amour.. Les bourgeois...

Je vais régulièrement rendre une petite visite au Blog sur MADAGASCAR et je souhaite qu'il prenne rapidement son essor. Jean Louis qui se fait rare chez nous, y est présent pour y rejoindre Francine.

Il ne me reste qu'a vous souhaiter une bonne nuit, vous faire pleins de bisous (où, ? dans le cou?  C'est juste pour la rime) Une pensée toute particulière pour Betty et son amoureux qui continuent à nous instruire de la manière la plus agréable qu'il soit et des encouragements à ceux qui actuellement dans l'ombre s'activent pour nous faire une belle surprise. Merci d' avance.. Toujours votre MICHEL

6 juin 2006

Le don d' ubiquité

Pendant que le "Provencal" ne pense qu' à guerroyer entouré de ses spadassins, je suis allé prendre conseil du Mage Alanus (en un seul mot) qui à découvert dans un grimoire poussiéreux une charme qui m' a donné pour quelques heures le don d' ubiquité. Profitant de cette avantage je me suis glissé dans le chateau de la Pricesse Monicana et à son insu ( Je sais que cela n' est peut être pas digne d' un chevalier) j'ai observé le bain de la Dame. Je sais maintenant le secret de sa peau laiteuse et douce au toucher ( Bon là.. j' invente). Elle s'immerge totalement dans un liquide blanchâtre que je crois être du lait, de quoi ? C' est trop m'en demander.... Mais comme en ces temps reculés l le numérique n' existait pas j'ai mis mon art du dessin à contribution et je suis donc en mesure de vous présenter une image de ce mémorable ( Pour moi, puisque je suis le seul à l' avoir vu) bain.

sbc_bainblonde

Et puis pour mettre les choses au point. La Contesse des Moulins, Francine du Fournil m' a fait parvenir sa première écharpe de soie, frappée à ses armes. Il ne me restera plus qu' à la porter fièrement lors du prochain tournoi.

armoiries_de_francine_du_fournil_du_moulin

Maintenant j' éteins mon caleb, et retourne vers mon trône nocturne observer le futur dans l'espace d'un lumineux machocoulis rectangulaire en souhaitant que Josette la Sarrasine prenne rapidement parti pour l' un des  nobles jouteurs et que les faquins et les manants qui désertent la lice se manifestent un peu plus.

Je vous souhaite le Bon Soir et vous baise.. les mains. Michel aux Boutons d' Or, Prince de la Prairie.

21 janvier 2007

Fourre tout

FOURRE TOUT.. j'intitule l'article de ce jour comme ceci car j'ai des tas de choses à dire et à montrer, même si c'est un peu décousu.

Premièrement, j'avais parlé de cette Moukala que j'ai récupérée chez mes parents et que j'ai essayé de remettre un peu en état. Voila deux photos que j'en ai faite. Mon fils, le grand ne savait pas ce qu' était une Moukala... J'ai donc péché dans l' éducation que je lui ai donné... Vous verrez un peu plus loin pourquoi je dis cela maintenant.

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Elle va bientôt aller rejoindre les bijoux maraocains qui ornent un mur de notre petit salon.

Je pense que vous avez tous remarqué que ces derniers temps, maints nouveaux noms apparaissent.( lire les derniers commentaires)  Déjà  avons nous quelques visiteurs qui nous rejoingnent . Dimitri en particulier qui je l'espère trouvera, de New York, le temps de nous rejoindre régulièrement pour nous faire vivre ses bons moments marrakchis.

Evelyne ( du 13) nous annonce qu'elle vient de finir la lecture complète du premier Blog. Quelle constance. Mais c'est vrai que lorsque je vais y refaire un tour, je retrouve des article que je suis heureux d'avoir écrit et je regrette de n'avoir plus autant de Petit flash à vous raconter. Mais vu les commentaires actuels et certains mails que nos amis m'envoient je vais n' avoir qu' à faire des "copier-coller" pour vous offrir de petits moments de souvenirs purs.

En voila un qui nous vient de Jacques dont le papa a tenté d' inculquer quelques notions de Math aux cancres  du Collège Hassan II.

Un souvenir personnel, enfin.

Mes parents sont arrivés au Maroc en 1960 comme profs (Maths à Hassan 2 pour mon père, Gymnastique à Ibn Abbad (ex Mangin) pour ma mère). Nous sommes partis en septembre, au travers de l'Espagne éclatante et sauvage, entassés dans le 203 familiale...

Avant de partir de Bayonne, la femme de ménage bigourdane pur teint qui effectuait de menus travaux dans les foyers alentour (on n'avait pas encore inventé le SMIC et le RMI à l'époque) nous fit la réflexion suivante : "Et cela ne vous fait pas peur de loger là-bas, sous la tente, de manger du chameau et de vivre au milieu de gens tout nus ? "

Les "actualités Air France" avaient frappé ...

Notre Grand-mère nous rejoint alors en Caravelle à Anfa : 2 heures de voyage, il fallait six jours de bateau en 1928... et ne reconnut rien du Maroc, bien sûr.

De retour au Pays Basque l'année suivante, avec une nouvelle voiture (Ford Taunus 17m grise - au fait, nous avions acheté aussi la miniature Dinky Toys au 1/43ème chez Caillens), nous étions devenus les "putains de pied-noirs".

J'en aurai encore tout plein comme ca à vous distiller ainsi que des poèmes et des photos. VOUS ETES FORMIDABLE. Et je pense qu'il faudrait rassembler toute cette documentation pour en faire un CD qui pourrait être notre somme et servir à nos enfants et petits enfants de témoignage de ce que leurs grands parents et parents ont vécu la bas. Profitons des moyens informatiques moderne pour sauvegarder le passé. SI l' un d'entre vous se sent le courage de la faire ou a une "bonne idée" pour réaliser ce projet, je suis prêt à en parler avec lui et mettre sur pieds une solution jouable. (Quand je vous disait plus haut que mon grand fils ne sait pas grand chose de la vie de sa famille à MARRAKECH.)

Betty et Alain cherche déjà à recopier les deux blogs et tous les commentaires pour les faire lire à leurs parents que je salue ici car je sais qu'ils étaient de très bons amis de mes parents. S'ils y arrivent, je pense qu'ils nous en ferons profiter.

Je disais Fourre Tout, oui car j'ai aussi un poème de Marie France ( Merci MF pour tous tes envois ) que je tiens à vous offrir. Voila ce qu'elle nous dit :

L'intérêt que vous portez les uns et les autres aux Anes m'a beaucoup touchée car je les aime  énormément ...aussi je me permets de vous offrir ce petit texte qu'un jour de décembre j'ai écrit en pensant à eux

L__ne_pleure_en_silence_MF

La dessus Jean Louis me fait  parvenir cette photo prise CHEZ NOUS à NOTRE EPOQUE.

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C'est encore une histoire d'âne ! Celle ci des années 50.

Il s'agit de la charrette d'un livreur de bière " La Cigogne" .

Amicalement à tous, Jean Louis.

Il est 16 heures, les équipes de rugby entrent sur le terrain. Il va donc être le temps pour moi de vous quitter pour aujourd'hui et attendre vos idées, vos photos ( Les prochaines seront de notre Charles et ses boulangeries)..

Bonne fin de semaine, mes MARRAKCHAMIS, à bientôt. Amicalement.... Votre MICHEL

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11 juin 2006

Les Hauts et les Bas...

Le titre pourrait prêter à confusion... Non, il ne s'agit pas d'un discours sur les hauts trop hauts et les bas trop bas que la gent féminine se plaît à porter en cette saison... (pour le plus grand bonheur des blogueurs).

D’accord Frérot, je vais essayer de prendre la relève pour quelques temps, le temps que tes bleus à l’âme finissent par te faire sourire…

Vous m’avez tous accordé beaucoup de compréhension il y a quelques mois lorsque j’étais dans un méchant blues, au point de déserter blog, mail et MSN.

Je n’ai pas oublié une leçon de vie, extraite elle aussi des « Soliloqueries anisées du Glaude » et qui impose de savoir alléger son propre sac à dos pour pouvoir porter celui de son ami…

J’ai peut être un peu pourri le thème du blog avec mes « (c)sonneries » du moyen âge et je le regrette…

Il est l’heure de prendre un petit repos : je vous offre une place… rejoignons nous…

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La lumière sera colorée mais tamisée…

lampe














Nous partagerons le thé…

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Nous savourerons notre Amitié…

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Aujourd’hui j’ai vu un jacaranda en fleurs : impossible à photographier, rue étroite, à sens unique et j’ai pensé à vous…

J’y retournerai, à pied, pour vous offrir ce bleu superbe ainsi que pour le souvenir de notre chère Ville Rouge.

ville_rouge















Amis « Troncs de Figuier » je vous quitte pour ce soir en espérant que l’eau arrête de se mettre dans le gaz pour certains, que la chaleur ne fasse pas fondre les adorables rondeurs de certaines qui font fondre certains et surtout qu’un peu de sérénité puisse gagner le cœur de celles et ceux qui, actuellement, vivent des moments douloureux.

Mille bisous aux blogueuses et solide amitié à tous.

Claude.

PS/ Je termine avec une petite blague à ne pas laisser lire aux enfants.

Trois riches hommes d’affaires parlent de leurs épouses : un américain, un français et un belge.

-L’américain : « ma femme est idiote comme c’est pas possible, elle a acheté une Cadillac rallongée de

8 mètres

de long et elle n’a même pas son permis de conduire ! Elle l’a remplie d’eau pour y mettre ses poissons rouges ».

-Le français : « ma femme est également complètement perturbée du neurone, elle a acheté un hélicoptère et elle n’a même pas son brevet de pilote ! Elle l’a repeint en rose et l’a installé dans le parc comme bac à fleurs ».

-Le belge : « la mienne, c’est encore pire ! Elle m’a annoncé que cette année elle partait toute seule en vacances, elle m’a demandé de lui acheter quatre boîtes de préservatifs et elle n’a même pas de bite !... ».

7 août 2007

Un peu de rien Un peu de tout

Donc hier c'était mon anniversaire. Ca n' a rien de bien exceptionnel puisqu'en plus ca revient tous les ans. Mais ce qui s'est passé hier pour la première fois, c'est que Ma Fifille, Claire m'a confectionné un gateau d'anniversaire. Trois couche de génoise, crème au beurre au café, recouvert de Massepain et décoré. C'était son premier gateau et elle a fait fort. Merci ma Chérie !!!

Voici les deux merveilles.

anivClaire

Et comme chez Jean Louis c' était aussi la fête, il m' a fait parvenir cette photo qu'il intitule lui même :

Souvenir d'une belle journée en compagnie de 2 de mes petits enfants, douce émotion

anivJL

Il est vrai que Maéva et Jean Louis ont l'air ravi.

J'ai aussi pensé à FRANCINE et SYLVAINE, car au détour d' un champ lors d'une promenade avec Snoopy j'ai rencontré ces deux chevaux. Pas une deudeuche, non, deux beaux et gros chevaux Belges.

Voici Lily et Orchidée

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Orchidée, à droite, est âgée de 32 ans et elle a pendant 17 ans travaillé dans les forets à tirer des troncs d'arbres. Elle était destinéea l' abattoir, quand son propriétaire actuel l'a racheté et cela fait maintenant 15 ans qu'elle passe une retraite bien mérité en compagnie de Lily (Photo suivante) qui elle n'a jamais pu travailler car elle à un problème à un paturon ( C'est kom ca kon di, Jean Paul?).

lily

C'est tout pour aujourd'hui..A part qu'il a plu de 6h ce matin jusqu'à 17h30 ce soir, rien de bien intéressant d'autre à vous raconter...

Bises et amitiés à tous et peut être à demain si j'ai du nouveau pour vous, mes amis. Votre MICHEL

28 septembre 2008

L'ouverture d'un blog ami

Ce soir je commencerais cet article, après vous avoir salué, bien entendu, en vous annonçant la mise en "lien ami"  du blog "MANGINMARRAKECH". Ne me demandez pas qui en est l'animateur, il veut rester incognito encore quelques temps. Il me connait mais entretient le suspense en ne nous donnant pas  de pistes à suivre. En tout cas il est intéressant de cliquer sur ce lien et d'aller voir ce qu'il nous propose...Actuellement il cherche à identifier les anciens noms  des rues de Marrakech. Je suis certain que vous pourrez l'aider et de ce fait aider tout ceux, qui comme nous  à l' époque, cherchent à identifier le lieu où ils ont passé leur enfance...Nos deux blogs devraient devenir complémentaires, ce sera la preuve de l'amitié qui lie les anciens de Notre Belle Ville.

BIENVENUE Á "MANGINMARRAKECH"

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Puis je continuerais par quelques photos que je qualifierais "D'impressions d'automne".

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Ce sont des photos prises cet après midi dans mon jardin et dans les environs de la maison.. Le ciel était azuréen, la température idéale et mon épouse était de service....

Mais j'ai tellement d'autres choses à vous montrer. J'ai reçu des tas de photos des uns et des autres....avec quelques courriels. Je commencerais par une carte postale de Christian qui allie Marrakech et le 4° Régiment Etranger.

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La carte postale suivante est une de celle que Patricia (86) m'a fait parvenir avec la photo de sa première gouache.. Elle en promet d'autres. Nous les attendrons donc dans les prochains jours ou au moins prochaines semaines...

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Akarbi! ti en as beaucoup la sanche.. mais toi ti gran canaille,

ti en as fir bezef bous' bous' vic maz'mazille francise y pense à toi.

Por ca, ti en es bon tiraillor!..Ti tir bien!..

Bientôt caporal vic merdaille mélétaire!..

Carte postale humoristique qui illustre bien l'humour "Bidasse" d'avant guerre.

Quoi? Qui a pensé tout fort    "Ca n'a pas beaucoup changé aujourd'hui".

Pour continuer dans l'humour, je vous recopie une partie (Première, les autres suivront, comme dans les feuilletons de bas de page des journeaux des années cinquante). Ce texte provient d'une pure marocaine qui n' hésite pas à rire des "petits travers" de ses compatriotes

Voila pour aujourd'hui, je vous réserve la suite pour le prochain article.

Et la même blogeuse me joint ce courriel et deux photos :

En me replongeant dans mes vieux magazines marocains j'ai retrouvé un exemplaire du "DM" (Déco Maroc) de mars-avril 2007 avec un grand article dédié à Elisabeth Guigou, grande nostalgique du Maroc devant l'Eternel. (Qui vous le savez est née à MARRAKECH le même jour que moi).

.GUIGOU

Je terminerais maintenant cet article en remerciant tous ceux qui sont passés par le blog et qui ont participé à sa vie. Ma dernière photo sera une image souriante. Celle de deux amies d'enfance qui se sont retrouvées à PARIS il y a quelques jours et qui nous envoie leur bonheur de partager ces instants de retrouvailles que je nous souhaite à tous....

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Cette photo me fait chaud au coeur...

Une bonne semaine à venir, c'est ce que j'espère pour vous tous, des tas d'idée de choses à m'envoyer, c'est ce que j' espère pour moi et un petit tour sur le Blog ami, c'est ce que je souhaite à son animateur inconnu.

Votre toujours MICHEL

Papa, c'est quoi un Marocain?

LES MAROCAINS sont comme ça:

- Tu n'arrives pas à comprendre comment les multinationales de jus d'orange

industriel peuvent subsister quand on peut avoir pour beaucoup moins cher

un jus d'orange pressé devant ta gueule et 10000 fois meilleur.

- Ta main devient insensible aux brûlures de deuxième degré pour cause

d'une longue pratique du couscous du vendredi.

- Tu traverses la route en Superman, en plein feu vert, tout doucement,

langoureusement, en fixant droit dans les yeux l'automobiliste, genre "si tu

veux bousiller ta voiture, rentre moi dedans".

- Tu sors tes pulls et vestes dès que la température descend à moins de 25°

- Tu vérifies une bouteille de Gaz avec la flamme d'un briquet sans trouver

cela dangereux....

- La sauce (Merqa) n'est pas un dressing mais l'essence même du plat, c'est

les autres ingrédients qui l'accompagnent.

-Tu es surpris et remercie le ciel à chaque fois qu'en voiture tu arrives

à destination sain et sauf.

- Tu as le rythme dans la peau et tu l'exprimes via ton klaxon.

- Tu penses mordicus que les flics squattent les ronds-points pour y foutre

le bordel.

18 octobre 2009

Les jours passent ....

Oui...à la clinique les jours passent et se ressemblent. De 7 heures à environ 15h-16heures, des traitements divers, des repas assez frugaux (mais heureusement améliorés par des personnels de service -Féminines- qui remplissent un peu plus mon assiette avec cette précision : Pour notre français , ce qui fait que je n'ai perdu qu'un kilo et demi, puis des soirées courtes car le sommeil arrive très vite.

Par contre l'amélioration de l' état de mon genou est très satisfaisante et je me réjouie de rentrer à la maison dès mercredi prochain...Je n'ai jamais eu autant envie de retrouver mon bureau et du travail.

Je vais ici vous faire un "copier coller" du courriel que Georges STACHEWSKI (Ceux qui étaient à Donneville se souviendront de lui) qui a subi la même opération il y a quelques temps déjà.

Salut Michel
Je vois que tu vas mieux ! En principe si tu supportes bien la rééducation, tu marcheras normalement au bout de 3 semaines environ (mais tu ne pourras pas courir évidemment !!!)
En principe il faut 3 mois pour être complètement à l'aise avec sa jambe, par contre il faut au moins une année pour ne plus sentir sa prothèse !
Mon plus grand bonheur c'est que toutes les douleurs avaient disparues après la rééducation ! C'était vraiment super ! Ensuite il y a seulement un effet psychologique car on a un peu d' appréhension d'utiliser notre jambe normalement mais ça revient vite.


Merci Georges de ces précisions qui me permettront de mieux appréhender les mois à venir.

Et les "Georges" n'en restent pas là puisque G.Gomez lui prend le ton de la plaisanterie pour m'adresser ses encouragements et cette photo.

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Mon cher Michel

J'ai suivi comme tous les abonnés au blog les péripéties de ce remplacement de genou et je suis heureux que tout se soit bien passé et continue à se passer pour le mieux, je formule tous mes meilleurs voeux de bonne récupération, toutefois j'ai attendu un peu pour me manifester car il se trouve qu'ayant été roder du côté de l'établissement où l'on t'a martyrisé, j'ai fait d'étranges rencontres, qu'attendaient-ils ces charognards, un os ou plus peut-être. Enfin te voilà sain et sauf, mais rend-toi compte par toi-même

Amitiés sincères Georges.

Merci l'ami, de dédramatiser la situation avec humour.

Voila ce chapitre va se clore bientôt, il est donc temps de passer à autre chose.

Ces quelques très belles photos m'ont été envoyées par ALINE... Regardez les, vous lirez les commentaires après...

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Aline n'était pas à Marrakech comme on pourrait le croire, voici ce qu'elle nous dit:

Je reviens de Paris où j'ai passé 4 jours. Je t'envoie des photos de la mosquée de Paris que je suis allée visiter mais aussi son salon de thé attenant où j'ai dégusté un thé à la menthe avec des pâtisseries... Ce furent de bons moments.

Merci,  à ma gourmande petite camarade de jeux de nos 8-10 ans. Ces échanges prouvent bien que les amitiés réelles forgées dans l'enfance et dans l'adolescence ne se diluent pas avec le temps et l'espace....

Et pour nous recentrer sur notre jeunesse dans ce pays de soleil qu'a été le Maroc pour nous, c'est vers Antoine VALENTINO que je me tourne, puisqu'il m'envoie ce courriel

Michel ....bonjour ..je commence a avoir un peu plus de temps ..bien que je prepare avec des amis du site CASAPASSION.

Un voyage de 8 jours a Casa..mais avant ..je suis allé  faire le djebel MGOUN ..après  AZILAL...dans la vallée des  AITS BOUGMEZ ...LE MAROC profond ..5 jours de rando  avec l' ascension du sommet  4071 m beaux paysages que l'on ne peut connaître qu'à pieds ....J'ai logé ..le jour de mon arrivée à  Marrakech ...à l'hôtel MERYEM, Avenue  HASSAN II au  GUELIZ...je me suis rappelé que tu voulais des photos de la petite Eglise ..du Gueliz ....les voici avec celles de la nouvelle gare de chemin de fer et de la koutoubia de nuit

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et ce lien pour partager avec lui : 5 jours de treaking ......dans le massif du djebel MGOUN .....dans la vallée des AITS BOUGMEZ ....vers AZILAL à 250kms de MARRAKECH.

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Pour cela je vous édite le lien qui vous amènera vers son site INTERNET  et qui vous permettra de voir les nombreuses photos qu'il nous offre:   http://aZ09tonyval1.spaces.live.com/

Je vais me permettre une petite annotation : Antoine ne doit pas avoir de problème d'articulation...LUI.   Merci Antoine de penser à nous.

J'ai aussi reçu, il y a déjà quelques temps des nouvelles de Tony PICO. Je vais vous remettre en mémoire ses premiers contact ave le Blog.

Bonjour Michel

Merci d’avoir repondu.Je suis ne fin 1942 à Casablanca puis nous sommes arrivés à Marrakech Juillet 1954. Rentrée au collège Moderne et Technique en face du Hartsi où tous les bons élèves s’asseyaient sur les bancs en béton pour se donner du courage avant d’affronter l’ absorption de la connaissance si bien distribuée par nos profs.  Entre autre il y avait: Lebegin Didier, Sweitzer Eric, Salsiccia Robert, Hernandez Jojo, Belhadj Brahim, Djenaoui ?,Martinez Jean-francois, Grammatico Paul, Colomb Claude, Baron etc etc....J’habitais à l’ entrée de la médina, rue de la recette, où il y avait l’ hôtel du Béarn tenu par les Gobains et l’hotel Gallia. Véga le réparateur de balances vivait la aussi.  C’etait à 20 mètres du bar l’ Escale au début de la rue Bab Agnaou.

Au Carrefour il y avait la famille Raoux qui tenait un bistro et en face il y avait l’ hôtel TAZI. Je suis parti de Marrakech en Juillet 1963 pour la France puis en fin 1976 départ pour l’AUSTRALIE où je réside à présent au Queensland pas loin de la barrière de corail.Je n’ai aucune photo de moi a Marrakech ,Mais je me suis vu, dans une prise devant le portail de l’ atelier du collège Technique on y  voit Lebegin, Pascali, Hernandez etc...dans le Salam Marrakech.

Aprés lui avoir répondu et donné quelques indications sur mon parcours à MARRAKECH il poursuit l'énumération de ses souvenirs marrakchis.

Bonjour Michel

Bien reçu ton message,je vais prendre un repère qui est ma dernière année au collège technique.  1960/1961 j’étais en 2em dans la section technique et mathématique. Le nom des profs est un peu vague: Bouzari en arabe classique et dialectal, Costa en Chimie, le reste?????  Dans ma classe il y avait: Nardou,Perotin,Mohamed?,Amara Elie(son père tenait une épicerie sur l’avenue Mangin) je crois que nous étions 8 au total! Nous avions 44 heures de cours par semaine et 4 heures de sport le jeudi. Nous terminions les cours à 6 heures le Samedi: Dernière leçon:  Arabe, alors c’ était la paille au cul à celui qui rentrait le premier dans la classe.... le prof devenait fou.

J’avais une 125 Lambreta bleue comme transport. Eric Schweizer en avait une aussi. Lui,faisait un C.A.P d’ajusteur dans la même classe que Robert Salcciccia.  Didier Lebegin dont la mère tenait l’ école de danse classique odans laquelle dansait Lucienne Navillo, était en industrielle préparant un B.E.I d’ajusteur /dessinateur/etc....Belhadj Gzala était en Commercial avec Jojo Hernandez et d’autres etc.... Il serait bon de savoir si le collège Hassan 2 est bien le même collège que celui qui se trouvait face a l’ entrée du Hartsi car nous à l’ époque on ne l’appelait pas Hassan2 mais Collège Moderne et Technique de Marrakech.

.Je vais descendre à Melbourne pour la Noël voir mes enfants ( une née à Marrakech) et famille . Il serait intéressant de voir ton frère si possible. J’ai vecu à Melbourne pendant 27 ans. Si tu peux me donner son e-mail pour prendre contact?   Bon courage à l’hosto. A bientôt pour poursuivre le dialogue. 

Amitiés Tony

Je pense que tous les souvenirs et les noms des camarades de classe de Tony vous remémoreront des tas d'instants inoubliables...Notre Blog comprend maintenant un correspondant en Australie et je souhaite qu'il puisse prendre contact avec mon frère, exilé lui aussi depuis trop longtemps dans ces territoires de l'autre bout du Monde.

Je profite de cet article pour dire à mon frère Jean Marc qu'un petit commentaire de sa part serait le bienvenu..

Bises au FRANGIN... et à ses enfants.

Il est temps de terminer cet article mais je veux le faire sur une photo que me fait parvenir Lydie SCANZALUPI à qui j'adresse, pour sa fille et son époux, un beau voyage de noces et beaucoup de bonheur pour l'avenir.

Lydie nous donne un bon truc pour la reconnaître sur la photo..

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BONSOIR aux MARRAKCHAMIS.

COMME VOUS POUVEZ LE CONSTATER LE JAUNE ME VA TRES BIEN

MA FILLE PART, SAMEDI, POUR UNE SEMAINE ,A MARRAKECH .

TRES AMICALEMENT A VOUS TOUS .LYDIE

Mes amis, dans quelques jours je serais de nouveau régulièrement devant mon écran, je vous invite donc à continuer à me faire parvenir vos souvenirs et vos photos qui sont le fond de commerce de notre espace de liberté et d' amitié.

Bonne lecture, n'oubliez pas de passer sur le Blog de MANGIN et d'aller voir ALTYNIA, le site d'Alain.

Je salue tous ceux qui passent sur le blog et je remercie d'avance ceux qui me feront plaisir en laissant une trace de leur visite avec un petit commentaire (Même 3 mots suffiront)

Votre toujours MICHEL

22 novembre 2009

Bonsoir mes amis, la semaine s'est passée et me

Bonsoir mes amis, la semaine s'est passée et me voila de nouveau présent parmi vous.

Pour débuter l'article de ce dimanche je vais vous retransmettre la demande que Georges m'a fait parvenir.

Salut Michel, Un petit service : peux-tu mettre un article sur ton blog au sujet du retour aux sources LVH Marrakech en Mai 2010 ?

"Concernant les retrouvailles des anciens élèves du LVH à Marrakech en 2010, nous avons le plaisir de vous informer que tous les renseignements sur les offres de voyages, d'hébergement et des tarifs figurent sur le blog
www.retourauxsorceslvh.org. Vous pouvez donc les consulter et vous inscrire dès maintenant si vous le souhaitez. Merci de votre aimable attention"

Bien sûr GEORGES que je peux rendre ce service aux  anciens du LVH, et je serais toujours à votre disposition si je peux vous donner un coup de main.

Et comme certains d'entre vous se rendront à Marrakech au printemps prochain, cela me donne une bonne occasion pour vous signaler, pour ceux qui ne l'aurez pas lu, le commentaire de "Marilyn" qui nous offre de visiter son Blog dont voici l'adresse : http://halfaoui.blogzoom.fr/

Vous aurez le bonheur d'y voir des tas de cartes postales anciennes de notre belle ville.

Je la remercie ici de nous avoir rendu visite et de nous avoir signalé ce blog. Blog dont j'ai mis le lien dans la colonne de droite sous le titre : Les cartes d'HALFAOUI... Bonne visite.

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Et puis, les bandes dessinées ont la vie dure, car Monique a continué à me faire parvenir des pages de ce livre retrouvé et je me fais donc un plaisir de vous les montrer.

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Bien sûr si vous possédez ce genre d'illustré qui ont réjouit notre jeunesse n' hésitez pas à m'en faire parvenir quelques pages par courriel. Elles rejoindront celles ci.

Et Francine, notre meunière convalescente nous annonce la rédaction d'un livre pour enfants illustré par son Jean Paul de mari... Il dessine très bien et j'espère que si elle le fait éditer, nous aurons la joie d'en avoir quelques extraits..et la primeur des premières illustrations.

Merci d'avance Fanfan...

Je sais aussi que plusieurs d'entre vous (Je reçois des tas de courriels dans ce sens) désirent des nouvelles de notre PAULA. Elle est très demandeuse de promenade. Nous en avons fait une cet après midi avec mon épouse de plus de 50 minutes (Bonne occasion pour vous donner des nouvelles de mon genou.. Il va de mieux en mieux et les muscles de la jambe retrouvent leur élasticité. Je pense que dans un mois ou deux tout sera oublié), donc promenade, jeux, lancer de balles sont notre quotidien. Elle cherche toujours le contact le plus direct possible et n'ai jamais aussi heureuse que lorsqu'elle peut venir coller son museau contre nos poitrines.

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Et puis si vous voyez arriver l'année 2010 avec angoisse car vous ne savez pas encore ce que nos Gentils Dirigeants nous ont concocté en terme d'impots. Je vous invite à cliquer sur le lien suivant, http://www.argent-salaire.com/ Mais seulement après avoir caché les cordes, les revolvers, les couteaux et les barbituriques, après avoir résilié vos contrats de travail avec les Télécom, car lorsque vous verrez défiler les sommes gagnées par nos sportifs, acteurs ou hommes politiques, vous aurez peut être des envies suicidaires....

Je vais mettre fin à cette page après vous avoir dis que les deux jours qui suivent seront un peu perturbés pour moi et mes collègues de travail. En effet, notre unité française stationnée en Allemagne étant rapatriée en France à l' été prochain, je vais, ainsi que 45 autres de mes collègues, me retrouver au chômage. Et lundi et mardi seront réservés au Plan Social et à la signature des lettres de licenciement...

Mais de pouvoir continuer à vous écrire me permet de garder le moral. Donc bonne soirée et bonne semaine. Votre toujours Michel

22 avril 2009

Nous sommes vraiment gâtés par tous nos amis qui

Nous sommes vraiment gâtés par tous nos amis qui rentrent de Marrakech... Cette fois ci c'est Georges GOMEZ qui me fait parvenir ce long récit et des tas de photos, Comme pour FRANCINE, la semaine dernière je vais lui donner la parole et tenter de l'illustrer avec les photos jointes.

Nous avons passé une semaine formidable à Marrakech du 5 au 12 Avril, nous avons eu la chance d'avoir du soleil toute la semaine, en cette période, étant donné que la saison des pluies à été généreuse tout est fleur et verdure.

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C'est d'ailleurs ce qui m'a surpris en survolant les alentours (nous avons eu droit à un circuit d'attente avant d'atterrir) de la verdure partout,

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des jardins, de la vigne, du blé qui arrive à maturité,

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les oliviers et les orangers, un très gros effort à été fait pour le développement de l'agriculture au Maroc sous l'impulsion du roi Mohamed VI.

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Marrakech est en train de devenir une mégapole,

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la construction est en plein boum, ça pousse de partout, le quartier industriel que vous avez connu est en ruine mais un nouveau a vu le jour route de Safi.

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Nous avons fait une sortie à Mogador, la route est en train d'être aménagée en deux fois deux voies, les collines avant d'arriver ont été boisées de milliers d'eucalyptus c'est assez impressionnant, les arganiers sont à perte de vue, mais malheureusement il n'y a plus les petites chèvres noires en train de brouter sur leurs cimes, nous avons visité une coopérative de fabrication d'huile d'argan, les 250 ml à 280 dirhams, 130 à la boutique de l'hôtel et 79 à la superette qui se trouve entre la nouvelle entrée de la gare et le rond point de l'état-major sur la route de Casa,attention les futurs touristes.

En arrivant à Mogador le front de mer est superbe, sur des centaines de mètres, la ville est bien entretenue,les canons sont toujours là, pas d'animosité dans les petites ruelles de la médina, tout très correct.

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Marrakech quant à elle, comme je l'ai écrit à Francine, est je croie en train de perdre son âme, tout au moins le Gueliz où j'avais mes repères, et où tout se transforme à vitesse grand V, le restaurant Bagatelle face au jardin de la paix, rue de Yougoslavie, a disparu pour faire place à un immeuble.

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Je suis allé voir le stade du Harti,

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la nouvelle implantation pas très loin de l'ancienne, l'église des Saints Martyrs, entourée d'une grille dont l'entrée est gardée par un policier. A l'intérieur les prêtres, Croates, nous nous sommes entretenus avec eux, étaient en train de préparer les offices de Pâques, tout était fleuri.

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De l'autre côté de la rue une mosquée dont le minaret surplombe le clocher. Au coin de la rue un immeuble en construction.

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La Médina, elle, est trés bien entretenue,

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les commerçants sympas, personne ne vous embête, on se demande si ce sont les mêmes que nous avons ici. La place est un peu désertée par les conteurs, les danseurs, les charmeurs de serpents. Les marchands d'eau sont là pour les photos mais les outres en peau de chévre sont vides, puis vers 16 heures commencent à s'installer les restaurants.

Nous avons été au cimetière,

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il était en cours de désherbage pour les cérémonies du 8 Mai. Tout était  bien propre. Notre fils est enterré là bas, ce qui peut être, plus que d'autres choses, nous tient enchainé à ce pays.

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Enfin cette fois-ci étaient du voyage, ma fille et mes petits enfants.  Ils ont apprécié le dépaysement, le climat, la nourriture et la cordialité des personnes rencontrées.

Enfin pour finir, sur ce qui aurait pu se terminer de façon assez grave, l'anecdote que voici: Nous avons pris le bus touristique pour faire la visite des points d'intêrét touristique. J'étais sur l'impériale en train de filmer, quand soudain des cris... le bus s'arrête, un policier grimpe, vient vers moi, commence à m'invectiver en arabe et je comprends qu'il demande à l'accompagnatrice du bus, de prendre mon identité et de me faire effacer le film. Une fois repartis l'accompagnatrice s'est excusée de cette intervention policière. Que c'était-il passé? Tout simplement, en roulant, j'avais filmé le mur du palais royal. A cette occasion  je n'ai pû m'empécher de penser à ceux qui chez nous volent nos voitures, font des rodéos, y mettent le feu, caillassent les pompiers et les policiers, les tirent comme des lapins au fusil de chasse en me disant "A quand la réciprocité".

Mon cher Michel j'arrête là mon verbiage. Il y aurait tant à raconter. Je dois dire qu' évidemment j'ai  rencontré mes amis, c'était super.

J'envoie quelques photos en marge de ce baratin.

Amitiés sincères Georges

Ce que Georges n'a pas écrit c'est qu'ils sont également allés aux "Cascades d'Ouzoud" dont voici quelques photos que nous n'avions pas encore vues.

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Que puis ajouter à cela...si ce n'est que j'invite tous ceux qui feront le voyage dans notre belle ville (Elle l'est toujours dans notre coeur) à nous envoyer photos et récits pour continuer à nous faire rêver.

Ah oui, je termine souvent mes articles par un "panneau rigolo" et bien aujourd'hui c'est Georges qui l'a photographié. Le voici  :

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A Bientôt chers amis... Votre toujours MICHEL

20 mars 2010

Un espace de liberté

Un espace de liberté... Vous savez que c'est comme cela que je nomme souvent MON blog que j'aime nommer NOTRE BLOG.

Alors, comme je n'ai souvent plus grand chose à raconter sur notre jeunesse à Marrakech, je laisse chacun prendre la responsabilité de ses écrits. Au point que ce matin j'y ai découvert des commentaires indésirables, en anglais et nous proposant des tas de choses dont nous n'avons certainement plus besoin. Une pharmacie virtuelle vendant des petites pilules bleues (En avons nous besoin?), des systèmes pour allonger certaines parties de nos anatomies (Nous n'en avons pas besoin non plus) et autres propositions qui ont rapidement terminé leur séjour au fond de la poubelle.

Le 20 mars, premier jour du printemps, je vais commencer par éditer cette photo que m'a fait parvenir ELIANE et qui donne espoir pour une sortie définitive de l'hiver. Merci chère amie de nous montrer cet arbre fleuri qui je le souhaite pour toi sera la preuve du renouveau que tu attends.

2010_03_19_le_printemps_va_revenir_3416

Maintenant revenons à nos....Moutons? Non. A notre mémé DROUIN. Pourquoi? Parce que j'ai reçu un courriel de Monique, Pas MONICANA....qui me parle de la Mémé la plus connue de tout le sud marocain.

Voici une photo qui rappellera des tas de souvenirs à ceux qui empruntaient la route d'IGHERM.

M_m__Drouin

Elle y joint ces deux autres :

M_m__Drouin_devant_l_Auberge

Devant l'Auberge

Avec cette petite précision: rat palmiste en dehors de sa cage pour faire plaisir à Christiane FOURNIER (mail du 27/11/05)
un_rat_palmiste

Sympatique attention qui nous prouve qu'elle nous suit depuis longtemps.

Mais il me faut vous rapporter ce qu'elle nous raconte.

Je reste toujours fidèle du blog, mais en panne de scanner, je ne peux transmettre   que deux photos, en mémoire sur " mes images ".
Tu me demandes un peu d'infos sur nous. Née à Marrakech, il ya plus de 60 ans, j'ai quitté cette perle du sud très jeune, car mon père a été embauché aux phosphates à Louis Gentil ( Youssoufia ) puis dans les années 60 à Khouribga.

Mon mari, pied noir   de Casa, a fait sa carrière dans l'éducation nationale. Parents d'un garçon qui vit à Nantes, nous clôturons en 1979 notre vie au Maroc après y avoir vécu 32 et 36 ans. Il ne reste que nos souvenirs. Réintégrés dans la Nièvre (changement radical, difficile pour moi).

De  1992 à 1998, nous étions en poste à Lifou (Nouvelle Calédonie). Séjour paisible et plein de douceur où l'on a retrouvé l'ambiance et le climat que nous avons connus dans notre jeunesse. Difficile d'obtenir la résidence, nous étions dans l'obligation de retourner en France. Retour dans la Nièvre. Enfin 2005, retraite dans le Var,  à Forcalquier, petit village situé à 35 km au nord-est de Toulon, où nous retrouvons  des amis pieds noirs.

village1024

Image de Forcalquier prise sur  PROVENCEWEB

Une vie bien remplie, un parcours que plusieurs d'entre nous ont fait. Le MAROC de notre jeunesse quand il n'était pas celui de notre naissance, des séjours Outre mer, beaucoup d'enseignants et enfin de retraités dans le sud de la FRANCE.

Merci Monique pour ce récit en souhaitant que tu retrouves rapidement un scanner et que tu puisses nous envoyer le reste des photos qui doivent dormir dans tes boites à chaussures.

Mamie PAULETTE aussi ne nous oublie pas. Elle se confie au blog et voici ce qu'elle nous raconte.

Un petit coucou Michel pour vous envoyer qqs photos sud Maros Goulmima  Erfoud  retrouvées dans une boite à gâteaux et ces photos datent des années 30.

Photos de goums où était mon mari que j’ai connu plus tard à Sefrou au 4° Tabor et qui a fait la guerre de Tunisie et la Sicile avec les Americains et décoré de la Silver Star par un colonel Americain.

Goum_43

Fin 43 les goums partent vers d’autres bleds et Vautrin  est muté à Aknoul

Cela change beaucoup avec Sefrou où l’on se connaissait bien au 68. Qqs petites fêtes de temps en temps à la popote avec le Lieutenant.

Aknoul poste militaire 2 goums une épicerie tenue par un juif et une cantine et même une poste.

L’année 44 à Aknoul pas terrible  le goum souvent parti.

1 mois à Fez

3 mois Tizi ousli          un peu plus tard

Fermeture de la frontière MAROC Espagnole  avec le renfort d’un goum venu de ? Plusieurs mois

Lampe à pétrole donc pas de radio, pas de nouvelles de France  les journées sont longues. 

Je suis partie 1 mois en vacances à Sefrou chez des amis

Au retour, rien de changé et en octobre je suis clouée au lit très malade. Les visites étaient interdites et les nouvelles commençaient à arriver de France

Les médicaments n’étaient pas ceux de maintenant et comme nourriture bouillon de légumes et lait  qu’un goumier allait chercher assez loin.

Le docteur avait le compte rendu le soir. Dans la journée, il était dans les bleds alentour.

Un soir, il arrive et il m’annonce que je dois aller à l’hôpital.  Je ne veux surtout pas y aller dans l'ambulance militaire de l’époque, mais avec lui  donc le surlendemain.

J’ai su pourquoi ce jour là il allait à l’enterrement de ma petite voisine morte de la typhoïde.

Bien entendu je l’ai su longtemps après qu’un jour l’ordonnance qui passait ses journées au pied de mon lit  avait été chercher mon mari  en disant que j’étais morte. Je ne m'en souviens pas  et je n’ai jamais su qu' après être bien rétablie.

J’ai travaillée au bureau du colonel un peu éloigné du goum. 

Fatiguée le docteur me l'a interdit. J’étais encore seule  le goum étant toujours en mission de fermeture de frontière.

Peu de temps après mutation à SAKA  au nord de Guercif. Un poste militaire à la frontière.

PAYSAGE_MAROC

C’est l’année 1945, 4 sous officiers, le lieutenant...bonne ambiance, réunions, soupers,  danse au son d’un phono  avec la lumière tamisée de la lampe à carbure.

Année 1946 Boutazoult grand changement…

CAMPEMENTRASSEMBLEMENTCAVALIERS

Souvent seule, heureusement qu’il y avait les cigarettes de la ration K Americaine. Cela fait très longtemps que je ne fume plus....... Qqs mois après mutation pour Saka. On s'entendait bien, le goum partait qqs jours, pas souvent, et nous restions 4 femmes seules dans la nature. Un soir très tard des bruits de sabot de cheval : un goumier venait avec une toute petite gazelle de qqs jours que j’ai nourri au biberon (sur mes genoux) avec du lait de chèvre que nous avions acheté specialement pour elle.Je joins ma photo avec la gazelle mais aussi pour vous montrer cette gazelle qui me suivait partout et que j'ai eu beaucoup de peine à laisser. Je joins ma photo avec la gazelle mais aussi pour vous montrer cette gazelle qui me suivait partout et que j'ai eu beaucoup de peine à laisser car à notre départ pour Imini, il était impossible de l’emmener avec un bébé qui avait 1 mois. Voyage en car,train,camion….

biche

Je suis partie de Saka pour Taza le 10 Janvier( en camion)  alors que mon bébé est né le 14 février.
C'etait plus prudent vu le temps, la pluie et l'état de la piste pour Guercif   
Voilà Michel  qqs souvenirs, c'est un peu décousu  mais à 88 ans vous m'aurez pardonné.

Amitiés à tous, merci pour vos envois et votre blog   Paulette.

                                                             

Mais mamie PAULETTE..... il n'y a rien à pardonner. Plutôt vous remercier de votre confiance dans le blog et du plaisir que vous nous offrez avec ces souvenirs et ces photos .Surtout que les photos de Goumiers vont beaucoup plaire à une autre de nos doyennes. Je pense à JOSETTE qui elle aussi adore ce genre de souvenirs.

Et notre ami Georges, lui aussi nous fait partager un souvenir vieux de 50 ans. Le voici:

50 ans déjà

Au mois de Mars 1960 j'ai obtenu mon permis de conduire à Marrakech, je précise bien obtenu car il suffisait, à cette époque là, de faire transformer le permis de conduire militaire en permis civil. Moyennant un "bacchich" à une auto-école, j'ai donc eu mon précieux sésame rose.

j'ai conduit avec, jusqu'en 1999 date à laquelle, un gendarme que je connaissais m'a gentiment annoncé qu'il n'était pas valable en France, il me l'a néanmoins laissé et avec une déclaration de perte en bonne et due forme, j'ai obtenu un duplicata. J'ai pu ainsi garder la précieuse relique.

img730

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Cette anecdote me fait remonter en mémoire que mon père n'a jamais laissé conduire ma mère sous prétexte qu'elle avait obtenu, elle aussi, le permis de conduire dans les mêmes conditions que Georges.

Lorsque mon père n' a plus été là, ma maman s'est retrouvée très isolée dans son petit village du Jura. Village où encore à ce jour, il n'y a pas le moindre commerce. Pas de boulanger, pas d'épicier. Rien.... La zone comme disait Coluche.

J'ai donc réussi à convaincre ma mère de prendre le volant en l'emmenant sur des chemins vicinaux peu fréquentés, pour qu'elle puisse se refaire la main avant d'aller s'inscrire dans une auto école pour pouvoir se servir de la voiture garée pour rien dans la remise. Nous avons failli y passer au bout de trois cents mètres, quand elle a confondu pédale de frein et d' accélérateur et que nous avons terminé notre séance d' entraînement quasiment à la verticale sur le bord d'un fossé.

Prudemment elle a abandonné l'idée de conduire et je m'en suis réjouie.

Pari tenu par DANUTA. J'avais demandé quelques photos d'AVANT et de MAINTENANT. Elle me fait parvenir ceci: 

Voici deux photos : la "noir et blanc" 1969, (j'ai travaillé à l'hôtel  mythique "Miramar de Mohammedia),

DANUTA01

Celle en couleur "mitigée", 2007, croisière "mauresque" pour les 50 ans de mon mari.

DANUTA02

Pour ceux qui veulent aller sur Boutazoult, il y en a une de moi petite petite ! Un carambar pour ceusss qui trouveront. Mais futés comme vous êtes, je suis sûre que vous y arriverez.

Je vais clore cet article très rapidement, alors que j'ai d'autres choses à vous montrer mais je m'aperçois que le blog est pollué par des commentaires désagréables et qu'il m'est de plus en plus difficile d'atteindre les rubriques désirées. J'espère que je pourrais facilement éditer toutt ce que je viens d'écrire.

Restez fidèles  au Blog ce sera pour moi le meilleur encouragement.

Votre toujours MICHEL

2 janvier 2010

Le PREM'S de 2010

Bonjour à tous ceux qui ont le courage de venir me lire....A tous ceux que les crises de foie ne tiennent pas au lit... A tous ceux qui veulent débuter l'année 2010 en partage avec les marrakchamis....

Personnellement je remercie de tout coeur ceux qui m'ont envoyé leurs voeux et je demande à ceux qui n'auraient pas reçu les miens de bien vouloir m'en excuser... En fait j'ai recu en retour 6 ou 7 courriels m'annoncant que le diaporama que j'avais fait pour vous ne vous était pas parvenu..

Sachez que je pense à vous tous et formule le souhait que cette nouvelle année nous retrouve, comme depuis plusieurs années, autour de NOTRE ESPACE DE LIBERTÉ....

Bien sûr, on aimerait pouvoir se souhaiter, la paix dans le monde. la fin de la faim, l'arrêt de la pollution de l'eau, de l'air, de la terre et des mers... Mais comme ce voeux restera un voeux pieu, je passerais rapidement dessus et me contenterais de penser à la Santé, la joie d'être en famille, avec des amis et surtout avec vous tous....

Il est difficile de commencer à rédiger quelque chose qui nous ramènera à MARRAKECH ou du moins à nos années passées la bas.

C'est Christian qui va m'en donner l' occasion. Comme je vous l' avais dit dans le dernier article, C'est un véritable reportage photographique autour de la Kesra qu'il m'avait offert avant Noël. Il ne m'était pas venu à l'esprit de le garder pour moi et c'est donc avec plaisir que je vais vous éditer ces photos avec les commentaires de Christian :

01___Passer_chez_le_boucher

D'abord, passer chez le boucher

02___Monter_chez_le_boulanger

Puis monter chez le Boulanger

03___Monter_un_peu

Monter un peu

04___Attention___la_marche

Attention à la marche

05___Apr_s_c_est_plat

Après c'est plat

06___Trouver_un_abri_stable

Trouver un abri stable

07___Ne_pas_oublier_l_eau

Ne pas oublier l'eau

08___Pr_parer_la_p_te

Préparer la pâte

09___Enfourner

Enfourner

10___Faire_cuire

Faire cuire

11___En_entretenant_le_feu

Entretenir le feu

12___Pas_de_temps_perdu_chez_le_coiffeur

En attendant la cuisson et pour ne pas perdre de temps,

un tour chez le coiffeur

13___Et_un_peu_de_couture

Besoin d'un peu de couture.. profitons en, ca continue à cuire

14___Surveiller_avec_attention

Surveiller avec attention

11___En_entretenant_le_feu

C'est cuit

16___Nettoyer___l_eau_pure

Nettoyer à l'eau pure

17___Partager_avec_les_amis

Partager avec les amis

18___Puis_faites_passer_au_th_

Puis faire passer le thé

19___Et_passer___la_f_te____ol_

Et faire la fête

20___Avant_de_redescendre

Avant de redescendre

21___Mais_quelle_vue

Quelle vue !

22___C__tait_pas_le_GR_20

Ce n'était pas le GR20 !!!

Belle ballade, merci Christian de nous faire débuter l'année en partageant la kesra avec les amis. Tradition répandue dans le monde entier où partager, pain, riz ou gros vers blancs ou le lait de chamelle avec ses hôtes est un signe de bienvenue et d'amitié. Nous ne le refuserons pas et j'en rajouterais même une petite couche avec cette magnifique photo de boulangerie qui me vient de Jean Marc...

Baguettes_et_Quesras_dial_Marrakch

L'année dernière s'est bien terminée puisqu'il m'a été donné l'occasion de retrouver un ami de Oualidia... Il habitait Casablanca, mais venait régulièrement en vacances dans notre station préférée. Le bateau à moteur de ses parents était connu sur la Lagune. Nos retrouvailles sur le mail m'ont valu cette photo de lui et de son épouse prise sur les hauteurs d'Agadir lors de son dernier voyage au Maroc. Merci Gérard L.....d'avoir accepté de renouer des liens que l'on aurait pu craindre rompus à jamais....Et bienvenue sur le Blog.

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Il m'a dit qu'il rechercherait des photos de nos jeunes années et que s'il en retrouvait elles paraîtraient sur le Blog. Jean Marc le reconnais tu? Je trouve qu'il n'a pas beaucoup changé en 45 ans.... Moi je l'aurais reconnu.

Jean Louis.. toi le collectionneur d'insignes, regardes ce que j'ai recu, toujours de la part de Christian  qui continu à penser à nous....Des insignes du GTM 3

GMMGTM_3

GTM_OE

Serge  B.. lui, m'avait fait cadeau de cette photo sans légende.

100_0839

Dubitatif je lui avais demandé de me raconter où et pourquoi cette photo avait été prise. Voici sa réponse :

Toussaint 2009: randonnée dans le Vercors. Sur ce plateau je retrouve parfois la solitude nécessaire et mes sensations d'enfance. SB
C'est vrai qu'au départ j'avais imaginé qu'elle avait été prise dans un coin de Bled marocain.

Je tiens aussi à remercier Blandine pour sa réactivité à la demande de Francoise qui recherchait Pascale ainsi que notre indispensable M2M pour les précisons qu'il a apportées avec célérité. Si elles se retrouvent, ma satisfaction sera complète.

Bon... La journée tire à sa fin. Il a fait beau, soleil, ciel bleu et - 4 degré. Cet article, le premier de l'année est assez long et j'espère qu'il passera bien la barrière de l' édition. Il m'aura permit de passer aussi un moment avec vous et de vous souhaiter une dernière fois la réalisation de tous vos voeux..

Votre TOUJOURS Michel.

14 septembre 2010

Souvenirs Auditif, Gustatif et odorant

Voila Francine, ton voeu est exaucé... je suis de nouveau là. Je sais qu'il me faut toujours de plus en plus de temps pour me remettre devant le clavier mais j'ai des excuses. Encore que je suis persuadé de n'en avoir pas besoin, car vous me pardonnerez de vous abandonner quelques jours (Semaines?).

Pourquoi aujourd'hui? D'abord parce que je me suis aperçu que les commentaires n'arrivaient plus et que vous étiez certainement en attente d'un nouvel article.

Ensuite - c'est le souvenir auditif - Michelle V qui habite encore au Maroc m'a fait parvenir un courriel très sympa dans lequel elle me donnait une indication pour retrouver un de mes anciens amis de notre période d'adolescent. Mais voici un extrait de ce courriel:

Bonsoir Michel
J'ai passé mon dernier week-end à Marrakech chez des amis et j'y ai retrouvé Manu AGUILAR que tu as bien connu . Nous ne nous étions pas revus depuis 40 ans, nous avons bien entendu parlé de nos souvenirs de jeunesse et il m'a montré quelques vieilles photos de l'époque sur lesquelles tu étais.
Il m'a demandé de t'envoyer son adresse mail pour que tu reprennes contact avec lui si cela te fait plaisir.

Il n'a pas changé,  toujours aussi sympathique, jovial et plein d'humour.
Il habite à Marrakech en ce moment mais aussi un peu.......

Merci MICHELLE de nous avoir permis de nous retrouver.

Vous vous doutez bien que j'ai immédiatement envoyé un mail à son adresse et j'ai également cherché sur Skype s'il était présent. Je l'ai trouvé sans problème et nous avons conversé plus d'une demi heure, ramenant des souvenirs mélangés à nos situations actuelles. Il a construit une maison près de Chantalouette et il y vit une retraite heureuse.

Devant se rendre en France très prochainement il m'a promis que, dès son retour, il me ferait parvenir des documents à vous montrer. Ce fut un moment de plaisir complet pendant lequel nos caméras n'ont eu que des rires et des sourires à filmer.

Il ne nous faudra que quelques jours de patience pour avoir de ses nouvelles et je vous en rendrais compte immédiatement.

Puis le chapitre odorant et gustatif: En début d'après midi, notre gentille voisine nous a offert un plein seau de Reine Claude. Elles ont magnifiques, goûteuses et sucrées. Mon épouse étant de service du soir je me suis retrouvé seul à la maison. Après la promenande avec le Toutou

IMG_5768

Je me suis demandé ce que je pourrais faire pour le repas du soir. Il m'est revenu en mémoire que ma mère faisait, à Marrakech, des tajines aux pruneaux. Association d'idée avec les prunes. Comme j'avais encore trois belles cuisses de poulet, j'ai décidé de faire une "tajine" maison.
J'ai donc fait compoter quatre gros oignons dans une casserole avec de l'huile d'olive et une grosse cuillère de miel. Une bonne demie heure à feu très doux. J'ai coupé les morceaux de poulet et je leur ai fait prendre la couleur dans une sauteuse et de l'huile d'olive... Ah oui, l'olivier de mon jardin me donnera cette année TROIS OLIVES. Les voici :

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J'aurais aussi quelques figues.

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Mais revenons à nos moutons... Non à mon poulet plutôt. Les cuisses dans la sauteuse, à feux très doux, sans assaisonnement particulier. Pendant ce temps là, j'ai pelé des pommes de terre rondes et de petites tailles et je les ai faites également dorer dans l'huile, à feu vif en les tournant souvent pour qu'elles ne noircissent pas. Ensuite j'ai délayé une grosse cuillère de bouillon de poulet dans un verre d'eau tiède, je l'ai versé dans la sauteuse sur les pommes de terre, j'ai couvert et baissé le feu. Il faut vous dire que j'avais le temps car il leur faut au moins une bonne heure. (Vérifier la cuisson avec la pointe d'un couteau. Elles doivent être moelleuses à l'intérieur et croustillante à l'extérieur). Sel, poivre.

Voici à quoi elles ressemblent :

IMG_5783 

Les oignons sont restés translucides et le miel les a légèrement caramélisé. Je les ai épicé avec de la Coriande, du Curcuma et du Cumin, poivre, sel. Une dizaine de minutes avant de servir je les ai versé dans la sauteuse de poulet et j'ai ajouté des demies Reine-Claude pélées. J'ai augmenté un peu le feu et j'ai servi comme ceci après avoir mis quelques pincées de piment doux sur les prunes:

IMG_5784

Vous sentez la bonne odeur? Non? dommage, nous nous sommes régalés. Je sais ce n'était qu'un erzast de tajine mais mon épouse m'a demandé de m'en souvenir pour la refaire pour nos prochains invités.

Devrais je m'arrêter ici. Non car Francine, toujours fidèle, m'a fait parvenir des diapos datant de 46 ans et qu'elle a pu faire transformer en photos éditables.
Elle y a ajouter ceci:

Bonsoir Mimi

j'espère que tu vas bien, pas trop épuisé et soucieux pour ta retraite. On sera là ne t'inquiète pas!!

Au cas où tu aurais besoin un jour de faire un parallèle avec 1962 (63 64) et les photos de maintenant je t'envoie quelques photos (elles étaient en diapos avant).

bisous.

Navré mais Canalblog ne me permet plus d'ajouter des photos. Ce n'est certainement que passager mais je ne voudrais pas que comme souvent tout l'article disparaisse d'un seul coup. Je vais donc en faire une copie et l'éditer maintenant en vous promettant de le finir dès demain.

Toutes mes amités à toutes et tous et à bientôt. Votre toujours Michel.

PS N'oubliez pas d'aller faire un tour sur le blog de MANGIN......

25 janvier 2011

A cor et à cri

Bien, presque un mois s'est passé depuis le dernier article. Nous nous sommes tous (ou en tous cas à peu près tous) souhaité à plusieurs reprises UNE BONNE ANNEE et surtout UNE BONNE SANTE. Et pourtant, malgré tous ces bons voeux, l'année a commencé pour certains d'entre nous par des petits ou plus grands malheurs ou problèmes de santé que je ne vais pas énumérer ici.

En Allemagne on a l'habitude de dire : Die Rentner haben kein Zeit - Les retraités n'ont pas le temps.

Je suppute que quelques uns  sont en train de se dire. Le Michel va essayer de nous faire croire qu'il n'a pas eu une petite heure pour écrire un article. Non non je ne vais pas jouer à ce jeu là. Oui j'ai eu des tas de choses à faire, mais j'ai surtout eu la flegme de m'y mettre.... au clavier.

Cet après midi, le temps est à Ch.....oui à choisir de rester à la maison. Il tombe une pluie mélangée de neige d'un ciel si gris que le canal de Brel irait bien se pendre. Et comme dans les derniers commentaires - que je vous remercie de continuer à mettre - vous réclamez à cor et à cri un nouvel article, je me suis dit que de penser un peu à MARRAKECH nous ferait du bien.

C'est donc avec de la couleur et de l'art que je vais débuter cet article en vous montrant les tableaux de Patricia du 86 que je félicite ici pour ses compositions. Voici ce qu'elle nous dit :

Bonsoir les amis,

Depuis quelque temps, je prends des cours de dessin, un exercice consistait à reproduire trois fois un modèle de notre choix, en utilisant 3 techniques différentes: "crayon, pastel, acrylique".

tablopatou_001

tablopatou_002

Vous pourrez constater que le passé est toujours présent, et ne manque pas d'occasion pour se manifester.

Puis elle nous annonce ceci : Le futur aussi tient sa place, car nous attendons la retraite pour aller habiter du côté d'Arcachon, c'est pourquoi j'ai aussi représenté "les maisons tchanquées" ( ile aux oiseaux en face Cap Ferret) en plein coucher de soleil.

De plus, elle ajoutait "A vous de juger" Ce que nous ne ferons pas, trop heureux de retrouver un peu de notre passé en couleurs.

Nous te souhaitons chère Patricia une bonne installation dans cette belle région où tu auras certainement l'occasion de rencontrer plusieurs des anciens marrakchis qui y vivent depuis longtemps. Donnes nous donc de tes nouvelles après le déménagement.

Je vais rester dans les tons chauds de notre Sud marocain avec Jean Marc qui m'avait fait parvenir deux tableaux  (Origine non précisée) avec cette phrase qui réchauffe les coeurs : Bonsoir Michel ! D'Ocre,d'Argent et d'Or le Village d'Animiter Vallée d'Ounila

Animiter_1

Animiter_2

Jean Marc je sais ce que j'ai à te souhaiter et c'est ce que je fais...de tout coeur.

Pour continuer dans ce domaine... Raymond me posait la question suivante :Ca se trouve où???

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Mais comme il a posé cette même question à Jojo et à Marcel, je suis persuadé qu'il connait depuis longtemps la réponse. La photo n'est là que pour nous réjouir les yeux.

Il me faut demander pardon à Gilbert BENEITO qui nous a rendu visite sur le Blog et quui me posait quelques questions. Je ne voudrais pas manquer de les éditer aujourd'hui car je sais pouvoir compter sur vous pour l'aider dans ses recherches.

Voici son premier courriel :

Bonjour.
C'est avec joie et une grande nostalgie que j'ai découvert votre site. Je suis né à Casa en 1935 et vécu à Marrakech de 1943 à 1956. Une partie de cette période passée à l'Oued Tensift où mes parents étaient propriétaires de la ferme-auberge située à la sortie immédiate du pont coté gauche de la route MRK Casa.
Je recherche des camarades d'écoles de MANGIN, du Guéliz, de l'Ecole industrielle en Médina et de l'école située aux environs des abattoirs,( Je ne me souviens plus de son nom)
-Professeurs/Mme CURNIER, Mme CARPENTIER...

A ma demande il nous donne maintenant quelques précisions supplémentaires qui vous permettront certainement de mieux recadrer vos souvenirs.

Bonjour MICHEL , Merci pour votre réponse.

En complément de ma demande.  Notre arrivée à MARRAKECH , 1942.  Ma mère a travaillé comme aide-infirmière à l’hôpital militaire MAISONNAVE pendant quelques mois. C’est une ambulance militaire tirée par des mules qui nous conduisait à l’école du GUELIZ. Inoubliable … Par la suite nous sommes partis nous installer vers l’Oued Tensift où ma mère a connu et épousé Vincent MOLINES veuf aussi. Il était (si l’on peut dire, avec le recul) propriétaire d’une ferme-auberge avec 14 hectares de terres.

J’ai donc, a partir de ce moment là connu les internats

Internat du lycée MANGIN 1942/43/44. Camarades : BIGOU – FORCIOLI – RIPOLL – CANTON – UCELLO ( certains, habitants le KOUDIAT ). Sans oublier MOUSSA l’homme à tout faire. 

Internat de l’école de la Palmeraie 1945/46/47 : Directrice et professeur Mme CURNIER ;  Professeur Mme CARPENTIER . Camarades : Les sœurs JAUPITRE Marie Claude et Nicole. Nicole GUILLAUME – Nelly GRACIA – Les frères BOURDERIONNET Armand et…. ?     Pierrette DESCHELETTE . Je citerai aussi Claudette GAGLIARDINI résidant à ZAGORA et venant en colonie de vacances à SIDI FARES.

Mes cousines (Je pense souvent à elles ) Pierrette et Michelle BOURRU . Je crois qu’elles sont toujours en Nouvelle Calédonie ?

Je précise que tous ces noms ou presque je les ai reconnus et relevés sur le Site.

Pour terminer ce petit tour d’horizon :   

Ecole industrielle de la Médina   1948/49/50  il y avait :  FONT – FAVIER –BONNET – LASSOUANI.

En espérant que ces quelques souvenirs me permettrons de savoir ce que sont devenus ces camarades et aussi ceux ,non cités dans ce courrier.

Avec mes remerciements, Bien cordialement. G . B .

Voila cher Gilbert, ta demande est en route. Parions qu'elle suscitera des réponses de nos deux ou trois "Disques durs vivants" et que tous ces noms feront remonter les souvenirs enfouis.

Continues à nous rendre visite et n'hésites pas à nous faire partager d'autres souvenirs ou des photos d'époque si tu en possèdes encore.

Et puis notre cher ami et fana d'aviation Jean Louis me souhaitait la Nouvelle Année avec cette carte postale qui va être la très bonne introduction au chapitre suivant:

BONNE_20ANNEE

C'est surtout Sylvie qui devra m'excuser, car elle a fait un réel effort pour me transmettre toutes ces photos de la BA 707...que j'ai laissé dormir un bon moment. Elles datent de la fin des années 30, puis jusqu'au milieu des années 50 .Comme elle a fait un vrai travail d'historienne je vais débuter par ceci :

Cher Michel pour comprendre l’histoire je remonte le temps mais pour cela je tiens le Livret individuel de mon père :classe 1937 121 e. Bataillon de l’air Nancy 20 Avril 1936 ( mon père avait devancé l’appel) profession Mécanicien grade caporal.

Kiechel Jean-Jacques né le 26/02/1917 à Mulhouse Haut-Rhin mécanicien adjoint N° 1.203 du 22/09/1939.

Le carnet individuel des services aériens ( Base Aérienne 707 Marrakech : le commandant Robiaud , commandant la D.I  III/707 le 02 Janvier 1952 profession mécanicien avion grade Adjudant chef.

la_Rochelle

Nancy_002

Nancy_004

Salon_de_Provence_en_1941_001

Au secours.. au secours... je viens de perdre de nouveau plus d'une heure de travail avec la disparition de toute une série de photos de la BA. J'ai également perdu le moyen de naviguer dans le Blog, alors je vais tenter d'éditer ce qui est déjà écrit. Je vous souhaite une bonne soirée en vous assurant que je m'y remet demain pour la suite.. Si tout refonctionne correctement.

Votre toujours MICHEL avec toutes mes amitiés.

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Je vais commencer par "La marche de l'Ecole de la Base 707" Il vous faudra cliquer sur les vignettes pour les voir en plus grand.

7 février 2009

Des nouvelles nouvelles et une nouvelle

Oui oui je sais.. j'ai été absent ces deux dernières semaines.. mais je sais que vous allez me le pardonner. Et puis vous êtes toujours la et vous faites vivre les commentaires. Vous comprenez pourquoi je dis souvent que c'est NOTRE BLOG....

Tout d'abord je voudrais clore le chapitre TEMPÊTE SUR LE SUD-OUEST en souhaitant à tous ceux qui en on souffert que tout cela se termine le mieux possible et que les assurances ne vous fassent pas défaut.

Sur notre, aujourd'hui, blog ce sont " nos anciennes" qui sont à l' honneur. "Nos anciennes c'est d'abord Félicie, dite Cicie qui nous raconte ce souvenir hivernal et sportif.

Salut Mimi, Tu sais mon grand je ne t'ai pas oublié , mais vois-tu ces jours derniers j'ai beaucoup bavardé  avec Michel de Mondenard, de la Médina chère à mon coeur, cela m'a permis de raviver bien des souvenirs et cela fait du bien.

Dis moi en voyant  toutes ces compétitions de ski cela me fait penser à nôtre cher OUKAÏMEDEN.  Qui se souvient qu'avant l'ouverture de la piste, pour arriver à l'OUKA nous laissions les véhicules sur le "le plateau des vaches"

et nous montions sacs au dos par ce que l'on appelait "les échelles" sur la droite du plateau.  Cela faisait une sacrée grimpette.  On tirait la langue en arrivant.Lla haut il y avait le Refuge du Club Alpin Français.

Mr Rimbeau était moniteur de ski il y avait Robert Lacaze qui dirigeait le Service de la Jeunesse et des Sports et lorsque la piste a  abouti sur plateau de l'Ouka.  Le Service des sports a créé le Refuge. Je ne me souviens plus

du nom de la gardienne du refuge mais  ce dont  je me souviens , c'est que c'est mon père,  que tous appelait " Père Auzende" a  qui monté la toiture de ce  Refuge. Cela ce passait  l'été 48.

Les jeunes... vous souvenez-vous de Robert Lacaze? Champion de ski , Champion de Rallye et qui avait le garage Avenue Landais à coté du Cinéma en plein air le Paris ,il me semble.

Au refuge du club alpin se retrouvaient les camarades des Auberges de Jeunesse.  Q...ui parmi les jeunes de notre génération n'a pas fait parti des auberges de la Jeunesse?

Qui se souvient de l'auberge à l'Ouka , tenue par Mr et Mme JUVIEN, chez qui il y avait toujours une très bonne  ambiance.

Je vous embrasse tous bien amicalement.

Bien sur, Cicie que nous nous souvenons de Lacaze, le pilote d'une "Barquette RENAULT" bleue, sans toit et à une place. 

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Porsche RS.60 from Le Mans 1960 where it retired when driven by Jean Kerguen and Robert la Caze.

Mon père le connaissait très bien car, vous le savez, il sonorisait, avec Albert Gozlan, les courses de voitures qui avaient lieu à MARRAKECH.....Au temps où l'Avenue de la Ménara n' était encore qu'une large voie, déserte ou empruntée que par quelques chameaux, bourricots ou Mobylettes.

Je crois que ce souvenir va en réveiller beaucoup d'autres et que les commentaires vont affluer.

Puis c'est Mamie PAULETTE qui prend le relais....et qui nous narre sa jeunesse dans le bled à une époque où la plupart d'entre nous n'étions pas né.

Bonjour Michel  bonne continuation pour votre blog que je lis avec plaisir tout les jours.
Me voilà avec mes 87 ans, à passer un peu de temps sur mon ordinateur et faire quelques petites sorties selon le temps qui ne me le permet pas trop en ce moment.
Je retourne en arrière, Sefrou, à 19 ans en Mai l'époque des cerises, très jolie avec beaucoup de verdure, de fleurs, le Fort Prioux, la cascade. Juillet, Août à Agadir et retour à Sefrou. Deux mois plus tard, Mutation du Lieutenant à Ain leuh région d'Azrou, petit village avec deux goums, les A.I, mais très agréable. Mon premier Noel au Maroc avec les sous officiers du goum et avec la permission du Lieutenant bien entendu.( la majorité était 21 ans).
L'hiver, il y avait un peu de neige, et on s'amusait à faire de la luge dans la descente du village car les distractions ?.... il n'y en avait pas. Par contre, j'ai fait une belle ballade à cheval, avec un sous officier et sa femme chez qui je passais une journée par semaine. Ils étaient d'un goum éloigné du village. C'était une belle journée où nous avions piqueniqué avec des singes autour de nous, car plus haut il y avait des singes dans la forêt de cèdres.

Il y eu aussi une panthère qui dévorait les troupeaux dans les bleds alentour et qui a été abattue suite à la demande du Caid. Très belle bête, le Lieutenant m'a demandé si je voulais en manger et le cuisinier a préparé de la panthère pour moi.  C'était très bon.  On mangeait aussi beaucoup de sanglier.
Voilà Michel un tout petit aperçu de mes débuts au Maroc. À ce moment là, j'avais 20 ans et on avait encore des nouvelles de la Bresse Louhanaise que j'avais quittée en Zone libre en 41 ....mais cela n'a pas toujours été le cas

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Pour revenir au félins de l'Atlas,  je sais vous avoir déjà raconté l'arrivée des chasseurs au café de l'Atlas avec une panthère noire sur le toit de la voiture, Klaxon bloqué sur l'avenue Mangin et l'amende donné par le garde forestier car il était interdit de tirer ce genre de gibier.....

Et puis... Une nouvelle, Monique BLOCHET qui nous rend visite pour la première fois. Je lui ai, bien entendu, envoyé un courriel de bienvenue en lui demandant de nous faire partager ses souvenirs et si elle le désire une photo d'elle de cette époque pour que que nous puissions mette un visage sur son nom...Au cas ou vous l'auriez raté, elle a mis son commentaire sous l'article LE BLOG S'AFFOLE à la date du 1° juin 2008.

Il est presque 18 heures, le match de Rugby Irlande-France va débuter dans quelques instants, il va donc être pour moi temps de vous quitter en ajoutant le conventionnel Mes amitiés à tous, votre toujours MICHEL.

25 octobre 2010

La cachottière

Oui, une de nos amies s'est offert une semaine de vacances à Marrakech. Oui elle a voulu nous faire une surprise et nous n'étions que deux ou trois à le savoir. Elle m'a fait parvenir tout un tas de photos et des commentaires. Comme vous en avez l'habitude je vais vous éditer tout cela. Mais QUI EST ELLE?

Auparavant il me faut clôturer l'article précédent et Souhaiter à Mme LEBEGIN de rester en bonne santé le plus longtemps possible pour permettre à toutes ses élèves de continuer à rêver à leur jeunesse.

A ce sujet, Monique a continué à chercher et elle a retrouvé une ultime photo de ses cours de danse. Voici ce qu'elle a laissé comme commentaire et que vous avez peut être déjà lu.

Avec un peu de retard mais lorsque l'on a cent ans on n'est plus à un jour près, c'est très affectueusement que je souhaite une année délicieuse à Madame Lebegin.
Comment oublier ces trajets sur mon petit vélo pour aller, seule, de l'immeuble Gidel au Hartsi, suivre mes cours de danse puis de solfège. J'ai toujours ma toute petite valise en carton (non je ne viens pas du Portugal !) dans laquelle se trouvaient mes chaussons de danse. Je l'attachais sur le porte-bagage et je filais le sourire aux lèvres !!!.........
Madame Lebegin, vous nous avez offert beaucoup de bonheur, je vous en souhaite beaucoup et pour longtemps encore.

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Une photo jaunie de toutes ces mignonnes petites filles et qui sont certainement toutes de charmantes grand-mères et qui doivent à cette DAME de revivre des souvenirs inoubliables.

Bon et notre cachottière... que deviens elle? J'imagine qu'elle doit, à la lecture de ces premières lignes, se demander: "Qu'est ce qu'il fait le MICHEL, où elles sont mes photos?" Mais au fait, qui se pose cette question?

Il va falloir vous armer de patience car j'ai encore une petite information à vous communiquer.

Une nouvelle visiteuse, SYLVIE, m'a contacté par l'intermédiaire de ma photo en haut de la colonne de gauche et elle me dit ceci.

Bonsoir,
je consulte votre site et celui du lycée Mangin depuis le mois d'Aout avec plaisir et émotion...
Je suis née à Marrakech en Juin 1953, mon père Jean-Jacques Kiechel était à la base aérienne 707, mes soeurs Annie née en 1944 (décédée en 2001), Eveline née en 1947 retraitée de l'éducation nationale, Marie-Claude née en 1952 active et vivant à Paris. Ma mère Helmi née Peets était la soeur du Docteur Peets arrivée en 1930 à Marrakech.... En deux mots notre histoire de famille...Je possède "les boites à chaussure"des anciens d'une période allant de 1930 à 1974 et je veux bien les partager. C'est une mémoire collective riche de merveilleux moments... Comment procéder? Au plaisir d'avoir de vos nouvelles bonne soirée Sylvie .

Comme vous l'imaginez, j'ai immédiatement répondu et Sylvie qui avait déjà commencé à ouvrir ses boites.... Mais je vais lui laisser la parole. Je supprime volontairement quelques passages pour une plus grande fluidité du récit.

Bonjour Michel

En fait je suis en pleine période de déménagement et c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à ouvrir toutes les boîtes que j’avais par ci par là chez moi...Je pensais que j’allais perdre tous ces souvenirs et  je me devais de les ranger et faire le lien avec les anciens pour nos enfants et petits enfants à venir…

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Sylvie (la plus jeune dans la pousette) et ses soeurs

Annie, la plus agée, appuyée à son papa, Marie Claude, au milieu et Evelyne née en 45

et qui a fréquenté le Lycée MANGIN

Mes sœurs seront contentes de retrouver ainsi leurs souvenirs organisés par périodes. Je vis à Aix-en-Provence actuellement .......

Donc j’ai commencée à partager avec un cousin estonien les images du passé et j’ai commencé à scanner toutes ces photos car finalement j’avais peur qu’elles ne s’abiment. Et tout naturellement j’ai recherché sur internet un site où on parlait du Maroc… Et me voilà avec plaisir en contact avec des Marrakchamis.

J’ai quitté le Maroc très jeune à 6 ans pour Orange et ce fut, en 1959,  le choc de notre vie.

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Photo prise le jour du départ de la famille vers la France

Mon Oncle et Ma tante  Rudolph et Leonora Peets sont arrivés au Maroc en 1929 ...... Mon Oncle était malade des poumons.  Oui pour un docteur c’est chaud.. Il était à la recherche d’un pays au climat sec et chaud ( je fais court).Tout naturellement ils se sont établis à Marrakech où il a ouvert son premier cabinet en Médina  ( j’en ai les photos). Mon Oncle adorait photographier les lieux, les gens. Il était ami avec le photographe de Marrakech, Mr. Bertand. Ma mère les a rejoints en 1933 car elle avait fini ses études en Estonie et son frère ainé « le Toubib » était aussi son tuteur. Elle est arrivée dans la maison « Nora » où ils s’étaient installés au 92 Avenue Landais qui n’existe plus actuellement (la maison).

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Mon Oncle a été consul d’Estonie à cette époque et comme l’histoire s’en est mêlée, leur destin a basculé avec la 2ième guerre mondiale. Ils se sont  retrouvés apatrides et le Maroc est devenu  leur terre d’accueil. Ils y sont restés jusqu’en 1974.  A la passion de mon Oncle, son métier de médecin, il y a consacré toute son énergie et a travaillé jusqu’ 82 ans.

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Mon père, Alsacien de Mulhouse s’est engagé dans l’armée de l’air en 1936, il y est devenu mécanicien et a obtenu son diplôme à l’école de Rochefort en 1939 -1940. Il était attaché à la base de Salon de Provence et a rejoint la base 707 de Marrakech en 1941-42. Mes parents se sont connus à la « Cadichonne » lieu de fêtes tenu par Gaby Nêtre et Nelly Lazarev, des amies de longues dates dans la famille.

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Ils se sont mariés en Février 1944

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et ainsi  notre histoire de famille a commencée… Nous avons donc grandi dans la sphère de notre Oncle qui nous a fait découvrir le Maroc avec ses saveurs, ses gens et ses couleurs ( mes amis marocains de ma petite enfance) et la base 707 où nous avons habité jusqu’en 1959 (mes amis français de ma petite enfance).  Voilà un condensé de mon histoire. Je dois dire que je n’ai pas lu toutes les archives du blog et donc je ne connais pas votre histoire. Par contre je vous salue pour tout ce parcours de 8 ans à maintenir les liens et ainsi nous permettre de nous accrocher à cette aventure.

Merci Sylvie de cette présentation, Maintenant je vais montrer à nos amis quelques unes des photos reçues et surtout la dernière qui nous fait faire la connaissance d'une belle maman et de sa Jolie fille.

Je souhaite que vous continuerez à venir nous rendre visite et alimenter ainsi le Blog des Marrakchamis.

Bon et notre cachottière, que devient elle? Elle piaffe d'impatience dans son box... Aie, la, je vous ai donné un indice pour découvrir son identité. Mais qu'elle se retienne encore quelques lignes, car je dois vous donner une dernière information.

Car Jacques Z... notre ami d'Imini me fait savoir que :

Ma femme et moi partons à nouveau à Marrakech et dans le sud fin de ce mois.

Si je trouves des photos originales à faire je te les enverrais et je saluerai Marrakech de ta part en descendant de l'avion. A plus

jacques z....

Cher JACQUES Je vous souhaite, à ton épouse et toi,  d'effectuer un beau voyage et te remercie d'avance pour les photos à faire. Ah oui, tu n'a pas besoin de te mettre à genoux pour embrasser le sol marocain. Une pensée suffira. A bientôt.

Cet article va être très long.. je pense donc que je vais garder le suspense encore un peu et finir l'article par le récit de notre amie cachottière, jeudi. Car jeudi sera le premier jour de ma vie active où je n'aurais plus de travail, plus de bureau, plus de dossier, plus de collègues, plus de tableaux au mur  mais, parait il, plus de liberté, de temps pour moi et pour vous, plus de temps pour les organismes sociaux qui m'abreuvent de dossiers à remplir et à renvoyer, plus de temps pour le Mr Paul EMPLOI allemand, qui devrait me chercher du travail pour les huit derniers mois avant la retraite.. A 65 ans en Allemagne et qui passe progressivement à 67 à compter de l'année prochaine.

Mais aussi plus de temps pour écrire des articles.

Donc comme je sais que vous ne m'en voudrez pas je repousse un petit peu la rédaction du prochain article. mais promis il sera entièrement consacré à notre Cachottière.

Mais je vais vous montrer deux photos qu'elle nous offre et ça pour vous mettre l'eau à la bouche.

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Bonne semaine aux actifs et bonne semaine aux autres aussi.

Votre TOUJOURS MICHEL.

(Je poste cet article ce matin lundi car hier soir, malgré toutes mes tentatives, Canalblog m'a refusé l'accès aux photos).

10 avril 2012

Abrielle, un heureux grand père et Habiba

Bonjour à tous. Vous devez vous dire que j'aurais pu profiter des fêtes de Pâques pour écrire un article.

En fait j'ai tout mon temps pour cela, il ne me faut que le courage et l'occasion. Et maintenant j'ai un bon prétexte pour me faire pardonner. J'ai fait connaissance de ma petite fille. Abrielle....Mon fils et son épouse sont venus nous présenter le "Tuitième" merveille du monde.

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Abrielle....

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C'est une très gentille petite fille, sage, souriante et aimable qui a occupé mon coeur et mon âme pendant les fêtes de Pâques....et que je ne peux pas m'empécher de vous présenter ici.

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Même PAULA, notre chienne est tombée amoureuse de ce petit brin de jolie fille....

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Paula en train de faire connaissance d'Abrielle, dans les bras de son papa.

Donc maintenant vous savez pourquoi je n'ai pas vraiment eu de temps pour écrire. Mais bien sûr je ne saurais résister au plaisir de poster cette carte postale qui semble dater de 1935 et qui montre un coin de Palmeraie.

Elle fera certainement très plaisir à nos Mamies (Elles sont quelques unes à féquenter le Blog et quand je dis Mamies ce sont de vraies grands mères, celle de la génération de mes parents).

palmeraie

C'est notre ami CHARLES qui se "retraitise" parfaitement et qui a commencé à vider ses cartons à chaussures...

Je vais maintenant faire plaisir à tous ceux qui attendent la suite d'une autre HABIBA. Voici deux nouveaux épisodes.

 

 

 L'Ellipse

 Le Hadj a dit que les Roumis ne reviendront pas avant quelques semaines. On n’aura donc pas besoin de Habiba.

Il a expliqué qu’une semaine c’est le temps qu’il y a entre un marché du vendredi et un autre marché du vendredi.

Alors quelques semaines c’est dans longtemps, plusieurs marchés du vendredi. Mais Fils-de-Roumi, quand il reviendra, elle lui demandera, oui, elle n’aura pas peur, elle va lui demander de raconter la ville. En attendant, demain, c’est le chemin des chèvres.

Comment les chèvres savent-elles que c’est l’heure ? Pourquoi appellent-elles alors que des franges de ténèbres se glissent encore dans la tente, sous les couvertures, par les interstices entre les peaux, par les planches disjointes de la porte de nuit.

L’aube est encore assoupie, elle filtre à peine là-bas entre les arbres, derrière la colline des amandiers, alors que l’air pique, frisquet, que le pas traîne encore un peu.

Dans l’obscurité de la noualla des chèvres, Habiba ne voit que des yeux, une vague de lucioles qui chevrotent, il faut leur parler, leur raconter la promenade qu’on va faire, elles se pressent contre ses jambes, elles ont eu très peur en s’éveillant, elles ont fait un mauvais rêve, le babillage est contagieux, les queues se trémoussent, il faut ébouriffer le tapis de paille pour qu’il sèche, remettre un peu de foin au râtelier pour le petit déjeuner de ces dames, et puis c’est la traite.

Elles s’agglutinent autour du tabouret et se plient à l’exercice de bonne grâce. C’est le moment doux, surtout le petit coup de torchon mouillé sur le pis et puis le massage qui soulage, la main qui pétrit la forme tendue, la crampe qui se détend, les giclées de lait fumant qui sonnent sur le bord du seau, une tape sur les fesses, la suivante prend place entre les genoux, le calme est revenu, on s’empile près de la porte, les odeurs du jour qui se lève, le goût de rosée, le beurre de trèfle, la clochette rassurante, on y va les filles, allez, ce sera encore une belle journée… Comment les chèvres savent-elles que ça ira ?

Il faut comprendre qu’on ne mène  pas les chèvres. Dès que le parfum de liberté parvient à leurs narines, elles explosent, trampolinent, batifolent, girouettent, minaudent pour une bouchée de moutarde, une tête de pissenlit, grimpent sur la souche, explorent la pierre moussue, disparaissent derrière le jujubier pour gober la fleur de ciste coiffée de pollen, sursautent au sursaut d’un criquet et rebondissent encore une ou deux fois pour faire semblant, pour le plaisir, bêlant leur angoisse aux copines qui bêlent leur angoisse aux copines qui bêlent leur angoisse…

L’apprenti apprendra vite que tous ces détours, ces fioritures, ces fariboles n’ont qu’une fin : aujourd’hui c’est la grande ballade du nouveau berger, sa leçon va commencer ! S’il n’a pas compris qui dirige, il s’expose à une rude journée d’appels, de sifflets, et d’échos de bê-ê provenant de cent points cardinaux, de cavalcades, d’échappées, de fureur, de panique, de honte… et il rentrera au bercail, confus, aphone, épouvanté d’avoir à avouer le fiasco annoncé, les bêtes égarées, les genoux égratignés…

 Mais à l’heure habituelle, hé, tiens ! voilà justement la manif de fofolles qui réapparaît au détour du sentier, elles reviennent au gîte en se bêlant de bonnes histoires de gardien perdu…

 Garder les chèvres… mener les chèvres… voire suivre les chèvres n’est pas une sinécure. Il faut parcourir d’immenses étendues parsemées avec parcimonie d’herbe neuve, gravir les collines, dévaler les coulées, escalader les rochers, franchir les  escarpements, trotter l’oliveraie, contourner les amandiers et après tout ça, à la fin de la journée, se retrouver là, juste à l’heure, en vue de la bergerie, alors que le soleil se glisse derrière la montagne bleue, allonge l’ombre qui s’étale comme une vague, ensevelit les bosses, efface les creux, et enterre le sentier des lapins.

C’est l’ellipse du berger.

 

Habiba sait qu’il faut marcher dès l’aurore vers le soleil, droit devant vers son petit lever dans l’horizon en feu, lentement, à pas comptés, car il faut d’abord que tout s’éveille : c’est l’heure de l’herbe tendre, il faut laisser aux chèvres ivres d’aube le temps de se mouiller le museau de rosée, le loisir de folâtrer de touffe en bouquet, de piétiner un nouveau chemin tout de méandres entre le vert pâle et le croquant, du bouton de coquelicot à la pousse sucrée de la folle avoine. Elles hésitent, elles renâclent… Habiba leur dit des mots de chèvre, leur rappelle le rendez-vous, elles hochent une barbiche insolente, les oreilles au vent.

 

On trottine vers le soleil, on oblique un peu vers le sud, il faut empêcher l’ombre de revenir sur soi, la garder derrière comme un ange gardien. On broute en ligne le liseré des herbes hautes, puis un peu en rond, en hachures, on rase une salicaire,  on se parfume de menthe-flio, on cueille quelques pétales de ciste tout chiffonnés, on décapite une rosette de statice mauve…

 

Bientôt le rythme des cavalcades se ralentit, le calme gagne les caprins, les langues roses pendent hors des museaux silencieux, on courbe encore plus à droite, l’ombre dans le dos raccourcit, le soleil est haut, il est temps de retrouver la source, c’est une nouvelle bourrée à qui arrivera la première, on se pousse, on se bouscule et on se chevrote dans les oreilles, le cou tendu on se filtre une bonne lampée d’eau fraîche, on s’en bat les oreilles, on se lèche les babines.

 Habiba a déposé le nouveau chevreau sur ses pattes raides, il se délie, trois quatre enjambées chancelantes, il trébuche, se remet, puis d’un coup de boutoir s’arrime au ventre de sa mère, les pattes écartées. Encore une ou deux broutées de cresson, une tête d’asphodèle et la troupe reprend son cheminement vers l’ouest, vers la pinède et les eucalyptus qui annoncent un peu de fraîcheur.

Vers midi, quand la terre est recouverte de son linceul de ciel chauffé à blanc, quand la brise arrête de chuinter entre les branches, quand les arbres deviennent flasques et silencieux, alors les chèvres plient une patte, puis les deux et se laissent tomber sur le flanc en petits groupes à l’ombre des eucalyptus. Les babillages cessent, les museaux reposent sur le sol, les paupières aux grands cils frémissent, on s’en regarde un peu l’intérieur puis on ferme les volets pour de bon.

 Plus un souffle, plus un bê-ê, le cisaillement des cigales reprend le dessus puis s’évanouit, c’est l’heure de la sieste.

 Au milieu du troupeau engourdi Habiba dorlote le cabri replié sur son ventre. Elle berce ses rêves d’une mélopée mélancolique dans une langue douce, une langue parfumée au miel de jasmin, na-ahna-a-naah… sol sol sol… la mi do… do do ré, un long poème qui raconte les fleurs et la lune, et le soir et la pluie, et la terre et l’oiseau. Et l’amour.

lumières de l’ombre

musique du coeur

princesse des brebis

crépuscule du silence

le ciel des grillons

la cigale du courlis

les sillons tendus

l’essence de la vie

la tourterelle s’envole

tièdes fragrances

et cris de sang

l’abri de tes seins

le ventre aride

chemins de terre

et rêves de ville

une pile de cailloux

le temps passé

vents du désert

et poussière rouge

le soir du jour

à l’heure du chergui

le serpent furtif

une étoile sur le front

et dans son rêve à elle ruisselle une douce pluie, elle boit l’eau des nuages et elle baise la lune, elle rit avec le chevreau, elle caresse la terre, elle s’ennuie des larmes du temps, de l’amour, quoi l’amour, quel amour ? et la chanson s’évanouit avec l’oiseau qui s’envole, na-ahna-a-naah…

 La boussole du soleil a tourné, le chevreau réclame. Le troupeau s’ébroue, tiens, mais qu’est-ce qu’on  fait, ho ! c’est quoi, on se regroupe, le cou dressé, la tête au vent, on piétine un peu, on se tasse, ventre à ventre, qu’est-ce qu’elle dit, confidences, des fois c’est froid la nuit, le chacal, et l’autre qui parle du bouc, le bouc qui pue, là-bas dans l’enclos et celle qui gouaille il ne puait pas tant que ça quand t’étais entre ses pattes, oh le criquet, ça m’a fait tout drôle, elle s’esclaffait, et l’autre encore, la grosse à la barbiche grise, alors on y va bientôt ?

Un sifflet, un ordre bref, le cabot mordille ici et là, c’est reparti. Habiba ferme la marche, le chevreau sous le bras, la houlette en guise de sceptre.

Quatre heures, les ombres dans le dos sont de plus en plus longues, plus nettes, un halo vibre sur le poil des commères, les oreilles se découpent, les ventres brillent, les yeux clignent à chaque strie de lumière, ombre lumière ombre lumière, les troncs d’amandier, la poussière dorée…

 L’ellipse piétinée a rejoint l’ellipse du temps, l’euphorie est infinie car on sait la bergerie là, de l’autre côté de la butte à l’olivier. On ne la voit pas encore mais le rythme s’accélère, on ne batifole plus, ça sent l’écurie, la petite maîtresse des chèvres nous a ramenées à bon port, c’est le sprint, les derniers mètres, la bousculade pour se mettre à l’abri du noir de la nuit qui vient, des peurs ancestrales.

Et du chacal.

 

 
 
 
 
 
 

Un dimanche à la campagne

Le haut du sablier des semaines s’est finalement vidé. On a fait le grand ménage dans la maison, les cruches sont pleines, les fenêtres ouvertes sur le printemps, le canard bancal et monsieur LeChien ont réintégré la cuisine.

La fourgonnette est arrivée ce matin, vite suivie de deux autos qui ont déversé leur bagage de monde, des gens de ville, des enfants, des paquets, des bouteilles, des ballons, un vélo…

Le Hadj qui est toujours bien informé a expliqué que les Roumis vont rester là deux ou trois semaines, les vacances de Pâques. Leurs amis les quitteront dimanche soir, c’est comme d’habitude, et Habiba devra se faire discrète quand on aura besoin d’elle. Le reste du temps elle pourra s’occuper des chèvres.

Toute la matinée des hurlements ont retenti là-bas, à la cascade. Elle sait bien ce qu’il s’y passe, ils sont presque nus, ils s’aspergent d’eau, ils se font peur, ils rient, ils se touchent, ils s’étreignent, bonheur, ensemble…

C’est une crampe à peine tolérable, là, au milieu du ventre, elle voudrait… mais non, ce n’est pas possible… oh, être avec eux, enlever ses vêtements, elle aussi exposer sa peau, laisser l’eau couler…

Discrète, Habiba, on te l’a dit : sois discrète !

Alors elle se change en ombre discrète, en couleuvre tigre, elle rampe, les sens en alerte, elle approche sans se faire voir, sans un bruit, prête à bondir et disparaître dans les fourrés. Seule son ombre pourrait la trahir, et encore, même son ombre est  discrète !

 Les pieds nus effleurent à peine la glaise durcie, contournent les embûches, les mouchards : pas une brindille pour craquer, pas une pierre pour rouler, pas même une alouette pour grisoller un avertissement à ses poussins. Le sentier qui dévale la butte est enchâssé dans une végétation complice et Habiba sait que Habiba est invisible.

Encore quelques pas et elle se glisse, disparaît dans le jujubier. Les branches de l’arbuste jaillissent du sol comme un feu d’artifice de tiges lisses couronnées de touffes de feuilles qui retombent tout autour comme une gerbe d’étincelles. Une grosse cloche verte, imperméable au regard, hermétique. Il y a moins de six pas entre le jujubier et la cascade : elle pourrait même les toucher quand ils sortent de l’eau. Si elle voulait…

Deux enfants blonds barbotent dans la mare. Elle les voit mal car à demi cachés par la botte de joncs, mais elle sursaute à chaque hurlement de frayeur quand l’un d’eux se transforme en monstre marin pour dévorer l’autre.

Assise en équilibre sur l’éperon rocheux, les bras autour des genoux, la fille aux cheveux noirs lui fait presque face. Elle surveille les enfants. Elle est très nue, les épaules, les bras, les jambes nues, pas même un foulard sur sa chevelure lisse, une chevelure si parfaite, si symétrique. Elle a le visage blanc comme du lait, une peau claire de Roumi. Comme elle l’envie.

Fils-de-Roumi est allongé sur le dos, les yeux fermés, indifférent. Mais si près, si près d’elle.  Comme elle la déteste. Au plus profond de son refuge, Habiba relève ses jupes jusqu’à mi-mollet, même un peu plus haut. Elle a le genou rond, un peu proéminent, la jambe nerveuse, la peau un peu trop foncée, pain d’épice… Sa peau elle la voudrait plus pâle, bien plus pâle, presque miel. Comme celle de Fils-de-Roumi.

Dans sa famille à elle on rit de la blancheur des Roumis mais, lui, cette peau dorée… Non, elle ne sait plus… elle voudrait frotter cette peau trop noire jusqu’à ce qu’elle s’éclaircisse, comme la sienne, comme du pain doré.

Et puis il y a ces pieds. Ils ne lui appartiennent pas vraiment, ces pieds. Des pieds faits pour marcher sur la boue séchée, sur le schiste brûlant, sur la rocaille… des pieds forts, durs, la plante fendillée, craquelée comme un raku, des pieds avec des doigts comme des crochets, prestes, agiles comme des petits tentacules de pieds… Si elle pouvait, elle les changerait, ces pieds-là. Elle aurait des pieds comme lui, oui, avec des doigts fins, allongés, serrés comme des grains de muscat, et puis des ongles au bout, bien alignés, des bouts de pied qu’on aimerait prendre dans ses mains, protéger du froid, de la terre, des autres.

Je les laverais sous la cascade, doigt après doigt, autour, dessous, puis je les oindrais de beurre, ils seraient doux et tièdes.

Habiba déteste ses pieds. Elle laisse retomber ses jupes et se recroqueville dans son gîte. Elle déteste aussi beaucoup la fille aux cheveux noirs, et ses petits pieds couleur de lait…

Les rires et les éclats d’eau avaient cessé depuis un bon moment lorsqu’elle osa dénouer son ankylose et se glisser hors du jujubier. Il n’y avait plus que le train de l’eau bouillonnante, une cavalcade d’écume, furieuse, menaçante maintenant.

Ricanante.

La colère, la perfidie du torrent la fascinait. Elle se demanda s’il l’emmènerait là où il va, dans un endroit où les pieds seraient  fins et les peaux dorées, où les enfants seraient joyeux, où la solitude n’existerait pas. Elle avait froid maintenant, elle appela pour réunir les chèvres.

Il était temps de rentrer.

Voila, mes chers Marrakchamis, les anciens comme les nouveaux, je termine cet article en vous souhaitant une bonne semaine et pas trop de crise de foie (à cause des chocolats de Pâques bien sur).

A bientôt.... Votre TOUJOURS MICHEL

 

24 juin 2012

Une suite et HABIBA 11

Il pleut, il pleut, il pleut et il ne fait pas vraiment chaud...Mes salutations n'en seront que plus chaleureuses...
Pour beaucoup d'entre vous, ces mots ne veulent pas dire grand chose. je me trompe?
Mais ici entre le Nord Est de la France, le Sud Est du Luxembourg et le Sud Ouest (presque) de l'Allemagne, nous vivons dans un flux nuageux et frais qui nous pourri le début de l'été après avoir pourri une bonne partie du printemps....

 

A l'EST, rien de nouveau : En Ukraine, nos "gentils joueurs" de Football ont encore perdu...Mais comme il semble qu'ils attendent avec impatience leur retour en France pour pouvoir partir en vacances avec leurs chéries, ils ont fait tout ce qu'il fallait pour cela....N'en parlons plus....

 

Au SUD quelques photos supplémentaires de la part de notre amie CLAUDINE qui a été surprise de la célérité avec laquelle j'avais édité les premières. Voici les suivantes.....Elle poursuit son retour aux sources... Y aura t il une suite????

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  Retour dans ma classe de CM1 au Guéliz... 50 ans aprés.RIEN n'a changé! Même peinture, même carreaux, même mobilier. Il n'y avait plus l'estrade de l'instit.
 
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Elle est toujours aussi majestueuse!
 
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Les odeurs et les couleurs de la Place....
 
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Lycée Victor Hugo (ex Mangin) les anciens bâtiments tel que je les ai connu.
DSCN0706
 
Attention au trafic...
 
Image
 classe de CM1 au Guéliz  ( nov 1956) ?
 

 

 

Et puis, deux épisodes inédits de notre Roman FIL ROUGE.... Les chapitres 23 et 24 de Habiba.

 

le temps qui passe

les jours qui traînent,

de grands jours vides,

semaines interminables,

tout ce temps qui s’épuise en petits morceaux…

le troisième jour, le quatrième jour,

le jour des prières, le jour du marché,

le jour du train qui le ramène  des fois,

le jour où on l’attend,

tant de jours que j’attends,

mais ça ne sert plus à rien,

il n’y a plus rien,

les jours qui viennent,

les jours qui vont,

ces jours à moi,

qui m’appartiennent à moi

parce que je suis là tous ces jours

et lui, lui, il est là-bas,

je voudrais, le matin,

dès que le matin se montre,

que la nuit vienne à nouveau,

je voudrais qu’il n’y ait plus de jour

pour ne plus attendre la nuit,

je voudrais qu’il n’y ait plus que des nuits sans jour

pour vivre dans ma musique,

pour écouter les étoiles,

pour être avec lui.

lincident 

Au nord du village il y a un immense champ de poussière délimité d’un côté par un fossé qui charrie un magma de résidus pestilentiels et de l’autre par un muret hérissé de barbelés qui protège des chipeurs de courges et de  melons de bordure. Un grand désert animé par quelques footballeurs aux pieds nus quand il ne s’y forme pas un mini cyclone qui file un tourbillon couleur brique et va en poudrer les maisons plus bas dans la rue.

C’est comme ça tous les jours de la semaine, sauf le vendredi, jour de marché.

Pendant la nuit, venue de nulle part, comme née de l’éruption de cent, de mille petits volcans, toute une ville s’est bâtie là, une immense fourmilière, des kilomètres de tentes, des poteaux de guingois et des toits de tôle, un  patchwork d’abris biscornus, un liseré désordonné de camions, une foule de marchands, de curieux, de ménagères, de tripoteurs, de badauds, de traîne-savates et de coupeurs de poches, de portefaix, de pousse-charrettes, balek-balek , et des tonnes de marchandises dont une partie va se transformer en décombres, en rebuts, en immondices, en pourriture, en flaques de boue et en déjections de toutes sortes, comme partout où l’homme ne fait que passer…

Habiba aime bien le jour du marché.

 Le souk

 les sacs de blé

 les ânes à vendre

 les ballots de menthe verte

 les tissus, les outils, la ferraille

 la poussière, les cris, les appels

les montagnes de légumes par terre

les sacs d’osselets aux propriétés indéfinies

les herbes magiques, les poudres mystérieuses

les plats, les bidons,

les tobsil,

les gargoulettes

les épices, les couleurs, les odeurs épaisses, denses l’étal des viandes, les  mouches, le petit balai de sorgho la cahute du fond, le téléphone public à gauche et le bordel à droite, la queue des deux côtés les boulons et le mec qui les trie comme un orpailleur les peaux de mouton, les couvertures de l’Atlas, les tuyaux, les pneus, les pignons, les bougies, la pub, l’odeur des kanouns qui enfument le collecteur mafieux et le voleur à la tire

les poulets vivants attachés par les pattes

 les gendarmes, le caïd et ses sbires

 les camions de pastèques

 les brouettes de fraises

 les chariots de verdure

 les pyramides d’oeufs

 les tomates…

 Habiba vend des tomates au marché du vendredi.

 Elle étale la vieille couverture, elle couvre la déchirure avec un morceau de papier brun, c’est écrit 

Cim«»nt Lafar«».

 Le «» c’est un trou qu’elle recouvre avec le « ge » qu’elle a pris au bout de l’autre mot.

Elle centre le coussin, un peu vers l’arrière, et s’assied en tailleur. Elle aligne les tomates entre ses genoux, trois, puis quatre puis trois, ça fait presque un rond, puis deux par-dessus, puis une, puis une. Ça fait treize. À peu près.

 Elle saisit le bas de sa robe de dessous, crache un petit jet de salive, saisit la tomate du milieu, la grosse et  l’essuie consciencieusement. Elle la replace au centre, sur le dessus.

 C’est beau, ça brille, tout va bien.

 C'est ce jour-là que c’est arrivé.

El Kelb, le contremaître de la ferme des Belges, bavardait avec le forgeron dans l’allée d’en arrière. Une histoire de fer à cheval qui n’avait pas tenu. El Kelb ‑ Le Chien… personne ne se souvient de son vrai nom ‑ c’est un vrai salopard, le type à combines, le type tordu qu’on n’aime pas.

On le craint même un peu. On dit que c’est lui qui aurait incendié la ferme des Gomez, l’an dernier. On ne l’aime pas du tout, même que les types qui jouent aux dames sur la terrasse du petit café aboient sur son passage, et quand il se retourne ils lui font des bras d’honneur et des comment ça va, El Kelb, ouah‑ouah, tu t’en vas mordre une souris

 

Le mépris, quoi !.

 

C’est vrai aussi qu’il y en a qui l’admirent, des jeunes un peu voyous. Surtout qu’ils envient le blouson d’aviateur qu’il a piqué à un marine américain après l’avoir salement assommé.

 

Il y a même des femmes qui… mais c’est une autre histoire, des ragots. D’ailleurs lui, quand il fanfaronne avec les jeunes, il parle des femmes comme des putes, toutes des chiennes en chaleur qui ne respectent pas leur mari, qui ne pensent qu’à dépenser et en plus si tu regardes sous leurs jupes, méfie-toi, il s’y cache une bête qui dévore les garçons trop curieux.

 

Enfin c’est ce qu’on dit, on n’est pas allé voir.

 

En quittant le forgeron il avait enjambé le brasero où rougissait le fer à redresser et s’était planté devant l’étal de tomates.

 

— Salam, Habiba, tu es laide comme un pou. Combien tu veux pour tes tomates pourries ?

 

Il jappe toujours autant, ce fils de chienne, mais tout le monde sait que chien qui aboie n’ose pas mordre.

 

— Tu sais parler aux femmes, toi, El Kelb ! Si mes tomates étaient aussi pourries que toi je cracherais dessus et je marcherais dessus jusqu’à ce qu’il n’en reste que de la boue.

— Tiens, tiens ! Encore une femme qui a la langue bien pendue. Allez, va, je suis pressé.

 Il avait jeté trois piécettes sur la couverture.

 — Je reviendrai plus tard pour les tomates. Tu les gardes pour moi, le temps de faire mes affaires…

 Il ne revint pas.

 La nuit était tombée, les étals démontés, le souk quasi désert. Habi ramassa les tomates, fit un rouleau de son tapis, plia le morceau de papier brun, le glissa dans le rouleau et prit le chemin du retour.

 Il y a des jours où la vie ressemble à un long ruban sans plis ni boucle, un ruban qui ondule à peine au gré du vent, un ruban sans histoire, presque tout plat.

 Ce n’était pas un jour comme ça.

 Elle marchait depuis une bonne demi-heure quand les trois hommes la rattrapèrent à l’endroit où le chemin passait sous le pont. C’était un peu différent cette fois-ci.

 Avec son chacal de mari ça avait été brutal, douloureux, sans suite. Elle avait appris de sa mère que les hommes faisaient ça comme ça et que les femmes avaient été faites pour que les hommes puissent faire ça comme ça.

 

C’est El Kelb qui l’avait bousculée et allongée par terre en premier. Il ricanait devant les autres, ta tomate… je suis venu cueillir ta tomate !

 Puis il se tut.

L’un après l’autre, silencieux, absorbés, ils la creusaient de leur outil comme ils eussent creusé un puits, avec  application, sans un mot, sans un regard, les cils entremêlés, les paupières serrées. Elle crut que c’était fini quand le troisième se retira en essuyant son pénis sur sa robe. Mais l’un d’eux, le premier, le chien des tomates, s’allongea de nouveau sur elle et reprit le travail où ses collègues l’avaient laissé, fouillant, creusant, pompant, explorant.

Elle ne sentait plus rien. Sa présence, ses mouvements, son haleine, sa poitrine écrasée, plus rien. Il n’y avait plus qu’une étrange chaleur qui se propageait du puits vers les genoux, vers le ventre, puis plus rien.

Sans qu’un mot ne soit prononcé.

Les trois types s’éloignèrent dans l’obscurité. La robe était maculée de boue, les tomates écrasées sur sa  poitrine. Les quelques pièces étaient toujours là dans l’ourlet du foulard qui lui tombait sur l’oeil.

 

Là-bas, dans la nuit, altérée par la distance, par la douleur, par la rage, une incantation indistincte, le muezzin clame sa foi du haut de la mosquée. Le cri s’éparpille comme un vol de corneilles. Dans son cauchemar, le saint homme se transforme en une pieuvre diabolique, une hydre aux cent têtes hirsutes, aux bras de méduse, un bouquet de monstres, de tentacules malfaisants, de pénis raidis, mille bouches qui crachent leurs invectives aux quatre coins du ciel, qui hurlent leurs lamentations, des injures qui volent de hoquet en écho, et chaque pas martèle et martèle l’anathème sur son front : 

putain, putain, sois maudite

Aveuglé, meurtri, mutilé, papillon ballotté au gré de la bourrasque des cris, le plastron rouge tomate, les deux mains sur le ventre… il faut que s’achève la nuit, il faut que je m’éveille…

 putain, putain, sois maudite, putain

 

Le Hadj la jeta dehors au début de l’été, quand il fut évident qu’elle portait en elle un deuxième déshonneur.

 

   

pardon

Après que son mari l’eût répudiée, après que ses parents deux fois déshonorés l’eussent rayée de leur mémoire, après qu’elle eût confié son bébé à la voyante qui lui prédisait un avenir doré, Habiba, malgré son gros ventre, fut recueillie par la femme du métayer, moyennant quelques petits services.

Torcher les nouveaux-nés, ramasser le bois mort, remplir les cruches, les outres et les gargoulettes, préparer le repas des ouvriers, briquer les tuiles du patio, laver le linge à l’abreuvoir, traire les six vaches et rêver à ce qu’aurait pu être sa vie, si…

si son père ne l’avait pas tuée ce soir-là…

si Fils-de-Roumi…

Elle pensait à tout cela en traversant la route, son gros ventre en avant, le fagot en équilibre sur la tête, les  yeux baissés, comptant les pas qui la séparaient de la fin du jour, de ce calvaire quotidien, et le chien…

ce maudit chien qui ne cessait d’aboyer, d’aboyer, un cri…

Et ce choc énorme.

Le type était effondré. Elle avait surgi de je ne sais où, sans regarder, un immense fagot sur la tête. Il avait klaxonné, freiné, n’avait pas pu…

— Vous avez vu ça ?

Elle avait quasiment démoli son auto !

 L’âme de Habi plana un instant sur les badauds attirés par les sirènes et les youyous, désolée d’avoir abîmé l’auto du Roumi désolée pour tout ce bois gaspillé désolée de ne plus pouvoir torcher les petits monstres désolée de devoir partir maintenant, de laisser tout en plan si désolée…

 La vieille Mercedes grise, éreintée sous un empilage hétéroclite de ballots, s’arrête dans un horrible gémissement de carcasse malmenée devant la kissaria du village, cette façon de marché en arcades posté au bord des routes pour happer les voyageurs. Le six cylindres expire d’un dernier hoquet de suie noire.

Les cinq passagers et le conducteur s’extirpent du tacot surchauffé et s’éparpillent pour une halte pipi.

 J’en suis.

Après deux heures de cabotage toussotant de derb en souk, de tractations à la croisée des chemins, de haltes - juste deux minutes, monsieur !  - pour déposer un panier et embarquer trois poulets, le vétuste taxi a atteint son but.

Cette escale, qui ne fait pas partie de l’itinéraire des autocars panoramiques - ce qui explique mon triste taxi - n’est pas le fruit du hasard.

 C’est mon terminus, mon village.

 C’est chez moi.

 Vrai que mon accoutrement de broussard fashionable et mon chic sac à dos multipoche détonnent au milieu des djellabas des anciens, des silhouettes voilées et des jeunes aux couleurs du club de foot, mais voilà… je suis quand même chez moi. Un peu.

 Vrai aussi que revisiter, cinquante ans après, la cour de l’école primaire et ses pissotières au grand air, revoir les cigognes unijambistes du clocher de l’église, revivre la fièvre d’un jour de souk, humer l’odeur des brochettes, entendre tinter les grelots du porteur d’eau, je sais, ça pue le pèlerinage bon marché. Mais voilà, dans ce pays, un sphinge juste pêché de la friture, un verre de thé à la menthe et une bonne bouffée de brasero, merde… c’est magique !

Le coeur du village ressemble à ce qu’il était hier, à ce qu’il était il y a plus d’un demi-siècle : c’est la kissaria à l’ombre de laquelle tout arrive, où tout se trame, c’est l’arène incontournable des boutiquiers de tout poil et de tous les trafics, le carré des parties de dame sur un cageot renversé, la piste de course ‑ balek-balek - des portefaix, les recoins à combines des ripoux, c’est les fumées nauséabondes des diesels stationnés sur les talons des chalands, le brouillard de poussière aspiré des champs d’alentour, les clameurs des marchands, les jurons, le chien qui hurle, l’écho de la chèvre entravée sur un vélo…

C’était comme ça, avant , et c’est encore comme ça aujourd’hui.

Sous l’écriteau « rôtisserie > ici les bons chich-kbab » le chef, c’est lui, c’est le type accroupi, le dos au mur, qui agite une branche de doum en guise d’éventail chasse-mouche ; l’adresse, c’est l’odeur du morceau d’os qui rôtit à vie sur son kanoun, « pour la pub » explique-t-il ; le menu, c’est la kesra fendue en deux et refermée sur une poignée de kebabs de foie grillé saupoudré d’une pincée de kamoun.

Je reconnais, en face, la boulangerie de la famille Gomez, à qui papa vendait les « petits chèvres » de la semaine. Le dimanche, des fois, on y achetait un pain. Papa les appelait les POFF – pain, oeufs & fromages frais – une réminiscence des glorieuses années gaulliennes où l’on criait haro sur tous ceux qui s’étaient trop bien démerdés pendant le grand désordre.

Sur le mur pelé, des bribes de mots que je reconstitue sans mal,  Gom z M`re & Filles d puis 1932 et dessous, en caractères plus modestes, pain, oeufs et fro ages frais.

Mais c’est différent…

 Les deux filles en cornette blanche ont disparu, l’enseigne coiffe aujourd’hui un atelier de mécanique. Devant la porte, un tracteur éventré, une pile de pneus usés à la corde, un fût cinquante ans plus tardrouillé d’où suinte un filet de mazout et un type, à califourchon sur un jerrycan, qui répare une mobylette.

Au premier coup d’oeil, c’est vrai, le temps n’a rien changé. Il a juste édenté quelques murs et ligoté les rues de guirlandes de fils enchevêtrés, preuve que l’électricité a rejoint les campagnes.

 Mais… 

Je ne rendrai pas visite aux cigognes : il n’y a plus de clocher sur le toit de l’église.

 Je ne saurai plus déchiffrer les noms sur le monument aux morts : il a changé de martyrs.

 Je ne visiterai pas la classe parfumée au pipi d’écolier : au diable le psychopathe tireur d’oreilles qui se délectait à nous faire trébucher sur la conjugaison des Ornicar.

 Par contre, les brochettes boulfaf, la chiba dans le thé, l’âne et sa charrette démantibulée garée entre deux camionnettes rutilantes, les deux chiens emmêlés, la foule bigarrée, les va-etvient, les tourbillons de poussière, la cacophonie des décibels, les disputes, ce magnifique bordel… tout ça je reconnais.

 Cette carte postale, c’est mon théâtre préféré.

 Du fond de cette pétaudière s’élève un ding ding ding, une cloche familière. Comme un tocsin de bedeau déchaîné.

 C’est le forgeron. Il y a encore dans ce village un forgeron qui sait faire sonner son enclume.

 Je n’irai pas revoir son antre, elle ne sera plus aussi noire, aussi infernale que dans mon enfance.

 Il était énorme notre forgeron, un mastodonte percheron avec des bras d’arbre, une petite tête ronde enfoncée entre des épaules qu’un joug n’aurait pas pu coiffer et des yeux qui reflétaient les flammes de son enfer. Son visage, son torse, ses bras en peau de charbon étaient striés par les coulées de sueur.

 Du matin au soir il pédalait sous la forge, un gros soufflet faisait rugir la flamme, il cognait, cognait comme un dément sur des braises d’acier qui explosaient en vapeurs écarlates et bouquets d’escarbilles.

Qu’il était beau ce forgeron ! C’était le diable.

 Cinquante ans !

 C’était hier, et presque rien n’a changé.

 A droite, l’épicerie de la mère Estragon qui faisait crédit.

 « Allez, mettez-le sur le carnet, pour aujourd’hui … » disaiton.

Juste à côté, il y avait la boutique Rubans & Boutons, à peine un cagibi, dont les murs étaient tapissés de haut en bas de minuscules tiroirs en bois, une cellule monacale qui sentait la rose fanée et l’encaustique.

 Les deux soeurs, deux tristes veuves, blotties derrière le comptoir sur de petites chaises paillées, continuaient à se cacher des franquistes andalous. Par habitude.

 L’une d’elles s’obstinait sur sa tapisserie de Pénélope, sans jamais lever la tête, tandis que l’autre, à peine plus aimable, ravaudait quelque chiffon de bourgeoise en marmonnant le Petit Poème de Lorca.

 Le cagibi est encore là mais une guirlande de carcasses sanguinolentes remplace aujourd’hui les ravaudeuses. C’est Chez Tahar, Boucherie Halal.

Sur la gauche, près du bureau de poste, c’était la maison du Cadi, une espèce de super juge de paix, un policier de la morale,  de la religion et… des affaires de gros sous. Un géant, raide comme un général, le visage gravé des hiéroglyphes de la vérole et sillonné de rides gagnées à force de barouds, de sang et de gloires au nom de la France.

Il portait une longue cape de soie noire ouverte sur le devant, une camisole de flanelle aux multiples boutons et un ample saroual qui bouffait sur ses babouches blanches.

 Il se déplaçait toujours avec deux hommes armés, une  armoire à glace avec une tête de bronze poli sur un cou de taureau et un petit chafouin dont on disait, avant , qu’il avait brûlé quelques fermes de colons.

Les enfants et les femmes se taisaient sur leur passage.

 Aujourd’hui les sbires de cadi portent l’uniforme.

 Un peu plus haut, après l’église, c’est la place du souk. Le souk du vendredi, comme son nom l’indique, c’est parfois le jeudi mais, le plus souvent, le vendredi.

Aujourd’hui c’est mardi donc il n’y a pas de souk. La place est déserte, excepté une douzaine de dromadaires qui attendent le messie. L’un d’eux, le plus taquin, relève sa babine, ajuste son horrible dentier brunâtre et blatère un bon coup vers le ciel.

C’est sa façon de se moquer de la bosse des autres dromadaires.

Je ne sais pas qui a dit que la ville se reproduit par parthénogenèse. Je prétends plutôt que la ville est une méduse géante dont les mille bras s’étendent subrepticement, de préférence la nuit, pour tout engloutir, les collines, les forêts, les rivières, pour repousser les troupeaux, les bergers et les poètes, pour bloquer les ouvertures, masquer les perspectives et gommer l’horizon.

Et j’ajoute qu’ici la digestion semble difficile car, de toute évidence, la méduse régurgite. Derrière le fouillis des bicoques en tôle ondulée qui cernent le village, dans les méandres sinueux de ruelles sans conclusion, à l’encoignure des palissades déconstruites, des labyrinthes inextricables du bidonville, la méduse a chié des montagnes d’immondices, creusé des rigoles pestilentielles, tressé des chapelets de mares vertes et de flaques moussues, et tapissé les fossés au coulis d’excrément.

La périphérie du village c’est l’avant-poste des prochains raids nocturnes, le Q.G. de l’abominable méduse…

En empruntant ce vieux taxi je me suis téléporté dans un autre monde, le monde d’ avant . Par le hublot du bathyscaphe j’ai bien vu que, hormis l’horrible méduse, rien n’a changé.

Les odeurs, les fumées, les cris sont les mêmes. Les humanoïdes de cette planète vont, virent, se meuvent et gesticulent comme des automates, au ralenti, sans me voir, sans que le demi-siècle franchi n’ait vraiment renouvelé leur tournure. Leurs lèvres bougent mais il ne s’en évapore aucun son, les phylactères sont vides.

 cinquante ans

A peine un ronronnement de film muet, sans sous-titres.

 Déconnecté, c’est ça, je suis déconnecté.

 – On y va ?

 La bulle du bathyscaphe explose, retour sur terre, crissements de pneus, sirène d’ambulance, klaxons, une radio à tue-tête, pétarades de cyclomoteur, une femme hurle « Ahmed, va chercher ta soeur à l’école ! ».

Un âne s’en mêle en contralto.

 Je retombe dans le vrai, la montagne de pastèques, le chien qui jappe, les étals de viande, les mouches qui collent, les fumées d’encens sur fond d’huile de friture…

 Je l’aime bien, ce monde, mais je n’en suis plus.

 Depuis si longtemps…

 Le chauffeur me rappelle à l’ordre.

 – Hé, monsieur, on y va ?

On m’avait dit que la maison familiale, la maison du Roumi, avait été transformée en un petit gîte, une sorte de riad à la campagne. Pour le cocher de mon tacot, le Biène‑Bi , c’est tout juste à dix minutes d’ici. Nostalgie, curiosité morbide ou  curiosité tout court… je le saurai bientôt : c’est là que s’arrêtera mon voyage.

Le taxi m’a déposé au bord du chemin :

 – Le riad de Lalla Chkoune, le Biène‑Bi  comme vous dites en Amérique, précise-t-il, c’est là. Juste derrière les arbres.

 Je vous souhaite maintenant une bonne semaine en souhaitant que vous erez nombreux à me laisser quelques commentaires....Votre toujours MICHEL

   
5 août 2012

Des anniversaires et HABIBA 14

Aujourd'hui nous sommes le 5 août... Demain sera une date importante pour trois marrakchis.
Dans ces trois, deux sont même des Marrakchamis.

Mais d'abord commençons par les dames: Demain le 6 août Mme Elisabteh GIGOU (née VALLIER) venait au monde dans la même clinique que moi. Je n'aurais pas l'occasion de lui souhaiter directement son anniversaire, alors je le fais ici....

De là vous avez compris que je changerais d'année également demain. 66 ans, en Allemagne on appelle cela un Schnapszahl....mais c'est seulement un chiffre qui se répète et qui fait qu'on a plus de difficultés à descendre les escaliers, courrir avec son chien.... et tout ce que vous savez déjà.

Le troisième marrakchami c'est Jean Louis, le passionné d'aviation qui nous a déjà souvent offert de belles images de la BA et de ses T6. Bon anniversaire mon ami, en te souhaitant de nous être fidèle encore longtemps....

Pour honorer ces anniversaires je vous offre les fleurs de mon jardin.

jardinfinal

Maintenant, il est temps de passer à trois nouveaux épisodes de notre roman "Fil rouge" et continuer à lire les aventures d'Habiba....J'ai particulièrement aimé l'épisode " Lalla Schkoune". Merci encore JFK.

Sachez chers amis que ce roman touche à sa fin et qu'au prochain article vous aurez les derniers paragraphes....

Alors bonne lecture, profitez des quelques jours de beau temps qui s'annoncent (je ne parle pas des amis qui vivent dans le midi et qui ont beau temps toute l'année) et surtout restez en bonne santé.

Votre toujours MICHEL qui vous envoie ses amitiés..

 
 

boulahia

En ouvrant les yeux ce matin j’ai surpris un rai de lumière gothique moulé par la lucarne ogive qui donne sur le patio. Cette buée de soleil à la fleur d’oranger sabre le mur, lèche la gargoulette et se dissout sur les coussins du divan.

L’image est belle, c’est l’alcôve de Vermeer sans la petite Griet à la perle. Mais un coup d’oeil par la fenêtre renvoie le hollandais en Batavie : c’est une extravagante folie orientale bourrée de cruches, de potiches et d’amphores fichées de bouquets multicolores.

 

À la croisée des allées tapissées de carreaux de céramique en bleu et blanc trône une sorte de fontaine, une vasque faite comme un trèfle à quatre feuilles géant posé sur des colonnettes de marbre. En son centre un  minuscule pipi d’eau serine à longueur de jour un gazouillis de boite à musique.

 Assise sur la margelle, encerclée, presque engloutie par cette jungle fleurie, Myriam semble absorbée par les rébus géométriques qu’elle dessine en ronds dans l’eau.

 – Tu veux du thé ?

 Je croyais observer sans être vu !…Il y a des cornes de gazelle, un bol de lait caillé, une théière et quelques dattes sur le plateau. Trois petits fauteuils. Myriam sert. Je la rejoins. Le setter s’étale sur mes pieds, l’air de rien.

La matinée s’installe.

– Maintenant je vais t’appeler Boulahia !

– D’accord princesse. Boulahia, le barbu… c’est plus gentil que Chibani.

– Si tu veux ! On va se promener ?

– Si tu veux…

Elle m’a pris la main et de l’autre elle s’accroche au collier du setter. Je ne sais de qui elle se méfie le plus. Je crois que le chien a l’avantage.

– Pourquoi tu es venu ?

Alors je lui parle des pompons de mimosa, de l’essence d’eucalyptus bleu, de la brise dans les cèdres de l’Atlas, des fleurs d’amandier, des arganiers, des sapins de Chefchaouen…

– Mais… il n’y a pas d’arbres dans ton pays ?

– Si, bien sûr !

– Alors ?

Alors quoi ?…

Je ne peux pas lui parler des you-yous, de l’eau de rose et de l’âne gris, elle ne me prendra pas au sérieux. Je ne peux pas lui dire que les boulfafs et la cannelle sont mes madeleines de Proust, elle ne comprendrait pas.

Je suis là, assis par terre, à contempler une fillette qui ramone distraitement un trou de scorpion avec une tête de « gros minet » et je me souviens de « l’autre », avant.

L’autre… elle s’appelait Habiba - elle gardait les chèvres et, oui, elle tirait les scorpions et m’avait expliqué la couleur des nuages.

Non, idiot, un nuage, c’est pas blanc, jamais, regarde, il y a du jaune ici et du bleu sur les bords, et là, tu vois, il y a du gris... et le matin, il y a des nuages roses et des nuages oranges et le soir ils deviennent violets, ou noirs, ou...

Alors ?

Alors je lui parle du monde que je connais. Même pas mon pays, parce que ça aussi c’est compliqué.

– Chez moi, dans les arbres, il y a des écureuils qui courent la tête en bas.

 – C’est pas vrai.

 – Mais si, si, je t’assure, les écureuils courent le long du tronc, la tête en bas !

– C’est quoi, des écureuils ?

 – Euh… c’est un peu comme des lapins, avec des petites oreilles et une queue touffue.

 – Ah, tu vois que c’est pas vrai ! Les lapins ne courent pas dans les arbres.

 Ça commence mal…

– Et puis, au nord, il y a des montagnes qui sont juste des grosses montagnes de glace.

 – C’est pas vrai.

 – Tu sais, il y a beaucoup de choses qu’on a jamais vues et pourtant elles sont vraies.

 –  Ah… et d’abord, c’est quoi le nord ?

 – Le Nord, c’est… euh… c’est par-là !

 elle ne voit pas le Nord mais je ne peux pas lui en vouloir, moi aussi je le perds assez souvent.

– Sais-tu qui est président de l’Amérique ?

 – C’est quoi, un président ?

 – Un président… c’est un peu comme un roi, le roi des américains.

 –  Les américains sont méchants.

 Ah, bon ! Je ne lui dirai donc pas que maintenant c’est un américain noir et qu’il n’est pas vraiment méchant. De toutes façons ce sont les lapins la tête en bas qui la tracassent :

– Quand tu n’étais pas chibani, est-ce que tu avais des écureuils ?

 – Oh, non ! Un chien, des chèvres, des lapins, oui, mais pas d’écureuils !

 La voilà rassurée.

 

 

–  Alors tu gardais les chèvres ?

– Non, pas moi. C’est une jeune fille qui les gardait.

 – Une fille comment ?

 – Une fille… comme toi.

 – Elle était jolie ?

 –  Jolie comme toi.

 –  Ah…

 – Tiens, je me rappelle même qu’une fois elle avait rampé à quatre pattes dans les sillons pour surprendre le courlis. De sillon en sillon, elle criait karrzit ! karrziit et le courlis répondait karziit ! karzit et c’est comme ça qu’elle avait découvert le nid et pris les oeufs !

 –  Comment elle s’appelait ?

 – Elle s’appelait   Habiba… C’était il y a longtemps !

Elle soupèse mon histoire, sympathise :

 –  Elle aussi, elle est - elle hésite à peine - elle doit être très chibani ?

 – Oh oui ! Sûrement !

 Pas folle, la petite peste ! Ça me rappelle cette joyeuse pensée de Mao : si ton chien ne te comprend pas ne dis pas que c’est un imbécile, apprends plutôt à aboyer.

On est revenus de l’excursion juste à temps : de gros nuages s’étaient rassemblés derrière nous et le ciel avait brusquement changé de couleur.

Quand il pleut ici, au printemps, ça fait déborder les torrents, ça arrache les berges, ça noie les mimosas, ça courbe les joncs, ça dessine des deltas sur les sentiers, les troncs pleurent, les feuilles pendent, ça mouille dans le cou, ça coule dans les yeux, ça trempe les os.

 Il a plu comme ça. Pendant une heure.

 Les fenêtres étaient ouvertes sur le déluge, la rage du ciel résonnait dans la maison, l’eau ruisselait dans le patio, noyait la fontaine et fuyait sous la porte du jardin.

 Une heure plus tard il n’y paraissait plus. Rentrée triomphale du grand tournesol effaceur de nuages, quelques perles sur les rosettes d’agave, retour des cigales ébrouées.

C’est fini !

 La sieste… J’ai jeté mon dévolu sur le petit banc sous l’amandier. C’est une oasis idéale pour méditer sur l’espace du temps, les vertus du silence et les objections idéologiques de mon petit soldat. Mon ciel ressemble au Pommier de Klimt, avec mille étoiles de lumière entre les feuilles et mille pétales papillons qui dansent devant mes yeux avant de pointiller le sol de minuscules flocons blancs.

C’est féerique.

– Hé, ho, Fils de Roumi !

– Qu’est-ce que…

– Qu’est-ce que tu fais là ? Tu dors ?

Elle a surgi de nulle part, elle m’est tombée dessus comme un faucon sur le mulot. Un tas de chiffons sur des pieds nus. Des pieds usés, fendillés, habitués à marcher dur, longtemps.

– Hé ! Fils de Roumi ! Tu dors ou quoi ?

– Qu’est-ce que… Qui appelle ?

– C’est moi, Habi. Tu ne me reconnais pas ?

– Comment ?… Mais qui appelles-tu ?

– Fils de Roumi, c’est bien ton nom. Je me trompe ?

– Oui… Non ! En fait, oui, tu te trompes !

– Tu n’es plus Fils de Roumi ?

– Non… NON !

– Ah, bon ! Tu ne sais même plus comment tu t’appelles !

Le tas de chiffons hausse les épaules et disparaît après avoir, d’une pichenette, fait sauter le couvercle de la boîte de Pandore.

Habiba ?!

Mais qui lui a dit ? D’où sort-elle ? Comment… Il ne faut pas… Je suis atterré.

Courir, la rejoindre, lui expliquer…

Là, je m’éveille tout à fait.

La cascade chante, un rouge-gorge désaccordé s’égosille, les pétales  recommencent à pleuvoir parfumé.

 

 

Deo gratias ! Que ceux qui ne se sont jamais endormis sous un amandier… allez, je vous plains !

Mais je commence à croire, moi aussi, que cette maison cache des fantômes dans ses murs.

 

lalla chkoune

La nuit est tombée depuis un bon moment. Trois falots tremblotants peignent les murs du salon de lueurs dansantes qui transforment la pièce en une espèce de crypte médiévale.

Hadija nous a encore gâtés - la poule rouge, crac, plumée, troussée et mijotée au citron confit.

– Myriam m’a rapporté une étrange histoire de lapin qui vit dans les arbres des montagnes gelées d’Amérique !

 – Je reconnais que je me suis un peu emberlificoté dans mes explications, mais j’avais pour interlocutrice une adversaire de taille. Quel caractère !

 – Oui, je me demande bien de qui elle a hérité ça !

 J’ai mon idée là-dessus, madame Toubiba…

– Monsieur Boulahia – au fait, j’ai appris que vous aviez été rebaptisé ce matin !…

- Oui ! Votre charmant petit soldat m’a informé de sa décision entre deux dattes !

–… mais vous ne m’avez toujours pas dit ce qui vous a amené jusqu’ici ?

– Oh, rien de bien passionnant, chère Leila, mais le charmant caravansérail que vous dirigez m’a laissé croire que l’hôtesse n’était autre que la Shéhérazade des Mille et Une Nuits : c’est elle, et elle seule qui, de ses récits, assouvit la terrible curiosité du méchant sultan.

 -  Mon cher méchant sultan, je craindrais de vous lasser…Voyons, de quoi voudriez-vous que nous parlions ?

 –  Si j’osais… mais pardonnez l’impudence du plumitif…

 - Osez, osez !

 – Vous avez évoqué vos parents adoptifs… mais votre mère ? Vous dites ne l’avoir pas connue et pourtant vous en héritez. C’est étrange, cela cache-t-il une belle histoire ?

– Une histoire, oui. Étrange certainement… mais je ne sais pas si elle est triste ou belle. J’ai réuni presque toutes les pièces du puzzle mais je n’arrive pas encore à reconstituer l’image.

De la jeunesse de Lalla Chkoune, je ne sais rien, et de sa vie à l’hôpital, pas grand-chose de plus. Elle m’a délibérément tenue à l’écart.

Il aura fallu des miettes d’information, des confidences, des recoupements pour que le tableau se campe en petites touches… Tenez, par exemple : Hadija ’assure que Sidi Omar - le vieillard aux légumes - a bien connu mon grandpère, vous vous rendez compte !

 – Euh…

 – Il se serait appelé El Hadj, fils de El Katib et aurait vécu ici, aux alentours. J’ai bien essayé de le faire parler mais en vain. Cet homme, je vous l’ai expliqué, n’acceptera jamais de s’asseoir auprès d’une femme, et encore moins auprès d’une femme sans mari !

 Il paraît aussi que ma mère - Hadija en est persuadée - aurait même travaillé dans cette maison quand elle était enfant !

 Le Hadj, qui habitait sur la colline, le grand-père de Leila ? Le Docteur Lamrani, serait la petite fille du Hadj ?

Et sa mère, madame Chkoune, ne serait autre que Habiba, la petite bergère ronchonneuse qui servait à la maison ! C’est impossible !

Je suis abasourdi. J’avais su que la petite Habiba avait eu des malheurs, un mauvais mariage couronné d’une répudiation déshonorante et d’un marmot placé chez la femme du métayer de la ferme voisine. Puis elle avait disparu je ne sais où.

On avait parlé d’un accident…

J’ai réuni presque toutes les pièces du puzzle mais je n’arrive pas à reconstituer toute l’image…

J’en détiens quelques-unes, de ces pièces… mais je suis plus que jamais convaincu qu’il me faut rester sur la touche, au fond de mon fauteuil. Je n’ai rien à apporter à cette histoire, rien qui vaille la peine d’ajouter, rien que ces femmes ne pourront découvrir d’elles-mêmes.

– Votre mère aurait donc vécu dans la région ?

– Je l’ignore, il n’y a rien de certain qui l’y rattache mais, en ce qui me concerne, ma mère, la femme que je connais aujourd’hui, est née sous une voiture.

– Pardon ?

– Oui ! Elle traversait la route. L’automobiliste a été surpris, on l’a déclarée morte.

On avait cru ramasser une âme en paix avec son quotidien dans ce magma sanguinolent, mais c’était sans compter sur l’irrésistible, l’irrationnel réflexe des médecins devant les défis les plus extravagants. Non, on n’abandonnerait pas cette chose qui pourtant n’en demandait pas tant. Scalpels, ciseaux, pinces, tubes, pompes, transfusions, oscilloscopes, endoscopes, microscopes et autres zoscopes, tout y passa.

On avait un peu charcuté pour sauver le bébé et elle, le magma, on l’avait rafistolée comme on avait pu. Des boulons, des tiges de métal, quelques organes abîmés et des cicatrices à faire peur.

Mais ce n’est pas tout.

Sa vie d’avant, sa famille, ses petits bonheurs, les drames, le bébé, tout avait été effacé, supprimé à jamais. L’auto ne l’avait pas tuée, mais elle l’avait vidée, purgée de sa mémoire.

Elle était devenue une bouteille vide, un peu bancale, une bouteille qui ne savait ni qui elle était ni d’où elle venait, qui ne savait ni lire ni écrire, qui ne savait plus rien puisqu’elle n’avait jamais rien su.

Une infirmière inspirée la baptisa Lalla Chkoune,  Madame Qui ? et le nom lui est resté.

– Mais alors, vous seriez le bébé miraculeux !

 – Oui, mais croyez-moi, personne ne s’intéressait à ce détail. Le bébé vivait, criait. Qu’en faire ?

On aurait pu, au pire, le mettre dans une boîte de carton et le poser sur une des marches de l’orphelinat mais la femme du directeur de l’hôpital, alertée, une mère mourante, un bébé abandonné, mon dieu, un beau cas … bref, elle décida s’il y en a pour trois, il y en a pour quatre ! d’agrandir sa famille d’une petite braillarde bronzée.

 Tout fut fait dans les règles, et tout le monde oublia tout.

 Un été puis un hiver passèrent.  

Le magma sanguinolent était redevenu une personne à peu près normale. On la surprit un jour à nettoyer la salle de convalescence qui était devenue sa maison depuis des mois.  

Elle avait tout briqué, les carreaux, le plancher en granito, les poignées de porte, la Sainte Vierge en plâtre, la lunette des cabinets et même les plateaux des pensionnaires qui gravitaient dans son orbite.

 On en déduisit qu’elle était raisonnablement rétablie mais, comme on ne savait pas à qui la renvoyer, le directeur décida de lui déléguer de petites tâches dans l’hôpital, en attendant…

On lui trouva un lit dans la remise, entre le placard à balais et les machines à laver et elle en conclut qu’elle avait gagné le gros lot.

Au début on lui avait confié un seau, un balai et le chariot du septième, mais son entreprise avait vite pris de l’expansion.  

Dès cinq heures du matin elle frottait, raclait, vidait, désinfectait. On la voyait partout, claudiquant derrière le petit chariot vert surmonté d’un échafaudage hétéroclite d’outils à propreté.

 Elle nettoyait les tables de la cafétéria, astiquait les comptoirs, vidait les cendriers, alignait les sièges dans le hall, portait les boîtes de médicaments d’un service à l’autre, poussait une civière pour un groupe d’internes dissipés.

 On ne lui avait rien expliqué : elle observait, elle enregistrait, elle faisait…

Et elle fit

 

Durant quarante ans, toute une deuxième vie.

 Curieusement, ce cerveau vidé emmagasinait comme un aspirateur et rangeait tout dans de petites cases. Elle gobait tout, se souvenait de tout, se servait de tout. Imaginez qu’on l’eût cloîtrée pendant tout ce temps dans un laboratoire ou une bibliothèque ! Elle aurait certainement compris la pénicilline ou écrit, je ne sais pas… tiens, la Légende des siècles ou l’encyclopédie de Diderot !

 Lalla Chkoune aimait particulièrement la salle d’op.

 Effacer les traces des batailles livrées par les chirurgiens, ramasser des petits bouts de machins ensanglantés, savonner les éviers avec des liquides blanchâtres qui faisaient tousser et qui puaient l’ammoniaque… En une grosse heure, tout, les outils, les chromes, la grosse lumière, les jauges aux aiguilles rouges, les chariots en inox, la faïence des paillasses, tout cela reluisait. C’était propre, c’était beau, ça sentait le neuf. Lalla Chkoune souriait en dedans, son domaine était bien géré.

 On la disait gentille, tellement serviable, surtout les filles de salle, toujours débordées. Elle avait le rire facile et l’on s’était habitué à cette silhouette difforme qui traînait de la jambe dans les couloirs des chroniques jusque très tard le soir.  

Elle avait tout l’étage d’en haut. L’étage d’en haut… c’était leur façon de parler du septième, l’antichambre finale, la dernière station du calvaire terrestre. Elle rendait visite aux insomniaques, s’asseyait à leur chevet, les écoutait raconter la même histoire jour après jour.

 Avec le temps, elle avait appris à soulever les petites vieilles, récupérer le vase de nuit, remplir le verre d’eau, les border avec un sourire. On l’aimait bien.

 La vie de Lalla Chkoune allait changer, oui, je peux dire radicalement, le jour où, il y a une dizaine d’années, une vieille dame juive prit place dans le petit train qui mène au paradis. Le petit train qui mène au paradis, c’est ainsi que Lalla Chkoune avait baptisé son septième, la gare des voyages sans retour.

C’est à peu près à cette époque-là que Lalla Chkoune apprit qu’elle n’avait pas perdu son bébé lors de l’accident.

C’est Esther Lévy, la dame juive, qui le lui avait dit, et Esther Lévy c’était  quelqu’un qui ne parlait pas à tort et à travers.

Madame Lévy, la pauvre… elle n’avait plus personne.

L’épicier chleuh, au rez-de-chaussée, avait fermé boutique et acheté un « hipère ». On l’ignore trop souvent mais ce sont des petites choses comme celle-la qui ont les conséquences les plus dramatiques.

Pour Esther Lévy, qui n’avait pas descendu un escalier depuis des années, cela signifiait qu’il n’y aurait plus personne pour remplir son panier le matin, panier qu’elle hissait avec une ficelle jusqu’à son appartement.

Il ne lui restait plus qu’à donner son chat, plier bagages et sauter dans le petit train du septième… Oh, c’est vrai qu’elle connaissait bien les lieux pour y avoir passé du temps, souvent.

Une méchante pleurésie, puis « la grosse opération », puis la hanche… c’est pour dire !

Elle était presque de la maison.

Elle connaissait toutes les infirmières, leurs histoires, leurs intrigues et leurs petits secrets. Elle aimait bien Lalla Chkoune et elle en savait plus sur Lalla Chkoune que Lalla Chkoune n’en savait sur elle-même.

Elle savait aussi ce qui était arrivé du bébé, quarante ans plus tôt. L’enfant était une fille. La petite avait été adoptée par des gens très bien, mais on ne savait plus qui. Probablement par la femme de l’ancien directeur.

Madame Lévy, elle, elle savait, ça c’est sûr. Mais comme Lalla Chkoune ne se souvenait pas d’avoir eu un accident et encore moins d’avoir eu un bébé, voilà, c’était bien comme ça.

Lalla Chkoune s’était très vite liée d’amitié avec la vieille.

Elle déclinait, la pauvre femme, elle avait des tuyaux en plastique dans le nez, des seringues dans les bras et près de son grabat tout de tubes, d’agrès et de manivelles chromés, une machine grosse comme un frigo sur roulettes soufflait, soupirait, expirait, re-soufflait à sa place.

Malgré toute cette quincaillerie ses yeux pleins de malice riaient comme si elle venait de faire une blague à quelqu’un, versé du fluide glacial sur sa chaise ou caché son chapeau.

Chaque soir, après le couvre-feu, Lalla Chkoune venait s’asseoir près d’elle et c’était de longs conciliabules entre les deux femmes.

Cette amitié eut des conséquences inattendues : Esther Lévy apprit à Lalla Chkoune qui était Lalla Chkoune, et Lalla Chkoune demanda à Esther Lévy de lui montrer l’écriture.

Chaque soir elle extirpait de son corsage une feuille de papier froissée,  défroissée et soigneusement repliée, un vieux prospectus, une note de service périmée, une affichette, Réception, Silence, une étiquette, Diphénylglucobenzène,

un flacon, Permanganate de potassium

… N’importe quoi !

Un jour, une nuit plutôt, elle avait même piqué le panneau vissé sur la guérite à l’entrée de l’hôpital : STATIOИИEMEИT.  

C’est de là qu’elle avait appris à faire les N à l’envers.

Pendant longtemps elle déchiffra des lettres, puis elle parvint à épeler les mots et finit par ânonner des bouts de phrases. Une nuit, mille et une nuits plus tard, elle dépassa le simple cap de la lecture : elle avait atteint le niveau quatre.

Je vous l’ai dit, son cerveau digérait tout, elle était curieuse de tout. Goinfre, droguée de curiosité !

La vieille expliquait pourquoi les microbes, elle comprenait Pasteur ; comment l’anesthésie, elle lisait chloroforme ; pourquoi le permanganate et l’eau virait au bleu ; comment le vaccin, pourquoi les pilules, pourquoi, pourquoi, pourquoi…

Elle avait aussi compris pourquoi la vieillesse et la mort, le paradis c’est des foutaises et l’avenir c’est la fiche collée au pied du lit, le sourcil froncé de l’interne, le sursis, trois mois, six mois…

Sursis… ah, oui ! Esther lui avait expliqué « sursis »: Fais comme tu veux, vis, là, maintenant, ris, ris tout ce que tu peux, et si, un jour, tu avais toi aussi des tubes partout et une pompe à soluté au dessus de la tête, rigole…

 - et malgré les contractions tétaniques, malgré les guirlandes à perfusion, malgré les crampes, la douleur, elle avait levé le bras et dressé le majeur –  et fais leur un joli bras d’honneur !

 – Oui, tel quel, vous pouvez en rire !

Entre-temps j’ai été nommée à la tête du service de chirurgie de l’hôpital. J’y ai gagné un emploi du temps moins chahuté et mes fonctions me dictaient de parcourir les étages, rencontrer le personnel et visiter les patients.

C’est là que j’ai rencontré Lalla Chkoune pour la première fois. On m’avait dit qu’il s’agissait d’une assistante au statut pour le moins bizarre mais qui faisait partie des murs. J’avais déjà appris qu’il faut parfois s’abstenir de poser des questions…

Avec le temps le chariot vert de Lalla Chkoune s’était changé en une grosse machine jaune taillée comme une Zamboni, un monstre ronronnant qui avalait tout, poussière, mégots, sandwiches, magazines et tricots inachevés, tout ce qu’on oublie dans les coulisses d’une usine à guérir.

Sur un signe de l’infirmière en chef, Lalla Chkoune descendit de son véhicule et vint se présenter avec un grand sourire. Elle sursauta littéralement quand on lui dit mon nom puis, les yeux baissés, elle inclina la tête comme si elle s’écoutait chanter en dedans.

Elle avait fermé les écoutilles.

On m’avait avertie : de temps en temps elle avait des périodes d’absence comme si, quelque part, sa machine intérieure toussait, calait, essayait de se remettre en route.

Mais cela ne durait pas. Elle disait que des images, des bribes de rêves  incohérents traçaient des zigzags dans sa tête et elle fermait les yeux car elle n’en attendait rien de bon. On avait l’habitude. Elle reprit son travail et moi, ma ronde.

– Mais est-ce que vous n’auriez pas dû… Je ne sais pas…

Votre mère…

– Mais je ne savais pas que c’était ma mère ! Je ne l’ai pas su avant son décès ! Il y avait une conspiration du silence entre les rares personnes qui se doutaient… celles qui savaient, qui auraient pu parler.

– C’est incroyable !

– Eh oui ! Mais, tenez-vous bien : Lalla Chkoune, elle, savait qui j’étais ! Par Esther Levy et la cuisinière – cette bonne vieille Hadija – Lalla Chkoune avait fini par savoir qu’elle avait une fille, que cette fille avait été adoptée, qu’elle avait fait de bonnes études et qu’on l’appelait aujourd’hui la Toubiba.

Par contre, jusqu’à cette rencontre dans le couloir, elle ignorait que la Toubiba, le Docteur Leila Lamrani, officiait quelques étages en dessous du sien.

Elle ne m’avait jamais rencontrée et j’ai su, bien plus tard, qu’elle avait même refusé de me connaître. Elle ne s’en était pas expliquée mais ses amies avaient suggéré qu’un curieux mélange de pudeur et de honte expliquait cette… répudiation.

La perception qu’elle avait de son état mental comme de son aspect physique, son inculture, le mystère de sa première vie et le fossé des générations avaient sûrement déterminé son comportement.

Il y avait aussi la terreur d’affronter une inconnue, cette femme d’un autre monde, divorcée, trop savante, mécréante même… – une musulmane respectueuse ne peut pas sacrifier le mouton : alors ouvrir le corps d’un homme, vous y pensez ?

– Et, tout ce temps, vous n’avez jamais…

– Non ! Comment aurais-je pu me douter… Je l’ai très peu revue par la suite, comme si le hasard s’ingéniait à séparer nos routes. Il est vrai qu’un chirurgien du deuxième étage rencontre rarement, sinon jamais, la femme de ménage du septième !

– Quel roman !

– Oh, oui ! Et le plus beau est à venir ! Mais il se fait tard, je vous raconterai la suite demain, à mon retour…

 

le bac à musique

Pour rejoindre ma chambre, de l’autre côté du patio, il me faut traverser le salon et contourner le gros  meuble caché sous un drap gris. Toujours intrigué, mais sans plus, je le frôle de la main machinalement, comme on le fait avec une rampe d’escalier.

Leila a surpris mon geste.

– Oh ! C’est idiot, ce piano a toujours été recouvert d’une housse. On devrait l’enlever !

Un piano ?

Je n’ai pas bronché, je crois que je n’ai même pas cligné des yeux quand le voile est tombé : j’étais à la fois stupéfait et rassuré, comme le cruciverbiste qui tombe presque par hasard sur la lettre qui débloque tout un noeud de mots tronqués.

 Comme si je l’avais toujours su !

 – Venez-voir…

 Elle se met à genoux, ouvre le ventre du piano et en ramène la boîte en bois qui s’y trouvait.

 – …regardez ce qu’un enfant y a caché !

 Un coffret de cèdre fait comme une boîte à cigares avec des incrustations de nacre, deux charnières branlantes et une minuscule serrure…

Leila ouvre le coffret magique. Il y a là un caillou sacré, un éclat d’onyx noir veiné de blanc, un collier d’ambre jaune, deux pièces d’argent noirci, un verre colorié avec Cendrillon dessus, une photo toute de taches blanches (des pèlerins sur le pont d’un bateau), un minuscule miroir encadré de cuir rouge et aussi un spinulus eugaster , cette momie de sauterelle avec un ventre énorme, qu’on transforme en sifflet pour communiquer avec les djinns…et… un carnet bleu avec un tout petit crayon jaune coincé dans les spires…

– N’est-ce pas touchant, ce trésor, ce butin dissimulé dans les entrailles d’un piano ?

Je regagnai ma chambre avec un maëlstrom dans la tête, une énigme, mille questions et des bouts de réponse.  Elle a dit : « j’ai réuni presque toutes les pièces du puzzle mais je n’arrive pas à reconstituer l’image…»

C’est ce qu’elle a dit, ça me revient, tout, chaque mot…

« Sidi Omar a bien connu le grand-père…

« le Docteur Lamrani serait la petite fille …

« le Hadj a vécu aux alentours…

« la petite bergère ronchonneuse…

« elle aurait travaillé ici, fillette le petit carnet bleu !

…et maintenant ce piano ! Oh, que oui, je l’avais, la clé !

Je l’avais reconnu le  Uebel&Lechleiter , ce monument, cet autel de notre jeunesse autour duquel nous faisions la ronde avant de nous endormir, entre la Sonate au Clair de Lune et la Bagatelle pour Elise.

 les pièces du puzzle

 ... Maintenant j’en suis pratiquement sûr, la grand-mère du soldat Myriam, la Lalla Chkoune, n’est autre que cette Habiba qui servait à la maison quand j’avais treize ou quatorze ans…

 Habi, la petite bergère ronchonneuse ?

 Est-ce possible ?

dessine moi un courlis

 Une autre petite croix s’est ajoutée sur le calendrier de mon escapade. Le dernier trait.

Je reprendrai demain le pèlerinage du souvenir en essayant d’éviter d’autres embuscades de mémoire, ces golgotha postés au détour des sentiers du passé.

Leila nous a abandonnés tôt ce matin pour un aller-retour au Royal. Je voudrais tant qu’elle finisse l’histoire de Lalla Chkoune. Il faut que je sache. Elle a promis.

Entre temps j’ai apprivoisé Myriam. Elle a décidé de croire à mes histoires si je me plie à ses jeux.

Boulahia le barbu a plié.

D’abord on a marché jusqu’à la mer, puis couru pieds nus dans les dunes et cueilli des rameaux de salicorne.

Puis elle a voulu jouer à saute-mouton :

– Non, c’est toi le mouton, Boulahia, baisse-toi ! Plus !

Encore plus !

Ensuite on a fait des clapotis tièdes dans les vaguelettes exsangues et des ronds de galets dans une petite mer lisse comme une baignoire.

Après on a organisé une course de crabes. Là, elle a franchement triché. Malgré mon dos tourné j’ai bien vu son champion franchir la ligne d’arrivée dix pattes en l’air. Je n’ai pas protesté : moi, je suis pour l’émancipation de la femme, même s’il lui faut pour cela réinventer la poussette des golfeurs indélicats.

Sur le chemin du retour, Myriam a suggéré que nous chassions le courlis. On a semé des karzit, karziiit ! à tout vent. Myriam pense en avoir aperçu un, là-bas, il avait une aile cassée et se roulait dans la poussière avec des cris d’orfraie.

 Le vieux professeur barbu devait être distrait, il n’a rien vu, mais il a tout expliqué : maman courlis bluffait. Elle faisait semblant… Boitant, cabriolant, gémissant, elle éloigne le chasseur du nid et, par la même occasion, des petits au nid.

Puis, une fois l’imbécile trompé, elle reprend son envol et disparaît, guérie.

Et le méchant prédateur se retrouve tout couillon, au milieu du champ déserté.

Myriam a beaucoup aimé cette maman-là.

– On ne les a pas dérangés, hein ?

– Sûrement pas ! On n’aurait pas voulu !

Nous sommes revenus bredouilles, mais fiers de nous.

Leila est rentrée à la nuit tombée, fatiguée. Elle est allée border la petite et revenue s’étendre sur les orchidées bleues.

Caporal Latifa a servi le thé avec une poignée de chebakias et marmonné quelque chose sur les gens qui rentrent tard et qui disent qu’ils n’ont pas faim alors que le poulet aux olives… soupir  – puis, accroupie aux pieds de Shéhérazade, elle a entrepris de lui masser les pieds avec une huile qui sentait la rose.

 – Oui ! Je vous disais que le plus étonnant était à venir !

 …et Shéhérazade de tourner une autre page du conte des Mille et Une Nuits.

 

 

   
   
   
17 août 2012

L'été, une photo, la fin d'une princesse HABIBA 15

Le soleil, au zénith, écrase la nature. Tout semble endormi, comme ivre de chaleur. Le moindre mouvement coûte des gouttes de sueur et des verres d'eau fraîche.
Les volets sont fermés, la pénombre s'étale dans les maisons, le chien, la langue pendante, cherche des dalles dans l'entrée de la cave... là où il fait un peu plus frais.
Les enfants n'ont pas école. Certains parents ont eu le courage de conduire leurs gosses à la piscine municipale. Et même sur les bords herbeux, les jeunes se regroupent dans les zones d'ombre, sous des parasols ou encore mieux à la buvette.
Dans la nature, le bétail ne bouge que pour suivre l'ombre dispensée par les quelques arbres du milieu des champs.
Le plus impressionnant c'est le silence. De temps en temps une voiture passe au ralenti, fenêtres baissées. La main du conducteur, à l'extérieur, cherche à faire entrer un peu d'air, chaud, dans l'habitacle surchauffé.
C'est l'été. Cette année l'été est en retard, mais il se rattrape. Jo Dassin ne pourrait même pas chanter qu'il est indien. Aux informations, les journalistes encouragent leurs auditeurs à boire, de l'eau. A se rafraîchir avec des linges mouillés, à ne pas sortir et ne pas faire d'effort entre 13h et 17h30.
Marrakech s' assoupit......
CLAP DE FIN... Le réalisateur crie COUPEZ.... puis REMBOBINEZ.....
Le film s'enroule sur la bobine, quelques secondes... Le film repart à l'endroit, à vitesse réduite....
"des linges mouillés , à ne pas sortir et ne pas faire d'effort entre 13h et 17h30.
Marrakech s' assoupit......" Mais non pas MARRAKECH, SERRIG.. dans l'ouest de l'Allemagne, près de la frontière du Luxembourg et non loin de Thionville en France.
Et oui c'est moi, votre toujours Michel, qui vient de vous dépeindre ce que je vis depuis mon clavier d'ordinateur.
Il y a quelques minutes, l'hélicoptère de l'Hôpital de Luxembourg Ville vient de redécoller d'une rue voisine, emportant une vieille dame qui à fait un malaise. C'est fut le seul bruit, avec celui de la sirène de l'ambulance qui l'a précédé, le seul bruit qui a troublé la chape de plomb qui enrobe SERRIG et qui m'a donné envie de rejoindre mon bureau, sombre et frais, pour vous narrer cette instant d'été.
 
Un souvenir du temps passé: il nous vient de Charles dans les grands parents et parents ont régalé des générations de Marrakchis avec leurs baguettes craquantes, leurs délicieux gâteaux et les chocolats de fête...Merci CHARLES de nous faire partager ce moment d'histoire.
 
Internet, merveilleuse invention qui nous permet de rester en contact ! Voici un scan, de mauvaise qualité,  d’une photo papier montrant l’équipe de mitrons de l’ US Army qui avait réquisitionné la boulangerie de mon Grand Père, rue de la Liberté. Photo désuète puisque vous n’étiez pas nés, (Note de moi: Le Vous, c'est Nous, ceux qui sont nés dans les années soixante du siècle dernier, pas nos grands anciens que je salue ici). 
 Michel si tu le souhaites , tu peux la mettre sur le Blog …..Vous remarquerez que le trottoir n’était pas encore carrelé.  Une pensée pour  Josette Marsh car  c’est une époque qu’elle a traversé et je lui envoie mes sincères amitiés !
 
Vous imaginez bien que je n'allais pas manquer une occasion pareille. Voici donc la photo en question.
 
boulangerie
 
Avant de passer aux deux derniers chapitres du roman qui nous tient en haleine depuis plusieurs semaines, je veux remercier, ici, tous ceux qui m'ont adressé de bons voeux pour mon anniversaire. Je mets en bonne place M2M qui, sur son blog, a même mis des photos de Jean Louis et de votre serviteur. Je ne peux que vous encourager, si vous ne le faites pas déjà, d'aller voir son blog, toujours aussi instructif et détaillé.
 
 

le bac à musique

Pour rejoindre ma chambre, de l’autre côté du patio, il me faut traverser le salon et contourner le gros meuble caché sous un drap gris. Toujours intrigué, mais sans plus, je le frôle de la main machinalement, comme on le fait avec une rampe d’escalier.

Leila a surpris mon geste.

– Oh ! C’est idiot, ce piano a toujours été recouvert d’une housse. On devrait l’enlever !

Un piano ?

Je n’ai pas bronché, je crois que je n’ai même pas cligné des yeux quand le voile est tombé : j’étais à la fois stupéfait et rassuré, comme le cruciverbiste qui tombe presque  par hasard sur la lettre qui débloque tout un noeud de mots tronqués.

Comme si je l’avais toujours su !

– Venez-voir…

Elle se met à genoux, ouvre le ventre du piano et en ramène la boîte en bois qui s’y trouvait.

– …regardez ce qu’un enfant y a caché !

Un coffret de cèdre fait comme une boîte à cigares avec des incrustations de nacre, deux charnières branlantes et une minuscule serrure…

Leila ouvre le coffret magique. Il y a là un caillou sacré, un éclat d’onyx noir veiné de blanc, un collier d’ambre jaune, deux pièces d’argent noirci, un verre colorié avec Cendrillon dessus, une photo toute de taches blanches (des pèlerins sur le pont d’un bateau), un minuscule miroir encadré de cuir rouge et aussi un spinulus eugaster, cette momie de sauterelle avec un ventre énorme, qu’on transforme en sifflet pour communiquer avec les djinns… et un carnet bleu avec un tout petit crayon jaune coincé dans les spires…

– N’est-ce pas touchant, ce trésor, ce butin dissimulé dans les entrailles d’un piano ?

Je regagnai ma chambre avec un maëlstrom dans la tête, une énigme, mille questions et des bouts de réponse.

elle a dit : « j’ai réuni presque toutes les pièces du puzzle mais je n’arrive pas à reconstituer l’image…»

C’est ce qu’elle a dit, ça me revient, tout, chaque mot…

« Sidi Omar a bien connu le grand-père…

« le Docteur Lamrani serait la petite fille …

« le Hadj a vécu aux alentours…

« la petite bergère ronchonneuse…

« elle aurait travaillé ici, fillette

le petit carnet bleu !

…et maintenant ce piano ! Oh, que oui, je l’avais, la clé !

Je l’avais reconnu le Uebel&Lechleiter, ce monument, cet autel de notre jeunesse autour duquel nous faisions la ronde avant de nous endormir, entre la Sonate au Clair de Lune et la Bagatelle pour Elise.

les pièces du puzzle

Maintenant j’en suis pratiquement sûr, la grand-mère du soldat Myriam, la Lalla Chkoune, n’est autre que cette Habiba qui servait à la maison quand j’avais treize ou quatorze ans…

Habi, la petite bergère ronchonneuse ?

Est-ce possible ?

dessine  moi un courlis

Une autre petite croix s’est ajoutée sur le calendrier de mon escapade. Le dernier trait.

Je reprendrai demain le pèlerinage du souvenir en essayant d’éviter d’autres embuscades de mémoire, ces golgotha postés au détour des sentiers du passé.

Leila nous a abandonnés tôt ce matin pour un aller-retour au Royal. Je voudrais tant qu’elle finisse l’histoire de Lalla Chkoune. Il faut que je sache. Elle a promis.

Entre temps j’ai apprivoisé Myriam. Elle a décidé de croire à mes histoires si je me plie à ses jeux.

Boulahia le barbu a plié.

D’abord on a marché jusqu’à la mer, puis couru pieds nus dans les dunes et cueilli des rameaux de salicorne.

Puis elle a voulu jouer à saute-mouton :

– Non, c’est toi le mouton, Boulahia, baisse-toi ! Plus !

Encore plus !

Ensuite on a fait des clapotis tièdes dans les vaguelettes exsangues et des ronds de galets dans une petite mer lisse comme une baignoire.

Après on a organisé une course de crabes. Là, elle a franchement triché. Malgré mon dos tourné j’ai bien vu son champion franchir la ligne d’arrivée dix pattes en l’air. Je n’ai pas protesté : moi, je suis pour l’émancipation de la femme, même s’il lui faut pour cela réinventer la poussette des golfeurs indélicats.

Sur le chemin du retour, Myriam a suggéré que nous chassions le courlis. On a semé des karzit, karziiit !  à tout vent. Myriam pense en avoir aperçu un, là-bas, il avait une aile cassée et se roulait dans la poussière avec des cris d’orfraie.

Le vieux professeur barbu devait être distrait, il n’a rien vu, mais il a tout expliqué : maman courlis bluffait. Elle faisait semblant… Boitant, cabriolant, gémissant, elle éloigne le chasseur du nid et, par la même occasion, des petits au nid.

Puis, une fois l’imbécile trompé, elle reprend son envol et disparaît, guérie.

Et le méchant prédateur se retrouve tout couillon, au milieu du champ déserté.

Myriam a beaucoup aimé cette maman-là.

– On ne les a pas dérangés, hein ?

– Sûrement pas ! On n’aurait pas voulu !

Nous sommes revenus bredouilles, mais fiers de nous.

Leila est rentrée à la nuit tombée, fatiguée. Elle est allée border la petite et revenue s’étendre sur les orchidées bleues.

Caporal Latifa a servi le thé avec une poignée de  chebakias et marmonné quelque chose sur les gens qui rentrent tard et qui disent qu’ils n’ont pas faim alors que le poulet aux olives…soupir – puis, accroupie aux pieds de Shéhérazade, elle a entrepris de lui masser les pieds avec une huile qui sentait la rose.

– Oui ! Je vous disais que le plus étonnant était à venir !

…et Shéhérazade de tourner une autre page du conte des Mille et Une Nuits.

 wouftchi

 – Un soir, alors que M’ame  Lévy – comme ils disaient – se reposait les yeux, alors que l’infatigable machine à souffler wouftchi - wouftchi - wouftchi injectait ses bouffées de vie, alors que Lalla Chkoune racontait à voix basse des choses que seule M’ame  Lévy pouvait entendre, celle-ci prit les mains de Lalla Chkoune dans les siennes, sourit, puis s’éteignit tout doucement.

L’infirmière de service, alertée, arrêta la machine, wouftchi, wouch-euffff… débrancha tout ce qui était à débrancher, écrivit deux mots sur la fiche de sursis, éteignit la lumière.

C’était fini pour Esther Lévy.

La troisième vie de Lalla Chkoune commençait, mais elle n’en savait encore rien.

Quand le notaire juif rencontra la grosse bonne femme qui claudiquait, il crût s’être trompé et ne jugea pas nécessaire de soulever son chapeau.

Il était chargé d’informer la dénommée Chkoune que la susdite Dame Lévy lui avait légué tout ce qui lui restait, l’appartement, le magasin de son défunt mari, les meubles, les avoirs divers et une boite à chaussures pleine d’argent.

Ce n’était pas rien.

(Cher lecteur, bien sûr, si tu viens d’allumer la télé, le drame, le suspense,  l’héritage  plantureux… tu te dis allez, encore une bluette de roman à l’eau de rose, happy-end et tout le koulchi… Bon, ce n’est pas ça, pas tout à fait.)

– Lalla Chkoune a quitté l’hôpital deux mois plus tard. Ce n’était pas une foucade : toutes ses affaires étaient en ordre, ses plans faits, le pécule bien rangé et une idée en tête, une très vieille idée…

Elle voulait avoir  sa  maison et après, elle allait sûrement se marier. Même qu’une fois… c’est Hadija qui tenait l’histoire de Madame Lévy qui, elle même, la tenait de… mais abrégeons, Lalla Chkoune avait mentionné l’existence, il y avait très, très longtemps, d’un fiancé… Il allait revenir, un jour, bientôt, hier, demain, le fils du Roumi.  

Et là, enfin, ce serait comme avant. 

Il avait promis.

Mais personne ne savait ni quoi, ni de qui il s’agissait. 

Probablement une autre fleur de son jardin de chimères… 

En attendant elle avait emmené avec elle deux amies de longue date, une fille de cuisine et une collègue infirmière.

Vous les avez rencontrées toutes les deux, chef Hadija et Caporal Latifa.  

– Et c’est ce qui nous ramène au riad.  

– D’après Hadija il semble que cette maison ait fait partie des miettes de mémoire de Lalla Chkoune. Comment, pourquoi, on ne le saura jamais à moins que le maraîcher ne se décide à parler. Cette maison, abandonnée depuis des lustres, elle l’a rachetée pour une bouchée de pain. Elle a tout pris sans discuter, la terre, les chèvres, le berger, l’oued et les amandiers, la maison avec ses fantômes et… le tableau, vous savez, le Cri du Nègre.

 sans oublier le bac à musique…

– Elle avait aussi acheté le respect.

Elle avait des sous, Lalla Chkoune, et elle avait du vécu.

Elle avait vu des colosses estropiés pleurer sur leurs moignons, elle avait débarbouillé des moribonds, elle avait essuyé le pus et soigné le mal, elle avait ri de la peur, elle avait tutoyé la mort, elle avait cassé les plus durs et s’était fait obéir par les plus grands…

couche-toi, avale, tourne-toi, va te laver… 

Alors, voilà, oui c’est vrai, elle avait des sous mais, surtout, elle avait de la poigne. Certainement ! Pour creuser, construire, redresser, agrandir, étayer, il fallait traiter avec de vrais  hommes, des durs, des maçons, des plâtriers, tous des machos goguenards, des coquins et des jean-foutre. Des brute à qui on ne la fait pas. 

Ils apprirent tous à filer doux.  

Il fallait abattre ici, rebâtir là, carreler le patio, brancher la fontaine, ajouter deux petites colonnes, une margelle au puits.  

Là, là, maintenant, tout de suite, allez ! Fissa !…

– En une semaine ils lui donnaient du Madame et une poignée de lunes plus tard le riad, le  Biènebi  de Lalla Chkoune recevait ses premiers pensionnaires.

  – De mon côté, après son départ de l’hôpital il y a cinq ou six ans, je n’ai plus entendu parler d’elle jusqu’à ce qu’on m’apprenne sa mort.  

Un matin elle ne s’était pas éveillée.  

Elle était usée, Lalla Chkoune, elle souffrait de tout un peu et un peu partout. Son corps n’en pouvait plus mais elle souriait encore, voyait à tout et parlait tout le temps. Il lui arrivait bien de faire un petit tour dans son autre monde, mais on avait l’habitude. Elle restait des heures sous l’amandier, sans bouger, sans dire un mot, à regarder derrière les arbres, derrière les montagnes, derrière la vie.  

C’est le Caporal qui m’a avertie, il fallait que je vienne, vite, c’était important :

–  Ta mère, oui ! Ta mère… Elle vit elle vivait – ici, au bled, une grande maison avec un piano, un gentil berger, un troupeau de chèvres, et nous… tu sais, Hadija et Latifa !

Elle est morte et elle veut que tu viennes parce que tout est à toi et qu’on lui a dit que tu es une personne bien, même si tu n’as pas de mari et que tu ouvres des hommes… lalla chkoune

– Les filles m’ont raconté ce qu’elles savaient de leur vieille amie et probablement enjolivé ce qu’elles savaient moins, mais qui pourrait les en blâmer. C’est donc elles qui m’ont appris qui était ma mère !

– Je crois que Lalla Chkoune a vécu ici ses plus belles années dans le cocon qu’elle s’est tissée, entre un quotidien qu’elle gérait au gré de ses caprices et les rêves secrets qui hantaient son esprit. Elle avait recousu ensemble ses lambeaux de mémoire en un patchwork acceptable et, pour le reste, l’héritage d’Esther Lévy lui permit de mettre en pratique le dernier conseil de la vieille dame :

«Ma fille, il faut que tu changes le futur du passé pour te faire un meilleur présent»

Elle est revenue dans sa maison, la petite Habi qui ne se souvenait pas qu’elle  s’appelait Habi.

Elle est revenue, elle s’est installée dans la maison des roumis, dans sa maison, et elle l’a eu, toute, et son bac à musique avec ! Elle n’en a jamais enlevé la housse, n’en a plus jamais touché le clavier ni même jamais soulevé le couvercle qui gardait la musique enfermée, mais elle l’a eu, avec les murs, avec le Cri du Nègre, avec tout le reste.

Et elle a corrigé les erreurs de son destin.

Sacrée Habi !

Mektoub.

le cri du nègre
 
Le taxi devrait arriver d’une minute à l’autre.

J’ai embrassé Myriam qui a tourné la tête. Elle n’aime pas les barbes, ça chatouille.

J’ai embrassé le Caporal et le Chef, ce qui a mis du rouge sur leurs pommettes brunes, elles ne s’attendaient pas à une telle incongruité.

La Toubiba m’a rejoint dans le salon alors que je saluais le Cri du Nègre, le tableau venu avec les murs… C’était la moindre des choses, lui qui a tout vu, qui savait tout, lui si discret !

– Vous l’aimez bien, non ?

– Quelle expression, n’est-ce pas ?

– C’est vrai. Je commence moi aussi à l’entendre crier !

– Là vous exagérez, Leila !…

– C’est vrai, ami Boulahia ! Mais je voudrais vous l’offrir.

Acceptez-le, en souvenir de la grand-mère de Myriam.

elle sourit bizarrement, presque moqueuse

– Je suis sûre qu’elle aurait été d’accord…

– Je ne sais pas…

– Si, si ! D’ailleurs, je vous l’ai dit, la présence de cet homme dans la maison nous met un peu mal à l’aise…

Téléphone. Strauss… les trompettes de Zarathustra.

C’est l’hôpital.

Le nouveau scanner sera livré jeudi.  

Commencé le 13 Avril 1954 à Bouznika

Fini d’écrire au vingt et unième siècle, à Ste-Julie de Verchères, Québec

HABI

pluie de larmes sur pierre de lune

une petite fille des montagnes

une princesse berbère

une chevrière de rien du tout

un destin terrible, formidable…

mektoub

Le plus difficile est maintenant pour moi. Tout ce que je pourrais ajouter à la suite de ce magnifique cadeau de JFK n'atteindrait pas la poésie qui se dégage de ce roman. Merci à l'auteur. J'espère que tous ceux qui auront apprécié HABIBA nous le ferons savoir en laissant un commentaire.

Bonne fin de semaine à tous, mes amis du Blog, préservez vous des chaleurs à venir.

Votre toujours MICHEL.

PS: La nuit dernière, un voleur s'est introduit dans ma maison. Il cherchait de l'argent. Je me suis réveillé, me suis levé et j'ai cherché avec lui......

 

 
29 janvier 2006

Par où commencer...

Eh oui, par où commencer? Une avalanche de commentaires me pousse à zapper sur une magnifique après midi pour rester scotcher à mon clavier. En fait vous le savez, c'est toujours avec plaisir que je le fait...

1° : L' agneau à naître.. Claude le valeureux chevalier défenseur des Dames opprimées à l' air d' en prendre un coup... de vieux.. Il ne le dit pas mais hier soir, il était au lit à ... 21h32.. Je le chambre car moi j'y suis allé à 01H00 du mat... ah oui.. avant j' avais dormi deux heures devant la télé. Les lions mités vous disent  BONSOIR.

2°: Bernard, l'ex tombeur du Guéliz, grand et costaud, se met au bifidus-salade parce qu'il a mangé quelques crêpes au miel dont Monique a donné la recette. Il faut espérer que ce n'est pas lui qui élabore les menus quand il programme un buffet au restaurant.. N' est ce pas, les mangeurs de foie gras, de cassoulet toulousain et de confits de canard. Mais je lui rend hommage pour l'aide qu'il m'apporte. Voila deux photos de son jardin ( Il vit près de Toulouse quand même)

bernard1

bernard2

Cliqez pour agrandir les photos

3°:Ma Nicole préférée ( que personne ne s' amuse à contester cet état de fait). Ton court message est bien arrivé, c'est donc que ton PC doit de nouveau fonctionner et que nous allons pouvoir, peut être, finaliser une semaine dans notre ville bien aimée. Qu' as tu à me proposer, car si nous la prenons ensemble, et avec Monique, il faut certainement déjà commencer à réserver. Dans ma tête c'est acquit, j'ai très envie de partir, ce sont les solutions pratiques que je n'ai pas encore bien assimilées. RV sur MSN?? Hier soir ton statut était "OQP".

4°.Ah Marie-France.. ton lyrisme et tes chants d' oiseaux nous ramènent vers les sujets que nous aimons. Nos anciens.. Ton beau père, bel âge, le soleil qui réchauffe nos vieux os et fait étinceler les cristaux de givre plaqués aux fenêtres. Par contre ne t' imagines rien d' inquiétant à notre sujet. Claude et moi ne complotons pas, nous oeuvrons toujours pour le bien de tous et Claude, malgré le grand âge qui le rattrape ( voir le 1°) nous nourrit de ces belles images et de ces citations pleines de bon sens et d' humanité. De ce coté là "rien à craindre". Pas comme du coté de FRANCINE qui devait rêver au volant de son 4x4. A quoi?? A une promenade dans la palmeraie de Marrakech?, à la possibilité de prendre une semaine de vacances en même temps que nous? ou tout simplement à rentrer chez elle retrouver son mari, sa cheminée et une bonne tasse de thé brûlant, avec des beghirs?

5°: Josette. Les californiens.. s' ils pensent que Jo est un oignon, je les détrompe tout de suite: Elle ne nous fait pas pleurer.. Au contraire sa bonne humeur permanente et maintenant, le fait que nous pouvons la voir sur SKYPE, me font avouer qu' elle est FORMIDABLE. Je vais te dire quelque chose de secret, Josette.. Les autres ne doivent pas le lire.. mais ils le disent tous quand tu n' es pas là. Elle est FORMIDABLE cette Jo la Zouina. Une pêche d' enfer, un pétillement dans les yeux visible malgré la distance et les imperfections de l'image Webcam. Continue comme ca, pour notre plus grand plaisir.

6°: Monique, Ne te désespères pas Monique.. Claude survit sous son mont chauve, Nicole semble avoir retrouvé le chemin de la Toile, Francine est sorti de l' ornière, Marie France est toujours la, fidèle au poste, Betty et Alain se tiennent aux branches et résistent à la tempête qui souffle sur la Grande Motte, et moi, moi qui suis le plus beau, beau, beau, beau et c.. à la fois ( J'ai été nourri au Jacques BREL), Moi je suis là à vous écrire, avec un rayon de soleil qui passe à travers la grande baie vitrée et me chauffe les épaules. Monique donnes moi plus de précisions sur ton séjour que je puisse réserver, seul ou avec Nicole. Rafaele me disait il y a quelques soirs qu'elle se joindrait bien à nous pour cette semaine. ON VA FAIRE UN CHARTER....

7°: Sylvaine. que j' ai eu le bonheur d' avoir en image hier soir se plaint de ne pouvoir accéder au Blog. Elle m' appelle "au secours" et moi j' enfourche le blanc destrier de Claude et lui conseille d' acheter une vraie WEBCAM et de jeter la sienne (cadeau empoisonné) aux oubliettes. Nous verrons ces prochains jour si elle a pu résoudre son problème. A bientôt sur SKYPE Sylvaine....

8°: Francine.. qui à l' instant vient de brancher et à laquelle je ne répond pas immédiatement tout à la rédaction de cet article. Qui oserait dire que les femmes conduisent plus mal que les hommes. Certainement pas moi qui t'ai déjà vu conduire, avec brio, un camion de pompier sur le manège du jardin du Hartsi.. (Lol). Je sais comment tu négocies la poudreuse, tu t'es bien entraîné pendant ton séjour en Allemagne. Je dois même avoir des photos...

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9°: Il va falloir que j' arrête d' écrire, sinon vous n'aurez pas le courage de me lire jusqu'au bout... Mais avant, je voulais dire à tous ceux que je n'ai pas cité que ce n'est pas un oubli de ma part. Je pense aussi à vous.. La preuve je vous ai envoyé cet après midi, des "Blagounettes" par mails. Les avez vous reçus??..

Mes amis, je vais transférer ce long article sur le Blog, ajouter quelques photos, sortir mon chien (Soleil oblige) et ensuite venir me replonger dans MSN et SKYPE ( Ma moitié est de service...)

Nicole et Monique, pensez fort à moi, que je puisse vous accompagner bientôt . J'en rajoute un peu pour faire marronner le Sieur de Provence. Deux (peut être trois) gentes dames pour moi tout seul, au soleil marrakchi, pendant une semaine ( Bon c'est vrai que l'une d'elle a proposé à l'autre de partager la même chambre).. Que puis je faire seul contre deux..Vous dire à bientôt et vous biser d' importance.

DERNIERES RECOMMANDATIONS. A tous les lecteurs du Blog qui se contentent de rester des lecteurs..Honte à vous..(on vous aime quand même) Nous  attendons vos écrits  avec impatience.. Toujours votre MICHEL

2 février 2006

UN INSTANT DE POESIE

Aprés le long article d' hier, qui faisait suite à la communication entre la Vieille Europe et la jeune californie, je retombe dans un de mes travers épisodique et vous vous douterez bien ce qui m'a poussé à l'écrire, ce poème, en vers, pas en asticots.

Je plaisante, mais ca me fait du bien, pleurer sur soi, c'est comme une emplâtre sur une jambe de bois.

Pour illustrer cet article une photo de Saarburg vers midi vous verrez que certains jours "tout est gris"

020206_copie

Voilà le poème s'intitule :

LES CHEVEUX GRIS

Ils sont arrivés, un matin, sans prévenir

« C' est pas vrai!  Mes cheveux.. commencent à blanchir »

je m’étonne, je m’approche, je le prend et le tire

je l’examine curieux, incrédule, sans sourire

et crie à mon épouse « Mon premier cheveux blanc ! »

« Et M…. ! »  je réfléchis «  Je n’ai que quarante ans! ».

Un matin, je me lève, pose le pied par terre

une douleur insidieuse me surprend et m’atterre

je mets la main douc’ment sur un genou cagneux

je masse, je presse, je tâte, cherche l’endroit douloureux

je me demande pourquoi, et j’en reste tout chose

et enfin me souviens, « Ah oui c’est ça l’ arthrose ».

Un soir dans mon fauteuil, au salon installé

je regarde un « polar » et je pense étonné

le programme annonçait, un beau film d’amour

mais le programme est flou, « ais je les bras trop court ? »

les yeux plissés j’ avoue « C’est arrivé, c’est triste,

demain sans plus attendre, je vais chez l’oculiste.

V’la printemps qui s’approche, je retourne au jardin

bêcher, biner, sarcler, la terre en a besoin

penché sur mes rangées, j’organise mes semis

quelques gouttes de sueur viennent mouiller mes habits.

Mais en fin de journée, la main sur les lombaires

je tente de me lever «  Allez vas y … Pépère ».

C’est vrai et c’est tant mieux, je ne suis pas malade

encore quelques semaines, je coup’rais mes salades

je sens que j’ai le temps, de trouver une rime

avant de les manger, par en bas... les racines.

Dans ce fouillis d’organes qui peuple mon bedon

si certains sont souffrants, tout plein sont encore bons.

Mon cerveau et mon cœur fonctionnent à merveille

Ils me disent « Michel, pense à tous tes amis

qui comme toi doucement entrent dans l’âge vermeil

où l’amitié dorée, se mêle aux cheveux gris".

PS :      J’ai écris ce poème à la première personne

mais pour vous amuser, changez le « je » en « on »

dans la continuité, dites « je » où il y a « on »

et soyez étonné, pour chacun , il fonctionne !

Choisissez vos douleurs,

vos palettes de couleurs,

vos amis ont aussi

souvent les cheveux gris.

5 février 2006

Un petit mot du Dimanche Soir

Bonsoir mes amies et amis, la fin de semaine se termine, la France a perdu au Rugby et demain il va falloir retourner au Bureau... Bon c'est comme ca depuis longtemps puisque:  "Le lundi au soleil, c'est une chose qu'on n' aura jamais"...

Le dernier article a apporté son lot de commentaires divers et variés mais qui ont tous les mêmes racines. L' amitié et la compréhension entre les gens. Nous n'y reviendrons pas, sauf si l'actualité nous l'impose. Et elle nous l' imposera sûrement. Malheureusement....

J'ai recu il y a quelques jours deux photos de Blandine qui à la suite de Bernard et Claude voulait nous montrer son jardin ou sa ville sous la neige. je me fait donc un plaisir de l' éditer ce soir.jardinblandjpeg

Le Jardin de Blandine d'où la Fée Clochette n'a pas pu faire disparaître la neige d'un coup de baguette magique.

Bernard et Mado m'ont dit ce soir qu'il faisait encore bien froid du coté de TOULOUSE.. Chez nous dans le N-E nous avons eu un petit rayon de soleil vers midi, ce qui m'a permis d'aller promener le chien sans bonnet ni écharpe. Pas mal Hein... Et toi Rafaele, les chiens t'ont ils fait promener autour de ton étang préféré?

Le chat de Betty et Minou est sûrement resté bien au chaud sur son fauteuil! La soirée s'avance, je vais interrompre la publication de cet article en vous souhaitant une bonne soirée et pour ceux qui travaillent ( N'est ce pas Claude?) une bonne semaine. Bises à tous

14 février 2006

IL est 12h30 c' est le 14 février, Saint

IL est 12h30 c' est le 14 février, Saint VALENTIN. Ceux qui on oublié de faire un petit cadeau à l' être cher disent : C' est trop commercial, moi ça ne m' intéresse pas. Mais quand on voit le nombre de Messieurs qui se pressent dans les Boutiques de fleurs, de chocolats, de lingeries fines ou dans les sex-shops, on se dit que Quand même.......

Moi qui suit loin de vous toutes, je viens au moins vous apporter une brassée de roses de baisers et de pensées positives.yfleur25

Je pense au Hommes qui pensent aux dames et j' attends de voir ce que notre Claude ( dont c' est la fête demain.. Bonne Fête aussi aux dames qui taillent les pipes à St CLAUDE) va concocter pour zouzouner la gent féminine du Blog.

Mais comme je suis sûr que toutes nos amies en couple ont eu droit ce matin à des marques particulières d' attention je vais me concentrer sur celle qui sont seules et penser un peu plus à elles.

Hier soir tard, j' ai tourné un long article avec photos et au moment de l' éditer, tout s' est écroulé. Plus rien sur l' écran, article disparu et photos aussi. Je vais donc tenter de retrouver mes propos d' hier soir que je n' avais pas eu la précaution d' écrire en dehors du Blog ( ce que je fais habituellement) Mais comme c' était très spontané......

Je répondais à Sylvaine au sujet de la cour qui se trouvait derrière le magasin, et montrait cette photo de ma mère et de mon frère Jean-Marc prise en 1952 et où l'on voit ce magnifique minibus VW et à coté une voiture dont on ferait aujourd'hui une magnifique voiture de collection.. N' est ce pas Messieurs..

jm_maman1

Il est 18 heures, je viens de rentrer et je retrouve le chemin du clavier aprés avoir lu tous vos derniers commentaires. Francine et son cheval balladeur, Jacques et encore une de ses nombreuses petites amies au lac, le barrage et surtout la Gentille NICOLE qui ne nous oublie pas et nous rappelle que c'est la Saint Valentin.

Je voulais aussi narrer une petite blague que mon père avait fait aux Galeries Lafayette, dont la Grand mère de Sylvaine etait la directrice. Il avait modifié la présentation d'un service à café de 12 tasses avéc soucoupes, sucrier etc..etc.. en mettant 11 tasses avec l'anse à droite et une seule l'anse à gauche. Il avait ensuite appelé une jeune vendeuse un peu "nunuche" et lui avait demandé si ce service était soldé, car dépareillé. Devant la surprise de la vendeuse il lui avait fait remarqué qu'une des tasses avait l'anse inversée. Dépitée la vendeuse avait demandé à la Directrice de venir constater l' anomalie. Voyant mon père qui était un habitué de ce genre de blague, elle avait tout de suite compris et était entrée dans le jeu. C'est au bout d'un moment qu'ils lui avaient expliqué que c'était une plaisanterie en tournant la tasse pour mettre toutes les anses dans la même direction. J' y étais et nous en avons encore souvent ri.

Bon je vais aller faire un tour sur Skype et MSN pour voirsi quelqu'un est présent. Je vous embrasse tous sans distinction de sexe, mais ne vous effrayez pas je SAIS FAIRE LA DISTINCTION. Votre MICHEL

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